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Libye : la population de Syrte effarée par sa "punition" pour avoir aidé Kadhafi

"Les rebelles ont voulu punir Syrte", juge Mahmoud Ali, effaré par l’ampleur des destructions dans cette ville libyenne où Mouammar Kadhafi a été capturé. Comme lui, les habitants revenant au compte-goutte estiment avoir payé chèrement leur soutien à l’ancien "Guide".

Haine parfois, résignation souvent, tristesse et colère étreignent les rares personnes qui errent dans les ruines truffées de cadavres et de munitions non explosées, où même les fins lampadaires ont été hachés par les balles.

Né dans la région et s’y sachant populaire, Mouammar Kadhafi avait trouvé refuge ici fin août après la chute de Tripoli, jusqu’au 20 octobre, quand il a été capturé au terme de semaines de violents combats contre les forces du Conseil national de transition (CNT), et tué dans des circonstances troubles.

Une épicerie a rouvert dans le quartier n°3, près du front de mer. L’étal est fourni en fruits, légumes, conserves et jus de fruits. "J’ai tout ramené de Benghazi (est). Quand j’aurai tout vendu, j’y retournerai chercher une nouvelle cargaison", explique le gérant de 37 ans au nom étonnant, Kadhafi Mohammed Hussein.

"Ce qui est arrivé ici n’est pas juste. Des gens innocents, des civils, leurs maisons ont été détruites, pillées. Et personne ne vient nous aider", confie-t-il sombrement.

Certains habitants, décidés à rester malgré la désolation, ont commencé à prendre les choses en main : les grandes avenues de la cité fantôme, qui a compté une centaine de milliers d’habitants, ont été nettoyées des millions de douilles qui empêchaient la circulation.

Quelques voitures et camionnettes chargées de maigres biens récupérés dans les décombres hantent les rues. Ceux-là ne se réinstalleront pas à Syrte où tout manque : eau, électricité, nourriture, hôpital... Même les mosquées sont vides et silencieuses en ce jour de prière

Ceux qui ont décidé de rester nettoient et tentent de réparer leurs foyers très endommagés, ou s’installent dans des logements vides lorsque le leur n’est plus habitable.

Badr Al-Amari, 37 ans, est de ces derniers. Cet professeur vend des cigarettes dans une petite rue encore encombrée de carcasses de véhicules calcinées, de douilles et d’ordures, dans le quartier d’Aziza Al-Bahria.

"Il faut bien faire du commerce, il n’y a plus d’école, plus d’argent", explique-t-il. Sa femme, ses deux filles et lui vivent dans une pièce d’un immeuble proche de quatre étages, troué par les obus.
"Notre maison a brûlé, on est venus là ", explique-t-il.

Lui aussi se sent "puni". Lorsqu’on lui parle des combattants pro-CNT, dont certains ont pillé et incendié la ville, il lâche spontanément "voleurs !"

"Aucune ville n’est aussi détruite en Libye. Si ce n’est pas une punition, c’est quoi ?", demande à ses côtés Mahmoud Ali, un médecin de 58 ans.

Revenu mardi, il a trouvé sa maison pillée, partiellement incendiée, sa voiture détruite. "Ma famille est à Zliten, près de Tripoli. Elle ne peut pas revenir ici pour le moment, c’est impossible sans eau ni électricité", juge-t-il.

Et de s’insurger, les larmes aux yeux : "Les gens d’ici ont aidé le Guide, défendu le Guide et leur ville ! Ils se sont trompés, c’est vrai. Les thowar (révolutionnaires) ont voulu tuer Syrte pour ça. Mais si le nouveau gouvernement ne nous aide pas, les gens se retourneront contre lui".

D’aide officielle, pas de trace. Seules quelques ONG distribuent parfois de la nourriture.

Quant aux combattants pro-CNT, ils se contentent de patrouiller dans la ville, contrôlant les identités, assurant qu’ils arrêteront tout pillard. Aider la population ? C’est non, disent-ils tous, sans pitié aucune.

L’un d’eux, Abdelwaheb Al-Hadat, originaire de Benghazi, lâche froidement : "Si les gens de Syrte veulent revenir vivre ici, ça dépend d’eux. Ce sont eux qui doivent s’occuper de réparer la ville".

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/libye-la-population-de-...

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