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Une soixantaine de Français demandent la double nationalité héllénique, par solidarité avec le peuple grec contre les diktats financiers.

Bonjour,

Ce week-end du nouvel an, les contacts se sont multipliés pour l’Appel de Nantes "Je suis grec", soit comme adhésions formelles (telles qu’aujourd’hui celles d’une juriste anglaise et d’un poète algérien, nos premiers contacts dans ces pays), soit comme commentaires reconnaissants et souvent émouvants déposés sur notre blog (souvent en langue grecque http://jesuisgrec.blogspot.com/2011/11/declaration-dintention-ouverte-la.html et http://jesuisgrec.blogspot.com/2011/11/version-grecque-du-texte.html et encore http://jesuisgrec.blogspot.com/2011/11/in-english-texte-de-lappel-en-anglais.html), soit encore comme inscriptions spontanées à notre blog (plus de 120 ce week-end). Il est clair que notre appel correspondait à un besoin moral fort.

(Notons également que nous sommes loin d’avoir reçu une copie de toutes les demandes de double citoyenneté grecque que nous avons provoquées, l’ambassade à Paris déclarant en avoir reçu pour sa part 180 et notre adresse e-mail "Je suis grec", la moitié seulement.)

Voici les liens de quelques journaux et sites grecs ayant publié dernièrement des articles sur l’Appel de Nantes : "Nous sommes Grecs aussi". Ce sont eux qui ont déclenché ce mouvement d’intérêt pour notre initiative.

(Si vous ne lisez pas le grec, vous pouvez vous faire une idée globale du sens de ces articles en utilisant un traducteur automatique grec/français, comme celui de Google).

Cependant, pour le dernier article de notre liste, sans doute le plus intéressant, paru dans le journal grec "Ethnos", signé du journaliste George Apostolidis, qui a enquêté notamment auprès de l’ambassade grecque en France et de signataires français en Grèce et à Lorient (Morbihan), nous avons réalisé plus bas une traduction de fortune de son article (très provisoire, probablement bourrée de contre-sens) à partir du traducteur Google. (Attention, pour les extraits du texte de l’Appel qui sont cités à la fin, il vaudrait mieux cependant se référer à la version originale française.)

Mediagate
http://www.mediagate.gr/Internet/item/12603-Filellines-Eyropaioi-zitoyn-symvolika-tin-Elliniki-ypikootita

Newsbomb
http://www.newsbomb.gr/diethnh/story/103960/filellines-eyropaioi-zitoyn-symvolika-tin-elliniki-ypikootita

News247
http://news247.gr/ellada/eidiseis/theloyme_na_ginoyme_ellhnes.1558904.html

"Nous voulons être grecs"
Les Européens ordinaires ont uni leurs voix pour le "Mouvement de Nantes." Appliquer à la citoyenneté grecque comme la sympathie. Des milliers d’applications. Lire les 247 NOUVELLES information pour l’initiative française
http://www.ethnos.gr/article.asp?catid=22768&subid=2&pubid=63596900
journal Ethnos

Des Européens font une demande de citoyenneté

"Nous soutenons la Grèce, nous voulons être grecs"

Les Français en une « étincelle » qui a enflammé l’Internet traduit dans un mouvement passionné. Aujourd’hui des dizaines de personnes à travers l’Europe ont demandé symboliquement la citoyenneté grecque, en dénonçant la « dictature des marchés », qui veut écraser un peuple qui résiste

« Dans une lettre demandant symboliquement à obtenir la citoyenneté grecque et comme un signe de solidarité avec votre pays. » Avec ces simples mots, Mme Catherine Ntempisi décrit le mouvement qui s’est développé en Europe, où ce cas de philhellénisme dénonce la « dictature des marchés ».

La Française est l’une des dizaines de personnes qui en solidarité s’adressent aux ambassades locales de la Grèce pour acquérir la nationalité grecque.

L’idée pour une mise en oeuvre de masse est exposée dans un document diffusé sur Internet qui a été traduit en plusieurs langues. En demande conjointe à converger, c’est une volonté des Européens de prendre la nationalité grecque comme une solidarité concrète, symbolique, avec la souffrance des Grecs au coeur de la crise financière et fiscale.

Le texte a été surnommé « L’appel de Nantes », puisque c’est dans cette ville en France qu’a été lancé l’initiative de solidarité à la Grèce avec le slogan « Je suis grec ».

