Dans une Grèce qui s’écroule sous la crise, le nombre de gens qui ne voit pas d’autre issue à la situation que le suicide est en augmentation.
Klimaka, une ONG qui se consacre à apporter par téléphone ou emails une aide psychologique aux personnes désespérées, a fourni des éléments inquiétants à ce sujet.
Quand les grèves générales ont commencé dans le pays, en 2010, l’ONG a reçu environ 2 500 appels de personnes suicidaires. En 2011 ce chiffre a doublé. « Beaucoup de ceux qui nous appellent sont confrontés à plusieurs problèmes : financiers, de famille ou relationnels, ou ils ont une pathologie mentale », pointe la psychiatre de Klimala, Eleni Beikara. « Mais dernièrement, la plupart parle d’avoir perdu son emploi ou de la peur de le perdre ou ils ont des problèmes parce qu’ils ne peuvent pas faire face à leurs dettes ».
Une voie sans issue
L’un des appels était celui d’une mère qui était au cinquième étage d’un immeuble et s’apprêtait à sauter. Elle avait un enfant handicapé et une pension qui avait été réduite. Qui plus est, elle était sur le point de perdre son emploi et disait qu’elle ne pourrait plus rien faire pour venir en aide à son fils et à elle-même. C’est pourquoi elle avait décidé de quitter la vie.
Il y a quinze jours, le gouvernement Grec a annoncé la fermeture d’une organisation qui apportait des services sociaux aux personnes à faible revenu. Ce fait a laissé sans emploi les 700 travailleurs de cette organisation qui avait 60 ans d’ancienneté.
Le prix de ces mesures
« Ils veulent prendre l’argent de notre organisation pour combler d’autres brèches, pour d’autres nécessités. Mais toutes nos familles demeurent sans emploi. C’est bien s’ils veulent sauver la Grèce, mais cet argent ne comblera pas la brèche existante », se plaint un employé de l’organisation.
Harikleia Lambrousi travaille aussi dans cette organisation. Son désespoir à l’annonce de sa possible fermeture est arrivé au point qu’elle a même menacé de se jeter par la fenêtre du bureau. Son salaire et celui de son mari ont été réduits. Actuellement, ils ont des dettes et un hypothèque qu’ils ne peuvent pas payer et à tout cela s’ajoute la nouvelle de la fermeture.
Pour recevoir des aides de la communauté mondiale, la Grèce doit approuver chaque fois davantage de mesures d’austérité qui conduisent le peuple au désespoir. Beaucoup paraissent avoir oublié que derrière les mots « réductions », « austérité » et « chômage », il y a les destinées de millions de Grecs qui voient sombrer leurs derniers espoirs d’avoir une vie meilleure.
Source : http://actualidad.rt.com/actualidad/sociedad/issue_37311.html