Scandant des hymnes à la Jamahiriya
Les Libyens sortent à Benghazi : "Non à une Libye divisée !"
Des milliers de libyens ont manifesté ce week-end à Benghazi contre un groupe sécessionniste qui veut diviser la Libye en trois régions autonomes. Selon les médias, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants scandaient des hymnes à la Jamahiriya et au guide Mouammar El Gueddafi, assassiné le 20 octobre par l’OTAN. Selon une « source populaire libyenne », les manifestants voulaient exprimer leur attachement à une Libye souveraine et libérée de l’occupation « des Croisés de l’Otan et de leurs pantins de Tripoli ». « Le peuple libyen veut en découdre avec ces mercenaires qui veulent maintenant qu’une guerre civile éclate. Les gens savent très bien qu’il s’agit d’une feuille de route de l’OTAN ; on veut atomiser la Jamahiriya en trois Etats », soulignent les libyens. Selon des témoins oculaires, plus de 10 000 personnes ont défilé jusqu’à la place de la Liberté, sur le front de mer, où un chef local réclamant l’autonomie de la Cyrénaïque (Est libyen), Ahmed Zoubaïr al-Senoussi, a prononcé un discours. Peu après le discours, des coups de feu ont été tirés, probablement par des « agents spéciaux » liés aux nouveaux maîtres de la Libye, selon des médias « pour dissuader les libyens à abandonner la résistance ». Par ailleurs le « Comité international pour la défense des Libyens opprimés en Libye et des Libyens déplacés et exilés à l’étranger », réuni à Tunis les 10 et 11 mars 2012, estime à 1 300 000 déplacés depuis la guerre colonisatrice de la Libye. Plus de 400 000 « vivent » en Tunisie.
UNE REPRESSION FEROCE DES MILICES
Selon le coordinateur des tribus libyennes et président du centre de secours des réfugiés libyens à l’étranger, Naceur Akil Ouerfelli, des milliers de ses compatriotes restés au pays subissent toujours les atrocités des services du CNT. « Tous les Libyens sont taxés de pro-kaddafistes, et cela est une raison pour les milices d’attenter à leur intégrité physique. La répression touche aussi ceux qui portent des noms comme Seif, Aicha, Khamis, Mouatassim etc… ou encore parce qu’ils sont originaires de Syrte ou de Bani Walid… », ajoute M. Ouerfelli. Et d’ajouter : « L’horreur a atteint son paroxysme lorsque les témoignages ont été l’oeuvre des rescapés ou grâce à des vidéos partagé par les participants. La situation inhumaine dans laquelle vivent les noirs libyens et ceux qui sont originaires des pays d’Afrique subsaharienne. En Libye « démocratique » et soutenue par les pays occidentaux et par notre pays, les noirs sont massacrés, mutilés, torturés et jetés dans des tonneaux pour être brûlés ». Le comité international pour la défense des libyens est présidé par l’avocat tunisien Béchir Essid, ancien doyen des avocats tunisiens, membre du comité de défense de l’ancien chef du gouvernement libyen, Baghdadi Mahmoudi, de Mohieddine Benjemaa, secrétaire général du comité et également ambassadeur de la paix à l’ONU et à l’Union européenne, de Naceur Ouerfelli, coordinateur des tribus libyennes et Président du centre de secours des libyens à l’étranger, de Robert Charvin, doyen de l’Université de Nice, chargé des relations internationales au sein du comité, du prince Henri De Bourbon (France), membre, de Mme Ginette Hesse Skandrani, Présidente de l’Observatoire des Droits de l’Homme (France)ou encore Edmond Jouve, Président de l’Académie Européenne des Sciences. Pour rappel, Maître Bechir Essid, a reçu des menaces de mort par téléphone de la part de libyens le 9 Novembre 2011. Ses interlocuteurs n’ont pas apprécié le fait que Béchir Essid ait demandé au président de la République par intérim (Caïd Essebsi) « de ne pas signer le décret d’extradition de Baghdadi Mahmoudi », « craignant que l’exécution de Mahmoudi et sa privation, dans les conditions actuelles que vit la Libye, d’un procès équitable offrant des garanties liées aux droits de défense. »
Djamel Zerrouk
In le Jeune Indépendant du 18 mars 2012. www.jeune-independant.net Algérie