C’est de plus l’origine du site : http://jesuisgrec.blogspot.com .

Le mouvement a déjà contacté les autorités consulaires grecques en se concentrant sur la France, et semble avoir déclenché le fameux « maintenant-sommet » à Cannes.

Ce phénomène revendique la double nationalité en sympathie par un texte qui a des caractéristiques humanistes.

« Jusqu’à présent, ils ont recueilli un total de 180 demandes dans nos consulats », affirme M. Efthimios Aravantinos, porte-parole à l’ambassade de Grèce à Paris. « La plupart des e-mails vint de la période récente et de déclarer leur solidarité, mais les messages sont encore à venir. »

« J’ai vu le texte sur l’Internet, le formulaire de signature et l’ai envoyé à des amis. J’aime la Grèce, la philosophie et des gens souriants. D’ailleurs j’ai beaucoup d’amis Grecs amis », dit au « Sunday Nation » l’auteur Catherine Ntepisi, qui il y a trois ans a pris une maison en Crète près de Almyrida Apokoronas.

« Bien que j’ai ma famille en France, les enfants et ma mère, je passe du temps en Grèce. J’ai demandé une citoyenneté grecque, mais bien sûr vous savez si j’en ai le droit symboliquement. Je n’aimais pas l’attitude de l’Europe et le manque de respect pour la Grèce. »

Soutien

Sur des pensées dans la même longeur d’onde, M. Pascal Roh s’est déclaré un ami de la Grèce, même s’il ne l’a jamais visité. « Quand j’ai vu le texte, j’ai dit que c’était exactement ce que nous devrions faire en tant que soutien. Ce qui se passe en Grèce est une absurdité, je dois dire que, nous sommes tous Grecs ».

« Alors qu’en France il y a aussi d’énormes difficultés, du moins pas de problèmes tels que la nutrition. Mais la situation continue de se détériorer. Ce qui se passe en Grèce qui va se passer ailleurs. Je pense que l’Europe s’enfonce », dit M. Roh, qui vit près de la ville de Lorient en Bretagne.

Les automobilistes professionnels ont pris part dans l’aide humanitaire des organisations non gouvernementales en Afrique. « Je comprends comment vous ressentez la pression de l’ordre nouveau. Nous devons nous rappeler que nous sommes des gens, pas des pions sur un échiquier qu’ils peuvent déplacer comme ils veulent. "

Bien que le mouvement philhellène s’accentue surtout est en France, des demandes sont transmises à d’autres pays comme la Hollande. Selon le bureau de presse de l’ambassade à La Haye, il y a eu des demandes de personnes qui « se sentent grecs de coeur. » (...)

Le texte de l’Appel de Nantes :

Appel
Par solidarité, je suis Grec aussi !
Nous demandons la double nationalité

Parce que le peuple grec subit l’humiliation, soyons solidaires face aux riches du monde entier. Demandons tous symboliquement la nationalité grecque !

Indignés par la lâcheté et le manque de vision des gouvernements occidentaux - dont le nôtre (1) - face à la dictature des marchés financiers,

Et révoltés par l’humiliation faite en ce moment au peuple grec, honteusement accusé d’intempérance et de tricherie, désigné collectivement coupable sans pouvoir se défendre (2), condamné à l’austérité sans fin et à la contrition pénitente, dans des termes qui rappellent le langage du Maréchal Pétain en 1940 sur l’ordre moral, « l’effort » et « l’esprit de jouissance »,

Nous n’avons décidément pas oublié que ceux-là qui sacrifient aujourd’hui la Grèce à la spéculation financière, en feignant d’espérer que le « fascisme économique » se contentera de ce petit pays, et qu’il les épargnera eux-mêmes....

… sont les mêmes que ceux qui abandonnèrent la Tchécoslovaquie à Adolf Hitler, à Munich en 1938, en espérant qu’il se satisferait de cette nouvelle proie offerte, après le lâchage de l’Espagne républicaine (3).

Nous ne supportons plus que les nouveaux riches (1% triomphants du monde globalisé) ignorent la vraie dette morale que l’Humanité doit à la nation grecque (4), parce qu’elle a donné à l’Europe le premier germe d’une démocratie directe (5), basée précisément sur l’abolition des dettes et l’émancipation des citoyens réduits en esclavage pour endettement, c’était il y a 2500 ans (6),

Par tous ces motifs, nous sommes tous Grecs et Grecques. En conséquence, par un signe clair, voici venu le moment de ne plus collaborer un instant de plus par notre passivité avec la mise sous tutelle financière de la Grèce (7). Nous voulons donc nous solidariser avec la Grèce et partager, au moins symboliquement, le destin de son peuple.

