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Plan anti-Alzheimer : plus laide la vie !

Pour le plan-Alzheimer, les cerveaux du gouvernement ont dû tourner à plein régime. Il s’agissait en effet de faire croire que la lutte contre la maladie d’Alzheimer était une priorité pour Nicolas Sarkozy tout en réussissant - il n’y a pas de petit profit- à dégager de nouvelles ressources afin de financer les différents cadeaux clientélistes (pêle-mêle, le bouclier fiscal, la baisse de la TVA sur la restauration, etc…). A un an de la fin du quinquennat, on peut constater que la mission est déjà quasiment réussie grâce à la participation financière des plus faibles. Trop fort, le gouvernement !

Alzheimer. Cette dégénérescence du cerveau frappe à l’heure actuelle quelque 35 millions de personnes dans le monde, dont 800.000 en France. Le plan Alzheimer, « grand projet » de Nicolas Sarkozy lancé en 2008, promettait d’accélérer la recherche et améliorer la prise en charge des malades à partir de 44 nouvelles mesures. Force est de constater que la déception est à la hauteur de l’entourloupe.

Tout d’abord, il faut rappeler que le gouvernement promettait de dépenser des sommes faramineuses. Tout était bon pour dépasser les actions de Jacques Chirac qui avait déjà fait de la lutte contre la maladie d’Alzheimer une priorité nationale. Combien promettait Chirac ? On va promettre davantage ! Telle était l’ambition du gouvernement. Ainsi, Sarkozy est allé jusqu’à proposer de dépenser 1,6 milliards d’euros pour la recherche et la prise en charge des soins.

Info, intox ? En réalité, en trois ans, seuls 300 à 400 millions ont été dépensés. Pour info, cela représente environ la moitié de ce que coûte annuellement le bouclier fiscal…Tant pis, les médias avaient relevé le chiffre de 1,6 milliard d’ici 2012. Tant pis surtout pour les chercheurs !

Le gouvernement avait également promis 45.000 places supplémentaires pour accueillir les malades. Où sont ces places ? Nul ne le sait et aucune étude n’est menée sur le sujet. Mais on s’en fiche, l’essentiel était de l’annoncer !

Enfin, Nicolas Sarkozy nous dévoile maintenant son vrai visage et son véritable dessein : faire payer les malades pour satisfaire les médecins, vivier électoral pour l’UMP. Comment ? Tout simplement, en faisant payer plus cher les malades. A Bordeaux mardi dernier, le président a pu se lâcher. « Nous sommes attachés à la rémunération à l’acte mais il existe des missions de service public qui dépassent le paiement à l’acte. (...) Il faut valoriser le parcours des médecins généralistes dans l’accompagnement d’Alzheimer et rémunérer une implication forte ».

Oui, pour le président de la République, la réponse à la maladie d’Alzheimer devra être une augmentation des revenus des médecins ! Quid des malades et de leurs proches ?

Plus grave encore, les malades devront mettre la main à la poche car les principaux médicaments anti-Alzheimer (le donépézil, la galantamine, la rivastigmine et la mémantine) pourraient être déremboursés prochainement par la Sécurité Sociale. En effet, si le gouvernement se contente de suivre les recommandations de la Haute Autorité de Santé qui s’est déclarée en faveur de ce dérembourssement, ce sont désormais les malades et leurs familles qui devront supporter le coût de la maladie.

Et oui, on est dans un contexte de restrictions budgétaires, alors autant faire payer les malades tout en contentant les médecins qui pourraient voter à gauche en cas de mécontentement ! Du coup, cette amorce d’un déremboursement progressif des traitements anti-Alzheimer devrait faire économiser 200 millions d’euros par an aux caisses de la Sécurité Sociale. De quoi contribuer énormément à la lutte contre les déficits…. !

Heureusement, l’électorat de l’UMP ne devrait pas être touché puisque, pour les plus riches, se soigner ne pose aucun problème. Les seuls lésés seront donc les malades modestes : ceux-ci financeront eux-mêmes en partie des médicaments présentés comme étant indispensables par les médecins. L’indispensable va donc pouvoir devenir un luxe grâce au plan anti-Alzheimer de Nicolas Sarkozy.

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Mot de l’éditeur Organisé par arrondissement - chacun d’eux précédé d’un plan -, ce guide est une invitation à la découverte de personnages célèbres ou anonymes, français ou étrangers, que l’on peut qualifier de rebelles, tant par leur art, leur engagement social ou encore leur choix de vie. Depuis la Révolution française, Paris est la scène des manifestations populaires, des insurrections et des émeutes collectives. Toutes ayant eu un écho universel : la révolution de 1830, celle de (…)
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En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.

Thierry Deronne, mars 2014

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