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On tue en Palestine, on censure à Paris 8 !

A la fac de Paris 8, le président, Pascal Binczak, a purement et simplement fermé l’université pour empêcher la tenue d’un colloque sur Israël. Selon Monsieur le Président,« la pluralité des opinions n’était pas garantie par le contenu du colloque ». mais de qui se moque-t-on ?

Un colloque d’universitaires intitulé « Israël, un Etat d’apartheid ? » organisé par le collectif Palestine Paris 8 devait se tenir les lundi 27 et mardi 28 février à l’université de Paris 8. Après avoir été validé initialement et avoir reçu de la part de l’université une subvention de 2.500 euros, le président de Paris 8 Pascal Binczak s’est soudainement rétracté et a décidé de censurer ce colloque en l’interdisant. Malgré l’interdiction, le collectif Palestine Paris 8, soutenu par la plupart des organisations syndicales et politiques de la fac, comptait tout de même tenir le colloque à Paris 8 afin de ne pas céder à la censure. Plus de 300 personnes s’étaient déjà inscrites au colloque et une pétition de soutien contre la mesure de censure avait déjà recueilli plus de 500 signatures, dépassant largement les murs de Paris 8.

Le scandale a connu un nouveau rebondissement lorsque Binczak a pris la décision de fermer administrativement l’université (20000 étudiants, 1700 enseignants, 600 Biatoss) afin d’assurer l’interdiction totale de la tenue du colloque à Paris 8. C’est une première dans l’histoire de Paris 8, l’ancienne fac soixante-huitarde de Vincennes… Même dans d’autres universités, on a pu voir des présidents recourir à la fermeture administrative mais uniquement durant les mouvements étudiants (CPE en 2006 ou encore LRU en 2007 et 2009), jamais dans une situation où il n’y a pas de mouvements, et encore moins pour censurer un débat.

Lundi matin nous étions une cinquantaine d’étudiants, personnels Biatoss et enseignants, à accueillir à l’entrée de l’université les étudiants qui trouvaient portes closes, pour leur expliquer ce qu’il se passait. Nous avons confectionné une banderole sur laquelle on pouvait lire « Université fermée pour cause de censure » et des tags « On tue à Gaza, on censure à Paris 8 » émaillaient le parvis devant l’entrée de la fac. Finalement le colloque a tout de même pu se tenir, avec succès, non pas à l’université comme prévu, mais à la Bourse du travail de Saint-Denis.

Interrogé par France 3 lundi matin, Binczak justifie sa censure en expliquant que « le principe de neutralité du service public et la pluralité des opinions n’étaient pas garantis par le contenu du colloque ». Quelle hypocrisie ! Que devient la neutralité de Binczak lorsqu’il applique les dispositions de la LRU qui lui octroient les quasi-pleins pouvoirs à l’université, qui accentuent la pression au travail sur les Biatoss, et qui façonnent encore plus le contenu des cours selon les désirs du ministère et du patronat ? Par ailleurs, que signifient « neutralité » et « pluralité des opinions » dans le cadre d’une situation d’oppression ? Depuis quand faut-il avoir l’avis des bourreaux pour pouvoir en parler ? Devrait-on inviter des néo-nazis ou des nostalgiques de l’époque coloniale française pour avoir le droit d’organiser des débats à la fac sur la Shoah ou la guerre d’Algérie ? Non ! C’est une fausse question de principe du « service public » qu’invoque Binzack. Il est clair que derrière cette affaire se cachent les pressions sionistes en défense de l’Etat colonial et raciste d’Israël dont la France est complice et auxquelles le Président de Paris 8 s’est librement soumis.

Et ce n’est pas la première fois que des débats sur l’Etat d’Israël et la Palestine sont censurés en France. Déjà l’année dernière la directrice de l’ENS Monique Canto-Sperber avait interdit la tenue d’un colloque avec Stephane Hessel qui portait sur la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), ainsi que la « Israeli Apartheid Week » organisée par le collectif Palestine ENS. L’épisode de Paris 8 marque une nouvelle étape dans la censure des débats sur la question palestinienne dans les universités en France.

A bas la censure pro-sioniste !

Pour la liberté d’expression au sujet de la Palestine et du caractère colonial et oppresseur de l’Etat d’Israël !

Nicolas Rossel

Source : CCR du NPA

28/02/12

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