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Editorial par Hawa DIALLO : Tous et chacun armés contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile

La mortalité maternelle, néonatale et infantile reste la grande tragédie malienne qui se joue malheureusement dans les coulisses. Suivez le regard de la Refondation, publication hebdomadaire malienne.

En Afrique, une femme risque de mourir dans l’exercice de sa fonction reproductive. Un risque qui est d’ 1/22 contre 1/7300 pour une femme occidentale. Selon l’UNICEF, dans nos pays, 25 à 33% de tous les décès de femme en âge de procréer s’expliquent par une complication liée à la grossesse ou à l’accouchement.

La même source révèle que chaque minute, une femme meurt suite à des complications liées à sa grossesse et à son accouchement. Soit 60 décès maternels par heure. Un chiffre qui correspond à 1440 décès maternels toutes les 24H. Et à 43 200 décès maternels par mois. Soit une moyenne de 518 400 décès maternels par an. Sans oublier les 4 millions de nouveau-nés qui perdent annuellement la vie dès les 28 premiers jours de leur naissance. A ces chiffres de l’horreur s’ajoute celui des 25 000 enfants de moins de 5 ans qui rendent chaque jour l’âme. Soit 750 000 décès infantiles par mois. Un chiffre qui correspond à 9 000 000 de décès infantiles par mois.
En somme, de vrais chiffres de la honte qui ont poussé l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds des Nations Unies pour la population et la Banque mondiale à tirer la sonnette d’alarme. Et à accorder, en 2008, leur violon en vue d’une accélération des progrès contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile. En particulier, dans 25 pays qui font figure de canards boiteux en matière de mortalité maternelle, néonatale et infantile. Tout un programme !

Mais la communauté internationale sait affuter ses armes. Déjà une dynamique internationale émerge en faveur des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de 5 ans. Au coeur de ce dispositif se trouve l’Afrique dont l’essentiel des indicateurs sont au rouge. Et notre continent enregistre quelques 144 de décès infantiles (moins de 5 ans) pour 1 000 naissances vivantes en 2008.

On comprend pourquoi l’Afrique, elle-même, ne pouvait ne demeurer en marge de cette dynamique internationale. Dynamique inclusive de la « Campagne Tous et Chacun 2011-2015 » que les Premières Dames Africaines ont lancée en octobre 2011 à Bamako.

Cette dernière campagne vise à « accroître la couverture des services et pratiques efficaces qui sauvent la vie des mères, nouveau-nés et enfants dans la perspective de l’atteinte de OMD 4, 5 et 6 par le Mali ». Un objectif dont la réalisation demeure la priorité des priorités pour l’UNICEF. Et l’organisation onusienne peut compter sur des partenaires de taille. Au rang desquels figure en bonne place la Fondation Orange Mali (FOM) ne compte plus les investissements. Rien qu’en matière de santé, ses investissements se chiffrent à plusieurs dizaines de millions par an. La FOM a ainsi à son actif des frais de soins dus aux femmes fistuleuses, le dépistage du cancer de l’Utérus, la prise en charge d’enfants de l’AMALDEME. Sans oublier la santé maternelle, néonatale et infantile, l’une de ses priorités. Bref, la branche mécène de la Société de Téléphonie Mobile Orange Mali fait désormais figure de l’un des contributeurs les plus sérieux dans le Mali social et solidaire.
C’est dire à quel point un partenaire privé comme Orange Mali ravit la vedette aux organisations classiques (Mosquées, Eglises, associations et ONG humanitaires…etc.) qui ont vocation à secourir l’Homme.

De même, l’entreprise privée mécène dame le pion au grand Mali dont la solidarité reste une valeur cardinale. C’est un scandale. Et le scandale est d’autant plus abominable que 80 à 90% de ces décès maternels, néonatals et infantiles sont évitables. Bien entendu si les femmes accédaient aux services essentiels de maternité et aux soins de santé de base. Et si l’on se souciait réellement des nouveau-nés et des enfants dont les décès sont surtout imputables aux Infections graves comme la septicémie/pneumonie, le tétanos et diarrhée ; mais aussi à l’asphyxie et la prématurité.

