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la SECU et les FRAUDEURS

Le gouvernement a décidé de s’attaquer aux dépenses sociales injustifiées. Instaurer une première journée de carence pour les arrêts maladie des fonctionnaires, et un quatrième dans le privé, serait nécessaire, car selon le ministre du travail, Xavier Bertrand, la fraude sociale coûte chaque année 4 milliards d’euros à la collectivité. Mais selon la Cour des comptes, les fraudes à la Sécurité sociale sont en réalité très marginales. En 2010, elles n’auraient représenté que 1% du montant total des allocations versées aux assurés sociaux pendant l’année, soit 241 millions d’euros. Quant aux arrêts maladie abusifs, cibles actuelles du gouvernement ils apparaissent presque marginaux. En 2008, sur 1.5 millions de contrôles effectués, seuls 170.000 ont abouti à un constat d’abus. Et en jetant un oeil à nos voisins européens, on s’aperçoit même que nous ne sommes pas plus malades qu’eux. Il s’agit moins de lutter contre la fraude, que de punir les malades, d’ancrer dans l’esprit des assurés sociaux qu’ils sont des fraudeurs en puissance, des parasites, des assistés. Alors que ce ne sont pas eux qui se prescrivent des arrêts maladies, mais des professionnels compétents, donc, s’il y a problème ce n’est pas du coté de l’assuré qu’il faut chercher !

Les vraies fraudes autant à la sécurité sociale que dans le travail au noir (dont s’occupe le ministère de X.Bertrand) sont en réalité à mettre au compte des professionnels eux-mêmes. Par exemple le total des arrêts maladie pris par les Français représente une paille en comparaison de celui du travail au noir, estimé à 15 milliards d’euros annuels. Pourtant ces fraudes, même si elles sont décriées par des émissions de télé, ont beaucoup moins d’impact dans l’esprit des téléspectateurs que lorsque l’on dénonce un assuré social qui a grugé le système, ce n’est pas l’ampleur de la fraude qui choque, mais la catégorie sociale de celui qui l’exécute ! Et si le fraudeur est un étranger, cela marque encore plus les esprits !

Pourtant ces fraudes sont parfois organisées de manière mafieuse. En vrac : un patient qui, suite à une opération cardiaque, a passé quelques semaines en maison de repos et à sa sortie on lui fait signer des papiers pour des visites de spécialistes ou des soins qu’il n’a jamais eus, des infirmières qui sur les cartes vitales de leurs patients, en général âgés, prescrivent des actes qui n’ont pas eu lieu, ce médecin qui demande à son patient de venir avec la carte de son épouse en plus de la sienne, ce chirurgien esthétique qui sait que les contrôles sont peu nombreux par manque de personnel et qui fait passer une chirurgie plastique (sein, menton, nez, etc.) au frais de la collectivité, cet autre qui prescrit des séances de kiné à un patient mort depuis deux ans, sans parler du kiné qui effectue consciencieusement ce que le médecin préconise. Il y a aussi, ces professionnels qui exercent dans des maisons de retraite et qui passent des quantités d’actes auprès de malades d’Alzheimer, ou de personnes qui n’ont plus de famille qui passe les voir…. etc, etc.

Les véritables économies seraient d’embaucher des contrôleurs, et de demander des comptes aux professionnels de santé, car ce sont eux qui détiennent les clefs. Mais le gouvernement préfère leur donner des primes et augmenter leurs honoraires. Comme pour la TVA réduite dans la restauration, la finalité est de protéger un électorat spécifique, et de faire payer la population, et non de se protéger des fraudeurs. Mais au delà des magouilles électoralistes, il s’agit d’attaquer notre système de protection sociale, démanteler la sécu pour l’offrir aux requins de la finance et des assurances. Pour eux c’est du pain bénit, rien à créer, juste à transférer le système dans leurs activités. Ce marché juteux représente prés de 500 milliards d’euros, de quoi attirer bien des convoitises !

Publié sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2011/11/15/la-secu-et-les-fraudeurs/

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