ll n’y a peut-être pas « Les Vieux », mais « les vieux riches » et « les vieux pauvres »
Dans la première catégorie, il y a les vieux riches, ceux qui ont fait des économies comme le leur ont enseigné leurs parents à eux. Ils se soucient de l’avenir et de leurs enfants qu’ils aident comme il peuvent. Ceux-là sont riches dans tous les sens du terme : ils peuvent transmettre le savoir des générations passées. Raconter aussi bien la Résistance que l’esclavage ou la guerre d’Algérie.
Mais il y a aussi les vieux riches qui se moquent éperdument de l’avenir et de leurs enfants (auxquels ils ont appris à « se vendre » au plus offrant) et consomment frénétiquement :
– des soins à l’étranger pour leur maladies
– des soins de beauté pour paraître éternellement jeune
– des voyages pour dire qu’ils connaissent le monde (peu leur importe le proverbe qui dit que « les voyages forment la jeunesse » et peu leur importe si leur santé exige un voyage hyper-organisé, avec d’autres vieux, et une vision de « l’Arabe » ou autre mais toujours au singulier, répétée de ce que dit « l’animateur » du groupe de vieux)
– des maisons
– des autos 4x4 ou des motos Pour avoir l’air sportif.
– des bateaux (qui restent au port)
– etc…
(Tous les commerciaux et les publicités de ces « biens de consommation » s’adressent principalement à ceux qu’ils appellent les « seniors »)
Il y a aussi la deuxième catégorie de vieux : pauvre donc « non-rentable », malade, improductif… mmmm…. Pas bon du tout, ça… Promis au cimetière vite fait. Et à la culpabilisation de « la famille » si elle ne peut le payer.
« Les vieux » ne seraient dons ce cas que la partie âgée d’une société où il y a les riches et les pauvres
Une société se reconnaît au sort qu’elle réserve à ses vieux, ses malades, ses enfants, ses immigrés, ses femmes, ses fous, ses contrevenants, lorsqu’ils ne sont pas « rentables ».
Et à l’éducation qu’elle donne à tous : qui a instauré le « culte » de la « jeunesse » ? Le conflit des générations ? Qui a instauré le mépris de la vieillesse ? Le mépris du savoir ?
« On n’emporte en mourant que ce qu’on a donné. »
Émile Deschanel