Tout aussi scandaleux : l’essentiel des décès maternels s’expliquent par le manque d’instruction, le mariage précoce, les grossesses précoces, les grossesses trop nombreuses, trop tardives et trop rapprochée, la référence tardive, l’exclusion des femmes de la prise de décision quant à leur santé et à la santé de leurs nouveau-nés et enfants… Autant de scélérates lois politiques, économiques, sociales et culturelles sur l’autel desquelles « Tous et Chacun » les sacrifient.

Et loin d’avouer cette forfaiture collective, tous et chacun s’abritent derrière l’alibi décidément trop facile de la misère. Au même moment, « Tous et Chacun » sont toujours aussi prompts à engloutir des milliards de nos francs dans le superflu. A commencer par les espèces sonnantes et trébuchantes que nos « grandes dames » de Bamako et d’ailleurs injectent dans leurs baptêmes et mariages. Ainsi que dans leurs « Sumun », petits lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et même petits dimanches. Sans oublier le marché des bazins riches, vainqueurs…etc.

A cet égard, l’on a toujours parlé de l’économie qu’engendre « l’immigration ». Les plus hautes autorités de notre pays doivent aussi mettre nos économistes sur la piste de « grandes dames » et « grands messieurs ». Et sans être économiste, chacun d’entre nous peut se faire une certaine idée sur ces fortunes. Des fortunes qui pourraient dépasser l’argent que les PTF et les Maliens de l’extérieur apportent à l’économie malienne.

Malheureusement, nous sommes incapables d’investir dans notre prochain. L’obscénité, dit l’artiste, n’est pas forcément là où on l’imagine.

En tous les cas, la mortalité maternelle, néonatale et infantile est toujours une tragédie, une « guerre », « la guerre des femmes » comme la qualifiaient déjà nos ancêtres du Mali d’antan.

Et le devoir de génération exige qu’elle soit inscrite au rang de crime imprescriptible contre l’Humanité. Du moins, chaque fois qu’elle est imputable à l’Homme.

Pour l’heure, il est bon à savoir que « la guerre des femmes » entraîne un ralentissement de la croissance. Ainsi que des « pertes de productivité » dont le montant total s’estime quelques 15 milliards de $ US par an. Et « la sous-alimentation » est susceptible de faire à « un pays jusqu’à 2 points de PIB ». Nous avons donc tout à gagner dans l’investissement en la santé de la femme, du nouveau-né et de l’enfant.

A en croire les Nations Unies, cet investissement-là constitue « aussi le moyen de bâtir des sociétés stables, pacifiques et productives ». Et, son accroissement « contribue à réduire la pauvreté ». Dans la mesure où, poursuivent les Nations-Unies, le seul remède « à la sous-alimentation des femmes enceintes et des enfants aboutit à un gain de revenu individuel pouvant aller jusqu’à 10 % sur l’espace d’une vie ». Sans oublier que « les femmes en bonne santé ont une meilleure productivité et sont en mesure de mieux gagner leur vie ». De même que l’investissement dans la santé des femmes et des enfants demeure un stimulant pour « la productivité et la croissance économiques ». Ainsi, l’Asie doit « 30 à 50 % » de sa « croissance économique entre 1965 et 1990 aux améliorations de la santé génésique et à la réduction des taux de mortalité infanto-juvénile et de fécondité ». Et toujours, selon l’ONU, ne parlons même pas de la rentabilité économique d’un tel investissement. En ce sens que « dans beaucoup de pays, chaque dollar consacré à la planification familiale permet d’économiser au moins quatre dollars, qu’il aurait fallu débourser pour traiter les complications dues à des grossesses non désirées ». Et pour une somme inférieure à US $5 (et parfois pour US $1 seulement), la vaccination pendant l’enfance peut faire gagner à l’individu une année de vie sans handicap ni souffrances.

En outre, l’investissement dans la santé des femmes, des nouveaux nés et des enfants les « aide à réaliser leurs droits humains fondamentaux » parmi lesquels le « droit de tout individu au meilleur état de santé susceptible d’être atteint ».

Et, nous, Maliens, que faisons-nous de ce droit-là  ? Que faisons-nous de notre héritage social et culturel au centre duquel se trouve l’Homme ?

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