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Pénaliser la protestation sociale...

CHILI : La Loi illégitime de Piñera

Le président Sebastian Piñera a envoyé au parlement une loi qui cherche à pénaliser la protestation sociale, mettant l’accent pour sanctionner ce qu’ils appellent "désordres publics" et "prises illégales" . Ils le firent dans le cadre des manifestations du mouvement étudiant et au début de la table de dialogue avec les dirigeants des étudiants, qui après la seconde rencontre-comme c’était attendu-se brisa en raison de l’intransigeance du ministre de l’Education. Le gouvernement, avec cette loi, prétend transmettre un signal d’autorité, avec l’intention de faire peur et de provoquer des conflits parmi les élèves mobilisés. Dans le projet se note clairement la marque de l’UDI (1) et des oligarques comme Carlos Larrain, président de la RN (2). Pas d’accord avec cela, le gouvernement ordonna une répression brutale contre les étudiants et acteurs sociaux qui manifestaient, le jeudi 6 octobre, dans les rues des principales villes du pays. Les carabiniers agirent avec le même toupet que durant la dictature militaire.

Le gouvernement et ses parlementaires parlent d’en finir avec la violence et les désordres, mais, en définitive, ces désordres ne sont pas autre chose que la réponse à des années de violence exercée par les appareils répressifs de l’Etat, ils sont une réponse à la violente exploitation des travailleurs, à la violence des abus patronaux, à la violence de la discrimination et du racisme social. Pour cela exercer la défense propre est un droit inaliénable, c’est un droit humain universel. Les manifestants, réprimés par la police militarisée, ont le droit légitime de se défendre comme le mérite la situation.

La violence qui devrait être sanctionnée est la violence du système binominal, qui permet qu’un groupuscule a un plus grand pouvoir que l’immense majorité des chiliens. On devrait sanctionner la violence de ceux qui pillèrent les entreprises d’Etat durant la dictature et des types comme Agustin Edwards, propriétaire du quotidien El Mercurio, qui alla aux Etats-Unis pour demander au président Richard Nixon de faire un coup d’Etat contre le gouvernement légitimement élu de Salvador Allende, et il est paradoxal que ce monsieur créa la Fondation Paix Citoyenne pour dicter la discipline à la délinquance. Le voleur derrière le juge ! Ainsi est le Chili post-dictature, grâce évidemment à la complicité de la Concertation (3) durant 20 ans, qui a abandonné ses postulats fondateurs et s’est accomodée des privilèges que donne le pouvoir, violant ce qui avait été promis au peuple chilien. On devrait sanctionner la violence des membres de l’UDI et de la RN qui justifièrent les violations des droits humains et le bombardement du Palais de La Moneda. Mais il est illégitime de sanctionner le droit de manifester librement et d’exercer la défense propre contre les forces répressives.

Alejandro Lavquen

Source : http://alavquen.blogspot.com

Traduit de l’espagnol par GJ

(1) Union Démocrate Indépendante, parti conservateur dans lequel on retrouve de nombreux cadres du régime de Pinochet.

(2) Rénovation nationale, parti libéral conservateur.

(3) La Concertation des Partis pour la démocratie est une coalition de partis du centre et de la gauche. La Concertation a remporté toutes les élections législatives et présidentielles, depuis le retour des élections libres en 1989, jusqu’à 2009-2010.


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