Nous demandons donc aujourd’hui à bénéficier de la double nationalité grecque, nous en faisons la demande formelle à l’ambassade grecque dans notre pays, et nous rendrons publique cette démarche avec une première liste de signataires, le 24 novembre 2011, date anniversaire d’une action importante de la Résistance grecque, réalisée au viaduc du Gorgopotamos dans la nuit du 24 au 25 novembre 1942 (8).

« Appel de Nantes pour la Grèce », le 11/11/11.

« Monsieur l’ambassadeur, en solidarité avec votre pays, je sous-signé/e …............... demande personnellement à être compté/e parmi les Grecs et Grecques de coeur, à jouir des droits et devoirs des doubles nationaux, et à exercer cette citoyenneté internationaliste en vue d’établir une démocratie universelle libertaire et égalitaire, vingt-cinq siècles après les premiers temps de Solon, Clisthène et Périclès. Merci d’avance pour votre réponse, et en fraternité avec votre peuple. »

J’indique mon nom ; ma ville et pays de résidence ; ma profession ou toute autre qualité significative (blogueur, musicienne, père de famille, étudiante, hellénisant, âge, etc.) :

NOM, Prénom …...............................
Ville …....................
Pays de résidence.............
Profession ou qualité….................................................

Où s’adresser ? Pour la France, écrire par mail à l’Ambassade de Grèce, République hellénique, 17 rue Auguste-Vacquerie, 75116 Paris (Téléphone : 01 47 23 72 28, Fax : 01 47 23 73 85 ).

Je fais un copié/collé de ce texte ou bien j’écris une lettre personnalisée à l’ambassade, et je peux l’envoyer tout de suite à la liste d’adresses-mail suivantes (copier/coller la ligne) :

mfapar@wanadoo.fr, grinfoamb.paris@wanadoo.fr, info@amb-grece.fr, grpresse@magic.fr, jesuisgrec@numericable.fr,

(La première adresse est celle de l’ambassade grecque à Paris, les deux suivantes sont celles de son bureau de presse et communication qui doit être informé de votre démarche, la quatrième est celle du bureau grec auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg, la dernière Jesuisgrec@numericable.fr, est l’adresse liaison de cette initiative, pour information et coordination).

Je peux également aller poster un commentaire personnel sur le blog dédié : http://jesuisgrec.blogspot.com/

SUITE AU VERSO >>>

Cette démarche personnelle et collective de demande de la nationalité grecque n’appartient qu’à tous ceux et celles qui l’entreprendront et n’est dirigée par aucun parti ou institution. Elle est proposée par l’association culturelle N.e.u.f. (« Nantes Est Une Fête ! », note 9)

Notes sur le texte de l’Appel :

Note 1 : Nous n’oublierons jamais le mépris paternaliste pour la Grèce des dirigeants de l’Allemagne et la France, attitude arrogante et vexatoire d’autant plus scandaleuse que ces deux pays sont de grands fournisseurs d’armes ruineuses à la Grèce.

Nous avons honte du couple Merkel et Sarkozy, faisant la leçon doctorale à la Grèce à terre, lui assénant de force une thérapie aussi impérieuse et inepte que la médecine à base de saignée du temps de Molière, une médecine qu’ils rêvent tout haut d’administrer ensuite à leurs propres peuples.

Nous n’acceptons pas que pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité, une nation perdrait sa souveraineté politique pour un simple diktat de rentabilité financière des placements des 1% de privilégiés du monde entier, qui ont pu s’acheter des Bons des trésors publics.

Nous ne laisserons pas calomnier le peuple grec à la place de la responsabilité de quelques profiteurs et trafiquants internationaux, et de leurs complices.

Note 2 : Ni même s’exprimer par un référendum.

Note 3 : Churchill avait dit cette phrase célèbre après Munich : « Entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre. » Mais on sait moins que Gandhi depuis l’Inde avait déclaré : « L’Europe a vendu son âme pour exister sur la terre huit jours de plus. La paix que l’Europe a gagnée à Munich est le triomphe de la violence, et c’est aussi sa défaite ».

