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De la géopolitique à la haine, quand les mots vont trop loin.

Monsieur Fabius,

Que se passe- t’il que vous utilisiez de telles formules au cours de votre visite diplomatique à la frontière turc de ce jeudi 16 Août 2012 : ""le régime syrien doit être abattu et rapidement !", que "Bachard el-Assad ne mériterait pas être sur la terre" (AFP ) !"

Qu’un ministre tienne de tel propos me surprend. Pensez-vous vivre en dehors de toutes relations sociales cordiales avec vos "homologues" en tant que participant d’un gouvernement ?

- Dois-je vous rappeler ce que je viens de découvrir dans l’article deux de la charte des nations unies en alinéa 1. : "L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres".

En quoi vos propos respectent cette égalité dans le traitement que vous faites d’un homme d’état ?

 Aussi ce que vous venez de dire publiquement et relayé par les médias occidentaux correspond- t’il bien à l’alinéa 4. : "Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.".

Je ne pense pas que vous vous soyez accordé avec ceci monsieur !

- Depuis quand est-on autorisé à intervenir dans les affaire d’un état alors que l’alinéa 7. dit ceci :

"Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État ni n’oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte ;…".

A mon avis vous interprétez mal cet aspect là de la charte qui déjà s’en interdit en tant qu’organisation alors à fortiori pour un état il n’en est pas question !

- Je pense aussi que nous pourrions bien compléter une autre déclaration des nations unies à la lumière de vos propos que je trouve abjectes, celle sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale en la complétant donc par l’interdiction de paroles incitant à la haine tout simplement : "La discrimination entre les être humains pour les motifs de race, de couleur ou d’origine ethnique est une offense de la dignité humaine et doit être condamnée comme un désaveu des principes de la Charte des Nations unies [….] comme un obstacle aux relations amicales et pacifiques entre les nations et comme un fait susceptible de troubler la paix et la
sécurité entre les peuples."

A ce jour quelles ont été vos démarches positives, apaisantes et conciliatrices concernant le conflit syrien que pourtant vous persistez à qualifier de guerre civile donc de problèmes interne à la Syrie, non ?

Monsieur et si vous relisiez sérieusement ce sur quoi vous êtes engagé en étant membre des nations unies. Peut être ne vous souvenez-vous pas de tout, il est vrai que cette charte a plus de cinquante ans d’existence !

Je terminerais en vous souhaitant de trouver le courage nécessaire afin de sortir de l’ornière dans laquelle vous vous êtes mis vous et les autres membres de l’ONU en forçant des populations entières qui ne sont pas pour des interventions guerrières à chaque nouvelle année, à adopter votre point de vue dans la haine d’autrui.

Cordialement.

Ph. Duc

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Chroniques de GAZA 2001-2011
Christophe OBERLIN
L’auteur : Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige (…)
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« Il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient pas. »

Paul Eluard, Notes sur la poésie, GLM, 1936

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