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La réforme de Sarkozy qui a coûté plusieurs milliards d’euros aux caisses de retraites

Dans leur débat télévisé du 2 mai, il serait étonnant que Sarkozy n’attaque pas Hollande sur les retraites, en se ventant d’avoir eu le courage, par sa réforme de 2010, de « sauver nos régimes de retraites ». Hollande serait bien inspiré, en réponse, de lui rafraîchir la mémoire en lui causant du scandale ci-après.

Dans la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré" nous expliquons que, à la demande de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement, les députés UMP ont voté dans « la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 » qu’il serait dorénavant possible de cumuler, sans aucune limite de revenu, des pensions de retraite et un salaire.


Combien a coûté aux caisses de retraite cette « réforme » Sarkozy ?

Le nombre de « privilégiés cumulards » est peut-être classé « secret défense », au moins jusqu’en juin 2012. Une évaluation grossière permet néanmoins d’affirmer que cette « réforme » a déjà coûté plusieurs milliards d’euros à nos caisses de retraites.

Evaluation pour les salariés du privé :

Pour la retraite complémentaire ARRCO, à laquelle cotisent tous les salariés cadre et non cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à quatre fois le plafond de la Sécu (soit 138 480 euros par an ou 11 540 euros par mois). Pour la retraite complémentaire AGIRC, à laquelle cotisent tous les salariés cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à huit fois le plafond de la Sécu (soit 276 960 euros ou 23 080 euros par mois). Ces chiffres sont exposés dans un article de Rue 89 d’octobre 2010

Ceci explique que le total de la retraite de base Sécurité sociale (maxi 1 400 € pour tous), plus les retraites ARRCO et AGIRC puissent représenter de 5 000 à 10 000 € mensuels, pour ceux qui avaient des salaires élevés . Soit respectivement 60 000 à 120 000 € par an.

L’estimation du coût de cette « réforme » de Sarkozy dépend donc du nombre de retraités qui, touchant des retraites de 5 000 € ou plus, continuent de travailler à temps plein ou à temps partiel. Les parlementaires et les actuaires des régimes de retraites pourraient facilement nous renseigner sur ce nombre de « privilégiés cumulards ». Sollicitez-les dès que possible pour exiger cette transparence.

Si l’on fait l’hypothèse de 12 000 cumulards qui touchent en moyenne 90 000 € de retraite annuelle (moyenne entre les 60 000 et 120 000 €), le coût est déjà supérieur à un milliard d’euros par an pour les caisses de retraites publiques. S’ils sont plus nombreux, faites le calcul !

A cette évaluation pour le secteur privé, il faudrait ajouter le coût concernant ceux des ex-salariés de la fonction publique qui, tout en touchant des retraites confortables, ne se sont pas gênés pour aller prendre de bons jobs dans le privé (consultants de toutes sortes etc …).

Il est donc évident que cette « réforme » Sarkozy a déjà fait perdre, depuis 2009, plusieurs milliards d’euros à nos caisses de retraites !

Dans un accès de sincérité, Sarkozy nous dira peut être un jour : « Ce cadeau que j’ai accordé en 2008 aux privilégiés qui généralement votent pour moi (hormis quelques ingrats qui votent Hollande ou Mélenchon) allait progressivement coûter plusieurs milliards par an. Alors, pour compenser, euh pardon … pour « sauver nos régimes de retraites », il a bien fallu que je repousse à 62 ans l’âge de la retraite ( et même jusqu’à 67 ans pour ceux qui n’ont pas cotisé assez de trimestres)… Hein, quoi … vous auriez voulu peut-être que je reste les bras croisés … que je ne fasse rien ? »

Aurons-nous en juillet 2012, une majorité de députés responsables qui mettront un terme à ce scandale ? Cela dépend un peu de chaque citoyen, puisque chacun de nous a au moins le pouvoir de diffuser autour de lui ce genre d’informations passées totalement sous silence par les « experts » et « chro-niqueurs » médiatiques. L’AGIRC et l’ARRCO étant gérées paritairement par le MEDEF, la CGPME et les 5 confédérations syndicales, il faudrait que ces dernières exigent aussi qu’il soit mis fin à ce siphonage injustifiable de nos régimes de retraites.

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Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

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