RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Grèce : Il fut un temps, où il y avait une classe moyenne...

Comment un éditorialiste grec de droite voit la décomposition actuelle de ce qu’il nomme pudiquement le centre en référence aux deux artisans de la politique dite néolibérale qui a ravagé ce pays et l’a conduit au rang de protectorat des poids lourds européens, balayant au passage toutes les règles démocratiques minimales auxquelles on est en droit de s’attendre même dans un système capitaliste.

Une leçon qui devrait être éclairante pour une dite classe moyenne des pays non encore touchés à ce point, qui n’aurait pas encore compris à quelle sauce elle sera dévorée par le grand Capital quant son heure sera venue.

Ce que les résultats de l’élection de la semaine dernière a rendu tout à fait clair, c’est le fait que le centre politique a implosé, avec les partis de gauche et de droite [*] emménageant dans les dépouilles. Par extension, cela reflète également l’érosion progressive de la classe moyenne du pays, qui a toujours soutenu les partis du centre, les moteurs passés à savoir le Pasok du centre-gauche et la Nouvelle Démocratie du centre-droit [*].

Tous deux ont perdu quelque trois millions de voix au profit d’autres partis. C’est plus de la moitié de l’électorat. Et avec la classe moyenne perdant du terrain, le pays va progressivement perdre de sa cohésion sociale, avec tout ce que cela implique pour la stabilité à long terme d’un pays.

Les choses ne s’amélioreront pas de sitôt, peu importe qui forme le gouvernement. Selon l’Autorité Hellénique de la Statistique, le taux de chômage était à 21,7% en février, avec 922 personnes par jour ayant perdu leur emploi au cours de la dernière année.

Avec la Grèce entrant dans sa cinquième année de récession, le message est fort et clair : l’austérité prolongée tue la classe moyenne et sans elle il ne peut pas, par définition, exister de terrain d’entente politique. Elle sera progressivement réduite à l’insignifiance, avec ses jours de domination relégués à un lointain souvenir.

Les anciens membres de la classe moyenne qui ont maintenant été réduits à une quasi pauvreté sont en train de trouver le message de partis plus radicaux beaucoup plus attractif qu’ils ne l’auraient fait, s’ils avaient senti un semblant de stabilité financière.

Et qui pourrait les en blâmer s’ils s’accrochent, en désespoir de cause, à tout message qui pourrait leur offrir un peu de répit, fut-il populiste ou erroné ? Peu importe la stratégie ou quels détours les partis du centre poursuivront, la Nouvelle Démocratie et le Pasok verront leurs taux d’approbation diminuer encore à moins qu’il n’y ait un retour à la stabilité financière.

Cela pourra prendre des années à se réaliser. Cela pourra prendre encore plus longtemps avant que la classe moyenne ne puisse se réaffirmer. Jusqu’à ce moment-là , le pendule va osciller de droite à gauche et les voix représentant le centre ne seront guère plus qu’un murmure.

Athens News - Éditorial, le 11 mai 2012.

Note :

[*] Tout le monde aura bien évidemment compris que ce que l’auteur nomme le centre-droit désigne en fait la droite, ce qu’il qualifie pudiquement de droite l’extrême droite et la classe moyenne la frange supérieure de la classe laborieuse.

Source : Once upon a time, there was a middle class ...

URL de cet article 16688
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Les Mondes d’Après (nouvelles d’anticipation écologique)
DIVERS
PAUL ARIES, AURÉLIEN BERNIER, FRÉDÉRIC DENHEZ, MICHEL GICQUEL, JÉRôME LEROY, CORINNE MOREL-DARLEUX, JACQUES TESTART, FRED VARGAS, MAXIME VIVAS Comment ça, y a pu d’pétrole ! ? Faut-il remplacer la Société du Travail Obligatoire par la Société du Partage Obligatoire ? Vous rêvez d’enfouir Daniel Cohn-Bendit dans un tas de compost ? Peut-on faire chanter « l’Internationale » à Dominique Strauss-Kahn ? Le purin d’ortie est-il vraiment inoffensif ? 155 pages 12 (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.