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Sarkozy en Ariège ou l’Etat policier

Témoignage de Monsieur Donat, professeur de lycée

Routes barrés, contrôles à chaque carrefour, compagnies de CRS, cohortes de policiers (des "cosmonautes" avec boucliers et harnachements), hélicoptère et, pour finir, loin du président mais pas assez de ses oreilles, une manif pacifique chargée par la police.

Voici ce qu’à vu et vécu un témoin qui ajoute : " Je me suis retrouvé en COREE du NORD".

LGS

On peut s’envoyer des mails humoristiques, touristiques ... et c’est bien agréable !

On peut parler de météo, de foot, de ski, de VTT, de loisirs, de voyages, de la famille...

Mais on est aussi des citoyens et j’espère pouvoir évoquer avec des interlocuteurs "ouverts", ce qu’est devenue, en 2012, la nation française. Dans cette optique et vu que mon "statut de retraité" m’en laisse le temps, je me suis intéressé à la venue de SARKO en Ariège !

N’étant ni élu, ni militant de l’UMP, je n’ai bien sûr pas été invité. Mais, je n’ai pas voulu manquer un tel ... ÉVÉNEMENT, même vu de l’extérieur et je ne le regrette pas, car j’ai vécu intensément QUATRE moments "forts", que j’ai envie de vous narrer et de partager avec vous !

1°) UN FORMIDABLE DÉPAYSEMENT : Étant donné que je connais comme ma poche toutes les routes du secteur "visité" par Sarko, le matin j’ai ...exploré le coin ! Des Pujols, via La Tour du Crieu, Riveneuve du Bosc, Las Parets, Villeneuve du Paréage et zone industrielle du Pic de Pamiers.

Le quartier de Cazalas était "interdit" et Jojo Doussat n’a pas dû vendre beaucoup de pain...!

J’ai réussi à me "faufiler" en voiture, en invoquant des destinations fictives et je me suis retrouvé en COREE du NORD : véhicules et groupes de policiers à chaque intersection, plus policiers tout le long des routes : près de chaque maison, de chaque chemin ... de chaque arbre...

PAMIERS était devenu PYON GYANG !

2°) J’AI CôTOYÉ la FRANCE "d’EN HAUT" :

Puis j’ai essayé de m’approcher, en voiture, de la salle de la Rijole, dans la zone industrielle. J’ai réussi à franchir un premier barrage en venant de l’abattoir et en exigeant d’aller chez Arnaudiès : les policiers, je pense, ont noté mon numéro et m’ont laissé passer. Deuxième barrage, un policier que je connaissais m’a dit "Mr Donat, je vous laisse passer mais vous ne pourrez pas arriver chez Arnaudiès" ... et le 3° barrage m’a été fatal : il m’a fallu laisser la voiture. Donc j’ai continué à pied ... et j’ai avancé, en compagnie de gens qui "portaient du beau linge" !!! J’ai vu une noria de bus débarquer des gens, sans doute venus d’autres départements pour remplir la salle de la Rijolle et je n’ai connu personne ... (il n’y avait sans doute pas assez d’invitables" en Ariège).

Puis ce fut le barrage "fatal", ou il fallait présenter : accréditation, invitation, badge ... et je n’ai pas pu aller plus loin, le "filtrage" étant impitoyable ! Pour approcher Sarko, il faut le ...mériter !

Si vous avez vu à la télé Sarko serrer des mains, ce n’était que des sympathisants soigneusement triés et filtrés au sein de l’espace protégé(d’ailleurs cinq personnes non invitées ont été arrêtées ...)

Donc, il ne me restait plus, pour continuer, qu’à aller participer à la manif ...

3°) J’AI CôTOYÉ la FRANCE "d’EN BAS" :

Là , je me suis senti parmi les miens ... des copains ... des enseignants, beaucoup de retraités, beaucoup de femmes, des syndicalistes, des militants, des élus qui avaient boycotté Sarko, notamment : Nicole Quillem (maire de Mirepoix), Jean Cazanave (conseiller général de Mirepoix)... ils m’ont dit avoir été relancé 6 ou 7 fois par la préfecture, pour "honorer leur invitation ..." puis se sont joints aux manifestants, les ouvriers de l’usine.

La manif, loin de Sarko, était autorisée à la place St Hélène (la place de Millane étant réquisitionnée pour les véhicules des invités de Sarko)

La manif était "bon enfant", 3 policiers et 2 RG empêchaient la montée vers la gare. Puis la manif grossissant, l’avant a commencé à monter et les policiers se sont écartés.

