15 août 2012 - Comme une étoile montante dans le parti d’extrême droite JOBBIK en Hongrie, Csanád Szegedi avait été remarqué pour ses commentaires incendiaires concernant les Juifs. Il les accusait « d’acheter » le pays, critiquait la « judéité » de l’élite politique et affirmait que les Juifs étaient en train de profaner les symboles nationaux.
Puis arriva une révélation qui fit tomber de son piédestal le porte-étendard de la droite ultra-nationaliste : Szegedi était Juif..
Après des semaines de rumeurs sur Internet, Szegedi a reconnu en juin que ses grands parents maternels étaient Juifs, ce qui fait qu’il est Juif aussi selon la loi juive, même s’il ne pratique pas. Sa grand’mère était une survivante d’Auschwitz et son Grand Père un ancien des Camps de Travail Forcé.
Depuis lors, l’homme politique de 30 ans est devenu un paria pour le parti Jobbik et sa carrière politique est compromise. Szegedi refuse toute entrevue sur cette histoire.
L’origine du drame est la cassette audio d’une rencontre qui a eu lieu en 2010 entre Szegedi et un criminel convaincu. Szegedi reconnaît que la rencontre a eu lieu, mais soutient que la cassette a été altérée d’une façon non spécifiée. Le parti Jobbik la considère comme authentique.
Dans la cassette on entend le délinquant affronter Szegedi en mettant en évidence ses racines juives. Szegedi clame qu’il est surpris et, peu après, lui propose de l’argent et des faveurs en échange de son silence.
Sous pression, Szegedi a renoncé le mois dernier à tous ses postes dans le parti Jobbik et il a renoncé à en être membre. Ceci n’était pas encore suffisant : la semaine dernière, il lui a été demandé de renoncer aussi à son siège au Parlement Européen. Le parti Jobbik dit que le problème est la suspicion de corruption, et pas les racines juives.
Szegedi a acquis sa réputation en 2007 en tant que membre fondateur de la Garde Hongroise, groupe dont les uniformes noirs et les drapeaux rayés rappelaient l’Arrow Cross, parti pro-nazi qui a gouverné brièvement la Hongrie à la fin de la deuxième guerre mondiale et a tué des milliers de Juifs. Au total, 550 000 Juifs Hongrois ont été assassinés durant ce qu’on appelle « l’holocauste », la majeure partie d’entre eux après avoir été envoyé en train dans des camps d’extermination comme Auschwitz. La garde hongroise a été interdite par les tribunaux en 2009.
Et voilà qu’alors Szegedi a rejoint le parti Jobbik, créé en 2003, pour devenir la plus grande force politique d’extrême droite du pays. Rapidement, il est devenu l’un de ses membres les plus éloquents et les plus en vue, ainsi qu’un pilier de la direction du parti. Depuis 2009, il se consacre au Parlement Européen à Bruxelles, étant l’un des trois parlementaires du parti de L’Union Européenne, poste qu’il dit vouloir maintenir.
Les séquelles de la saga de l’ascendance juive de Szegedi se sont étendues à ses intérêts commerciaux. Le directeur exécutif du pari Jobbik, Gabor Szabo, est parti d’un site Internet qu’il possédait avec Szegedi, où l’on vendait des articles nationalistes hongrois. Szabo a dit que sa soeur avait renoncé à son poste d’assistante personnelle de Szegedi.
Source : http://www.aporrea.org/internacionales/n212054.html