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PSA : Un succès qui doit être le premier pas d’un plan de lutte pour gagner !

Nous étions 2000 à la manifestation d’Aulnay-sous-Bois le 18 février contre le projet de fermeture du site de PSA installé depuis des décennies dans cette commune de Seine-Saint-Denis. Cette action a réuni plusieurs centaines de travailleurs de la boîte, accompagnés de leurs familles, de délégations solidaires d’autres sites du groupe PSA (Sochaux, Rennes, Poissy, Sept-Fons, Saint-Ouen, Vélizy, La Garenne, Melun), des usines Renault Flins et Cléon, ainsi que des syndicats, des partis de gauche et de la population du département.

Changement d’état d’esprit ?

Depuis la révélation par les délégués CGT du document attestant du plan de fermeture du site d’Aulnay ainsi que de deux autres en Europe (SevelNord et Madrid Villaverde), l’ambiance dans la boîte était plutôt morose. La direction niait son intention de fermer le site et beaucoup d’ouvriers voulaient bien y croire. C’est peut-être l’annonce de 6000 suppressions de postes en 2012, dont 200 immédiatement à Aulnay combinée à une restructuration visible de la production sur les différents sites du groupe qui ont convaincu certains copains qu’il y a bien quelque chose qui se prépare. La direction de son côté, tout en niant le plan de fermeture, ne s’engage pas non plus sur la pérennité du site au-delà de 2014.

C’est dans ce contexte que depuis le début de l’année on a pu sentir un certain frémissement dans le niveau d’engagement dans les actions proposées par les syndicats. Il y a d’abord eu en janvier le débrayage de quelques 350 ouvriers sur une seule équipe et ensuite la manifestation du 18 où les ouvriers et leurs familles constituaient un joli cortège d’environ 700 personnes.

Militantisme ouvrier

Le plus remarquable a peut-être été la dynamique militante qui s’est installée bien au-delà des cercles des délégués syndicaux. Des ouvriers du rang ont été très actifs pour inviter du monde autour d’eux à venir à la manif, pour aller diffuser l’appel sur les marchés de leur ville, dans les boîtes aux lettres des cités, etc.

C’est sur cette dynamique, celle de l’engagement dans la bataille de larges couches d’ouvriers, prenant la lutte en main, que repose la possibilité de gagner et d’empêcher la fermeture du site. Il est donc indispensable de poursuivre sur cette voie. Il faut utiliser le temps qui joue en notre faveur pour l’instant pour discuter patiemment avec chaque copain et pour qu’encore plus de collègues s’engagent dans les prochaines actions qui devraient monter en puissance dans les prochains mois. En coordination avec les autres sites du groupe, on pourrait ainsi aller en direction d’une grève nationale contre les suppressions d’emploi et les fermetures de site

Une unité syndicale très significative

Il est également remarquable que la totalité des syndicats du site se soit engagée sur l’appel à la manifestation. Même les syndicats les plus proches de la direction, comme le SIA, y ont adhéré [1].

Cela montre que face à la violence de l’attaque patronale, même les bureaucrates sont obligés de réagir. En effet, au bout du compte, si la boîte ferme, ils seront sacrifiés eux-aussi. Il est cependant évident que la direction va tout faire pour installer la division parmi les ouvriers et pour semer la peur comme ils ont essayé de le faire avant la manifestation en parlant de voitures brûlées et d’affrontements avec la police. Il faut donc exploiter l’unité syndicale pour toucher les ouvriers à la base, en particulier ceux qui votent pour le SIA ou en sont proches, pour les convaincre que seule la lutte acharnée pourra garantir leur emploi et que la direction est prête à laisser sur le carreau tous les ouvriers, sans faire de distinction par rapport à leur appartenance syndicale.

Il faut un plan de lutte pour gagner

C’est la seule façon de donner confiance aux travailleurs. Il faut montrer que la victoire est possible. Cela passe par établir des objectifs clairs et radicaux : aucun licenciement ni suppression de poste ; en aucun cas céder aux négociations sur les indemnités de départ ; mettre en avant le partage du travail entre tous les sites comme la seule solution permettant de conserver les emplois ; se battre tous ensemble sans tomber dans le piège de la concurrence inter-sites ; interpeller l’Etat pour qu’il prenne ses responsabilités pour empêcher les licenciements de façon à poser y compris le problème de l’étatisation sans indemnité ni rachat si les patrons de PSA refusent de céder. En ce sens un débrayage simultané de tous les sites mettant en avant ces revendications pourrait être un prochain pas, permettant de faire un saut dans la mobilisation.

Continuer à construire la solidarité

En ce même sens il faudra poursuivre la démarche visant à chercher la solidarité des travailleurs d’autres entreprises, en surmontant les obstacles imposés par certaines centrales syndicales qui voudraient isoler les travailleurs d’Aulnay sous prétexte que l’entreprise serait un bastion de l’extrême gauche, mais aussi chercher le soutien de l’ensemble de la population du département. Au delà même de ceux qui sont venus à la manifestation, l’agitation des semaines préalables a montré que les travailleurs, les jeunes et la population sont solidaires des travailleurs de PSA et comprennent bien la catastrophe que représenterait la disparition du plus gros site industriel de Seine-Saint-Denis. C’est en approfondissant cette solidarité qu’on pourra mieux se défendre et montrer aux travailleurs hésitants qu’ils ne sont pas tous seuls.

Un premier exemple chez les étudiants

A l’initiative des militants du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA, une importante agitation a été faite sur plusieurs universités de la région parisienne et en particulier à Paris VIII (Saint-Denis). Pendant toute la semaine, nous avons tenu des tables, distribué des tracts et fait signer la pétition, en expliquant aux étudiants l’importance d’être solidaires des travailleurs dans leur lutte contre la fermeture de l’usine.

Comme résultat de cette initiative, une petite délégation d’une vingtaine d’étudiants était présente à la manifestation, derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire « Etudiants solidaires des ouvriers de PSA », une banderole très appréciée par les travailleurs. Dans la période à venir et notamment lors des prochaines actions appelées par les syndicats de l’usine, nous comptons poursuivre et élargir ces initiatives dans le but d’organiser une véritable campagne qui renoue avec le meilleur des traditions de l’unité ouvriers-étudiants de l’histoire de ce pays et qui ont été la force du mouvement de 1968.

Daniela Cobet, militante du NPA dans le 93 et membre du CPN

Source : Courant Communiste Révolutionnaire du NPA

27/02/12

[1Le SIA est issu de CSL, le« syndicat maison » qui faisait régner la terreur parmi les ouvriers jusqu’au début des années 1980 et qui reste encore aujourd’hui majoritaire sur le site d’Aulnay.


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