Alors, logiquement, s’est mis en place un cordon de sécurité infranchissable, au niveau du rond point sous la gare : véhicules de police cote à cote, cohortes de policiers "cosmonautes" avec boucliers et harnachements... impressionnant !

Le cortège des manifestants s’est arrêté à quelques mètres avec banderoles, chansons ... Je suis allé devant, voir les manifestants, il n’y avait ni casseurs, ni holligans... que des banderoles, des slogans et des "vieux" comme moi, qui chantaient la Martelais !

Et on était "surveillé" par un hélicoptère qui stationnait au dessus de la manif... du jamais vu pour moi.

Mais des pétards (apportés par des manifestants) ont éclaté au sein de la manif ... alors là , grosse panique en face. Crime de "lèse majesté", Sarko risquait d’entendre le bruit des pétards ... et de la contestation et tout d’un coup, brutalement ...

4°) J’AI RAJEUNI de 44 ANS :

On a été arrosé de bombes lacrymogènes et des balles (en caoutchouc ? ) ont été tirées

Je n’avais plus vu ça depuis mai 68.

J’ai vu des gens se tordre de douleur par terre, nos yeux et nos poumons brûlaient ... effrayant ! Incroyable !

Là , écoeurés, mes copains et moi, sommes partis et je suis allé m’oxygéner les yeux et les poumons à la campagne ...

Voilà ce que j’ai vécu : la France coupée en deux : les "petits fours" d’un coté et les "grenades et la violence" de l’autre !

Et rassurez-vous, braves gens, c’est pas la crise pour tous : la salle de la Rijole à Pamiers a été spécialement refaite de neuf ... moquette au sol, goudronnage autour ...les cire pompes de Sarko craignaient qu’il salisse les siennes.

L’Elysée a même veillé à ce que les personnels approchés par Sarko soient habillés de neuf ...

Rassurez-vous Trigano (maire de Pamiers ) a affirmé que ça ne coûterait rien au contribuable (sans doute ces frais seront payés par une valise venant d’Andorre !). Puisque ça ne coûte rien au contribuable, pourquoi donc Sarko ne visiterait pas 10 000 villes en France, 10 000 sites seraient refaits à neuf, ça donnerait du boulot aux entreprises ... sans rien coûter aux contribuables ! Ils nous prennent pour des débiles !

Autre malaise, dans l’armée, cette fois, puisque Sarko est passé devant la caserne du 9°RCP et ne se serait pas arrêté se recueillir sur la stèle de plusieurs soldats de Pamiers, qu’il a envoyé se faire tuer en Afghanistan !

Bref, j’étais Sarko-phobe et je suis devenu Sarko-phage et ... désolé pour mes lecteurs Sarko-philes !

Et je pense que la prochaine élection va être capitale concernant la société française : comment et surtout QUI va payer la dette abyssale actuelle de la France ? Est-ce que ce sera encore le peuple ?

Je me permets de rappeler que la dette était de 1150 milliards d’Euros après Chirac et qu’elle est à ce jour de 1780 milliards d’Euros.

Au sujet de la dette, je me permets de conseiller aux curieux de lire le "Marianne" de cette semaine, c’est très instructif !

Sarko a augmenté la dette de 630 milliards d’Euros : 130 pour la gestion de la crise et 500 pour sa gestion (et ce, malgré les milliers de suppressions de postes de fonctionnaires et l’état actuel pitoyable, notamment, de l’éducation nationale).

Les fans de Sarko me diront, "ça ne sera pas mieux avec l’opposition", je leur répondrai : "c’est possible, mais ce qui est sûr, ça ne pourra pas être pire pour le peuple".

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La gauche radicale et ses tabous
Aurélien BERNIER
Le constat est douloureux, mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, le Front national réussit bien mieux que le Front de gauche à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche « radicale » qu’à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme ! Tel est le paradoxe analysé dans ce livre. Paralysé par la peur de dire « la même chose que Le Pen », le Front (…)
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"Avec une bonne dose de peur et de violence, et beaucoup d’argent pour les projets, je pense que nous arriverons à convaincre ces gens que nous sommes là pour les aider."

Un commandant a expliqué la logique derrière les mesures extrêmement répressives
(prises par les forces d’occupation pour faire régner l’ordre en Irak)
[New York Times, Dec. 7, 2003]

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