Depuis déjà de longues années il est de bon ton de parler d’incompétence publique et de taxer les fonctionnaires de privilégiés. La télé, la radio, les journaux et même les séries TV, ou les humoristes, chacun y va de son clin d’oeil ou de son bon mot pour accabler les services de l’Etat. La bureaucratie publique et les fonctionnaires seraient incompétents, alors que les grandes administrations des entreprises privées seraient un gage de bonne gestion. Une bonne gestion pour faire fructifier les dividendes des actionnaires d’un côté, et qui crée des chômeurs, de la précarité et de la pauvreté de l’autre.
L’on comprend cet acharnement idéologique contre la fonction publique, car à quoi bon réduire les coûts de production, délocaliser, compresser et licencier le personnel afin d’accroitre les bénéfices des riches capitalistes, si par ailleurs l’on doit entretenir des services publics que l’on souhaite voir privatisés. L’éducation et la santé par exemple sont une source de profits inimaginables pour le secteur privé ! Le transfert des services publics vers des entreprise privées chargées de faire des bénéfices afin de distribuer de juteux dividendes à leurs actionnaires aura forcement un lourd coût social. Mettre la main sur les services publics est l’objectif, la création de nouveaux chômeurs en est la conséquence, mais elle ne doit en aucune sorte être un frein à la recherche effrénée du profit au seul bénéfice d’une minorité.
Dans cette logique, les plus riches trouvent anormal d’aider les pauvres à coup de RSA, RMI ou de toutes autres allocations. S’ils doivent contribuer au financement des plus pauvres, ça n’a pas de sens, car lorsqu’ils ont besoin d’embaucher, ces allocations constituent un obstacle à leur demande, car ils sont alors obligés de proposer des salaires supérieurs aux allocations pour rendre la perspective d’un emploi intéressant. Alors que si les chômeurs ne touchaient aucune aide, les entreprises pourraient les embaucher à des salaires « compétitifs », et elles ne seraient plus obligées de délocaliser : on pourrait produire du made en France au coût du made in China !
Les différents gouvernements durcissent les sanctions et les contrôles à l’égard des « faux chômeurs », dont on soupçonne qu’ils ne mettent pas toute leur volonté pour rechercher sérieusement un emploi. Mais quand le taux de chômage dépasse les dix pour cent, quand les rémunérations proposées permettent seulement de survivre, quand les conditions de travail se dégradent et les pressions augmentent, quelles sont les perspectives de décrocher un « vrai travail » ?
Par contre, force est de reconnaitre que les différents gouvernements ne prennent aucune mesure pour contraindre les entreprises et leurs actionnaires à respecter certaines règles, à créer de l’emploi, et à se préoccuper du « bien être au travail ». Les niches fiscales, les diverses subventions et multiples aides aux entreprises, les avantages fiscaux…, tout cela est fait pour favoriser le capital par opposition au travail, et l’on continue à penser que pour stimuler la croissance et donc l’économie, il faut continuer à prendre l’argent aux pauvres pour le donner aux riches. Et au delà on prend également la dignité, le respect et la vie des plus pauvres seulement pour la satisfaction et la cupidité des plus riches.
Les Alpes-Maritimes ont été l’un des premiers départements à créer une brigade antifraude au RSA en France. Comme si à Nice et sur la côte d’azur les seuls voyous étaient les titulaires du RSA, suivez mon regard !!! La Pensée Unique, celle des Riches Ultra Libéraux, majoritaire dans cette région s’applique à plein…. S’attaquer aux pauvres, les plus faibles, évidemment c’est plus facile que de rechercher les fraudeurs, ceux qui planquent leur fric en Suisse, au Luxembourg ou aux Iles Caïman…. Si l’on pouvait mettre en place un tel dispositif pour les politiciens impliqués dans des affaires d’argent… Mais comme ce sont eux qui votent les lois, il ne vont pas couper la branche sur laquelle ils sont assis !
Sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2012/06/21/combattre-les-chomeurs-pas-le-chomage/