Nous n’oublions pas que le général Faucher chef de la mission française d’aide installée à Prague, écoeuré par les accords de Munich, avait envoyé sa démission au gouvernement français pour sauver l’honneur, et avait demandé alors la nationalité tchèque. Le général Louis-Eugène Faucher (1874-1964) avait vécu vingt ans aux côtés du peuple tchèque. Revenu en France, il fut résistant pendant l’occupation nazie, puis arrêté et déporté en Allemagne, d’où il revint vivant en 1945.

Note 4 : Parce que la Grèce a donné au monde le mythe agissant d’Antigone, insurrection invaincue de la conscience face à l’arbitraire et à la tyrannie ;

Note 5 : Parce que la Grèce a donné à l’Europe le premier germe d’une démocratie directe (non pas déléguée à une classe d’élus professionnalisés, mais exercée directement en assemblée et par le tirage au sort),

Note 6 : Et parce que l’acte inaugural de la naissance de la démocratie athénienne, premier germe encore fragile et imparfait bien entendu, décidé par l’archonte Solon en l’an 594 avant notre ère, fut précisément l’abolition des dettes et l’émancipation générale des citoyens réduits en esclavage pour endettement personnel. Mais qui s’en souvient ?

Nous n’oublions pas non plus l’éminente et héroïque Résistance grecque, participant hautement à la libération européenne du nazisme.

Note 7 : Cette tutelle signifierait un coup d’État rampant contre la démocratie européenne et l’asphyxie programmée de la société civile grecque, avec son humiliation matérielle et morale, qui entraînerait forcément, par effet de domino, celles des autres pays voisins, dont le nôtre, avec un risque de crise pré-fasciste.

Note 8 : Dans la nuit du 24 au 25 novembre 1942, la destruction du viaduc ferroviaire de Gorgopotamos, sur la voie stratégique entre Thessalonique et Athènes, fut une grande action conjointe de deux importants mouvements de résistance grecque, EAM-ELAS communiste et EDES-EOEA non-communiste, aidés par des agents britanniques.

Note 9 : L’association N.e.u.f organise à Nantes (Loire & Bretagne, France) la Fête des langues et des parcours-mémoires de la Résistance antifasciste. Cette association a réclamé en 1995 la transparence automatisée des comptabilités publiques par internet, et a lancé en 1997 le « Réveillon du 1er mai » devant la Bourse de Paris, première manifestation publique du monde occidental pour la taxe Tobin sur la spéculation financière et contre les paradis fiscaux. N.e.u.f. a également été à l’initiative de « l’Appel des Résistants aux jeunes générations du 8 mars 2004 » (avec ATTAC), et de la Déclaration dite « Décapol, Dix nouveaux droits pour le siècle qui vient ».

http://lucky.blog.lemonde.fr/2006/11/13/video-et-texte-de-lappel-des-resistants-traductions/

http://cf.groups.yahoo.com/group/LeMonde-etLaResistance/message/2

http://lucky.blog.lemonde.fr/2005/09/18/2005_09_decapol_dekapol/

Précisions techniques :

Il existe un consulat général grec à Marseille, ainsi que des consulats honoraires dans une vingtaine de villes françaises. Voir la liste : http://www.levoyageur.net/ambassade.php?pays=GRECE

Dans les magasins spécialisés, un drapeau grec d’1 m x 1,5 m, avec hampe, coûte environ 30 euros, un petit drapeau de table coûte environ 3 euros.

La photo au verso montre le célèbre drapeau hellénique flottant sur l’Acropole d’Athènes, haut lieu de mémoire de la Résistance antinazie.

SVP :

Nous cherchons des volontaires pour traduire l’intégralité de ce message en grec, anglais, et autres langues. Merci d’avance.

Tous contacts : jesuisgrec@numericable.fr

http://jesuisgrec.blogspot.com/

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Si vous avez déjà accordé de l’importance à ce qui se diffuse pendant un journal télévisé, si vous vous êtes déjà intéressé à ça pendant, disons, plus de 30 secondes, c’est que vous êtes soit un de ces étudiants en comm’ qui y croit encore, soit un de ces journalistes qui voudrait nous y faire croire encore, soit vous étiez malade et alité devant la télé. Sinon, vous avez un sérieux problème de perception.

Viktor Dedaj

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