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Colombie : La Marche Patriotique pour une résolution politique du conflit !

Le mardi 15 mai à Paris nous avons eu le grand honneur d’accueillir à Paris Carlos Garcia Marulanda, un des dirigeants la Marche Patriotique, nouveau mouvement politique progressiste colombien qui est en pleine en construction, mais qui d’ores et déjà porte un message clair de paix et de justice sociale, deux facteurs essentiels et indissociables pour avancer vers une résolution du conflit armé interne qui ravage la Colombie depuis des décennies. Nous avons pu échanger avec lui lors d’un débat organisé par le Front de Gauche, de l’Association France Amérique Latine et la Coordination Populaire Colombienne de Paris.

La marche Patriotique est née d’une initiative d’environ 1 700 organisations sociales et politiques colombiennes qui se sont réunies fin avril pour fonder un nouveau mouvement politique et social, ancré dans l’ébullition sociale de la région et proche des expériences de gouvernement en Bolivie, Equateur, Uruguay et au Venezuela.

L’initiative affiche l’ambition de créer une nouvelle alternative politique, s’appuyant sur les mobilisations sociales, en vue de donner une représentation politique aux « invisibles de Colombie ». Il s’agit également pour ses fondateurs de créer une option de pouvoir dans l’unité populaire des secteurs démocratiques et progressistes.

Soutenue par différentes personnalités emblématiques de la gauche colombienne comme l’ex-sénatrice libérale Piedad Cordoba, le militant des droits de l’homme et député Ivan Cepeda et le dirigeant communiste Carlos Lozano, ainsi que par 4500 délégués internationaux la marche a pour priorité la mobilisation populaire pour la paix et une réforme agraire afin de mettre fin à un cycle de violence séculaire dans l’un des pays les plus inégalitaires de la planète.

Plus de 90 000 citoyens et citoyennes, venus des quatre coins de la Colombie ont rejoint la "Marche patriotique" qui convergeait vers la place Bolà­var à Bogotá, les 21, 22 et 23 avril dernier. Une journée historique pour le peuple colombien qui célébrait ainsi la naissance de ce nouveau mouvement politique et social.

La « Marche patriotique » a engagé d’ores et déjà une lutte pour la défense des droits sociaux tels que l’accès à la santé, le droit à une éducation gratuite et de qualité pour tous et la lutte pour le droit à un travail digne ; droits que l’organisation considère comme "imprescriptibles et indissociables". Ce mouvement politique et social vise également à mettre un terme aux traités de libre-échange qui maintient l’économie du pays sous le joug des Etats-Unis et propose une alternative aux politiques néo-libérales menées par le gouvernement de Sébastien Santos.

La réponse du président Santos et de toute la droite colombienne s’est inscrite dans la tradition de stigmatisation des mouvements sociaux et de refus total du dialogue qui caractérise la droite colombienne depuis plus de 50 ans. Ceci a pour seul effet de stimuler la répression violente de la part des secteurs militarisés et ultra-droitiers colombiens contre ce mouvement clairement pacifique et populaire. Ainsi, depuis le 23 avril on dénombre, en plus de l’assassinat de deux des membres de la marche, la disparition de deux d’entre eux et pas moins de 7 arrestations. Un plan d’assassinat de l’ex-sénatrice Piedad Cordoba a également été découvert récemment. Des investigations sont en cours pour faire la lumière sur cette affaire.

Un des objectifs de la tournée européenne de Carlos Garcia Marulanda est de mobiliser les citoyennes et citoyens européens engagés pour une résolution pacifique du conflit armé interne en Colombie pour qu’il y ait une vigilance internationale sur ce qui se passera les prochains mois en Colombie. L’objectif est d’éviter éviter une nouvelle vague d’assassinats politiques comme celle qui a eu lieu il y a deux décennies contre l’ « Union Patriotique », parti politique dont plus de 5000 militants ont été assassinés. Parmi eux, il y avait huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels : Jaime Pardo Leal (1987) et Bernardo Jaramillo Ossa (1990). Il faut rappeler que depuis une cinquantaine d’années l’Etat lui-même (souvent entaché par ses lien avec les groupes paramilitaires) est un des responsables directs de la violence dont est victime l’ensemble de la société Colombienne via la mise en place de toute une série de mécanismes légaux et de dispositifs illégaux permettant un emploi arbitraire et excessif de la force…

Dans ce contexte, nous condamnons l’attitude irresponsable et belliciste du gouvernement de Santos qui ne va pas dans le sens de la paix souhaitée par la grande majorité des colombiennes et de colombiens. Nous saluons tout particulièrement la détermination et le courage politique exprimés à travers les revendications de La Marche Patriotique. En effet, sans ces revendications pacifiques et de justice sociale toute tentative de résolution politique au conflit armé colombien, dont le peuple est la première victime, est vouée à l’échec.

Eduardo Meneses et Guillaume Beaulande

source : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/international/colombie-la-mar...

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