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Les limites du progrès

Portée et affichée au premier plan par les médias, la crise tridimensionnelle (économique, écologique et sociale) n’est pas sans provoquer la crainte parmi la population. Il n’y aurait là rien de dramatique si cette crainte était une peur saine qui confère la force de bousculer ses conceptions pour une prise de conscience. Mais la source de nos problèmes est si parfaitement intégrée à nos vies qu’elle obstrue toute optique de changement. Faute d’une remise en question lucide, les maintes et maintes dispositions prises pour parer aux revers d’une économie de croissance sont aussi efficaces que de creuser un trou pour en combler un autre. Je ne vise pas à diaboliser le capitalisme et le progrès qui l’accompagne - toute personne censée et informée connait de toute façon les perversités d’un tel système - mais il s’agirait plutôt d’exposer certains faits démontrant qu’en réalité ce progrès est très subversif. D’une part parce ce que nous négligeons les répercutions directes et aussi bien indirectes qu’il engendre, mais surtout à cause du sens que nous lui accordons.

Synonyme d’amélioration, le terme « progrès » provient du latin « progressus » qui renvoie à l’action d’avancer ; cependant depuis la révolution industrielle la notion de progrès s’est toujours limitée à la multiplication et au perfectionnement de la production au détriment de paramètres extérieurs tels que le bien être social ou l’environnement. D’abord perçue comme une avancée, la résultante de cette conception du progrès est en réalité une impasse. Confronté à l’épuisement des ressources et à l’appauvrissement culturel, ce modèle est devenu contre-productif pour l’évolution de l’humanité. Dés à présent il va falloir affronter la réalité, car nos comportements et nos modes de vie sont pour la plupart régis par un imaginaire collectif, celui de la croyance en une croissance illimitée.

Or, nul besoin d’être un grand scientifique pour établir que, dans un monde aux ressources limitées, espérer croître à l’infini n’est que pure fiction ou utopie. Un enfant de cinq ans parvient à réaliser qu’il ne peut faire plus de châteaux de sable qu’il ne possède de sable dans son bac, et pourtant très peu de politiciens ou d’économistes seraient prêts à admettre que notre continuelle quête de croissance se verra un jour confronter aux limites des capacités de notre planète. Ce que des enfants comprennent, des politiciens seraient incapable de l’appréhender ? Hélas la plus terrible des destructions environnementales ne serait faire douter « l’Homos économicus » de sa finalité : croître pour croître et consommer pour consommer sans aucun contentement ni aucun autre intérêt que le profit immédiat.

Certes pour parer aux limites écologiques de la planète, le développement durable a été érigé en sauveur. Il s’agit pourtant d’une des plus grandes impostures de notre siècle, car les principaux pollueurs usent de cet artifice pour protéger leurs intérêts et l’utilisent comme un nouvel argument commercial, et non des moindres : « car qui souhaiterait polluer la planète ? ». Ainsi le World Business Council for Sustainable Development, fusionné à la Chambre de commerce international, forme un lobby de 163 entreprises transnationales sous le nom de Business Action for Sustainable Development, et cet organisme -dont la tâche est de repeindre le monde en vert - réunit les principaux responsables de la pollution : Aréva, Michelin, Texaco, Dupont, AOL-Time-Warner, etc.

Le terme « développement durable » est une simple récupération d’industriels et d’écologistes bien pensants pour faire du « green business ». Certains confondent « développement durable » et « développement rentable ». Il vaut mieux apprendre à vivre avec notre environnement plutôt que le détruire. Il faut militer pour une société où les rapports humains soient supérieurs aux rapports marchands ! Il faut réfléchir sur la place de chacun dans la société.

GP

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