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Bien sûr que la Commune n’est pas morte !

Eugêne Pottier l’a immortalisée :

«  On l’a tuée à coups de chassepot,
«  A coup de mitrailleuse
«  Et roulée avec son drapeau
«  Dans la terre argileuse.
«  Et la tourbe des bourreaux gras
«  Se croyait la plus forte.
«  Tout ça n’empêche pas Nicolas
«  Qu’la Commune n’est pas morte. »

(Elle n’est pas morte - Eugène Pottier - 1886)

INVENTER L’INCONNU

Et c’est en août 2008 que Daniel Bensaïd présentait en un volume, sous le titre : «  Inventer l’inconnu », des textes et correspondances de Karl Marx et Friedrich Engels autour de la Commune(1).

Sa propre introduction titrait : «  Politiques de Marx - Des luttes de classes à la guerre civile en France ». C’est une somme d’une centaine de pages réparties en quatre chapitres :

Le théâtre des opérations stratégiques.
La Commune, l’Etat et la révolution.
Spectres de la Commune.
Une écriture stratégique de l’histoire.

Non point pour en rendre compte, mais davantage pour inciter à la lecture de l’ensemble, je vais concentrer ma propre présentation sur le deuxième chapitre, «  La Commune, l’Etat et la révolution ».

LA MONTEE, LE DECLIN ET LA CHUTE DU SECOND EMPIRE

Pour Daniel Bensaïd, la période considérée des oeuvres de Marx, 1850-1871, c’est toute une séquence autour de la montée, du déclin et de la chute du Second Empire.

Il se réfère à Maximilien Rubel pour lequel cette séquence offre à Marx matière à méditer cet étrange phénomène politique moderne qu’est le bonapartisme, et de reconsidérer à travers lui la question de l’Etat et de son rapport à la société civile.

«  La leçon majeure, dit-il, en est que la classe travailleuse «  ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l’Etat pour la faire fonctionner pour son propre compte ».

«  C’est cette leçon que les dignitaires de la 2ème Internationale s’empresseront d’enterrer, et qu’exhumera Boukharine pendant les premiers mois de la guerre mondiale.

LE POUVOIR D’ETAT EST ABOLI

«  (Re)découverte si étonnante, poursuit-il, que Lénine lui-même, dans un premier temps, y vit une foucade libertaire du bouillant Nicolaï, et en fut presque scandalisé, avant de renouer le fil, après vérification, dans «  l’Etat et la Révolution ».

Marx a bel et bien écrit, en effet, que, sous la Commune, «  forme politique enfin trouvée de l’émancipation, le pouvoir d’Etat avait été aboli ».

Et Daniel Bensaïd va faire une sorte de bilan des réflexions de Marx à ce sujet.

Les organes militaires et bureaucratiques de l’appareil d’Etat centralisé «  enserrent le corps vivant de la société civile comme un boa constrictor. »

Construit sur les décombres de la société féodale et de son «  anarchie bariolée », cet appareil, ayant rempli son rôle historique, s’est désormais transformé en une «  excroissance parasitaire greffée sur la société civile ». Ainsi, à mesure que la lutte des classes moderne a pris forme, «  la physionomie et le caractère du pouvoir d’Etat ont subi un changement frappant » : sa fonction répressive «  n’a cessé de se développer. »

Resurgit ainsi, poursuit Bensaïd, la critique impitoyable de la bureaucratie amorcée en 1843 dans le «  Manuscrit de Kreuznach », et laissée depuis en jachère, ou reprise de manière éparse...

LA BUREAUCRATIE DANS L’ETAT

«  Le même esprit qui, à l’intérieur de la société, crée la corporation, crée dans l’Etat la bureaucratie...La bureaucratie est le formalisme d’Etat de la société civile. »

Elle est «  la conscience de l’Etat, la volonté de l’Etat, le pouvoir de l’Etat, incarnés dans une corporation, formant une société particulière et fermée à l’intérieur de l’Etat ».

Elle «  ne peut être qu’un tissu d’illusions pratiques : elle est l’illusion même de l’Etat ».

Et l’esprit bureaucratique est «  un esprit foncièrement jésuitique et théologique : les bureaucrates sont les jésuites de l’Etat et les théologiens de l’Etat ; la bureaucratie est la république prêtre... »

Aussi, forme enfin trouvée de l’émancipation, la Commune de Paris apparaît-elle précisément aux yeux de Marx comme la critique en acte de l’Etat bureaucratique et comme l’intérêt particulier devenu effectivement l’intérêt général.

L’ANTITHESE DIRECTE DE L’EMPIRE

En quoi, dit Bensaïd, «  la plus grande mesure » qu’ai prise la Commune, ce n’est pas une invention doctrinaire ou un paradis artificiel, ce n’est pas l’établissement d’un phalanstère ou d’une Icarie, mais «  sa propre existence », limites et contradictions inclues.

Ainsi, poursuit-il, la Commune est «  l’antithèse directe de l’Empire ». Ou encore, «  la forme positive de la République sociale «  rêvée depuis les Trois Glorieuses de 1830 et les journées sanglantes de juin 1848. Grâce à l’abolition des deux grandes formes de dépense que sont «  l’armée permanente et le fonctionnarisme d’Etat, elle fut un gouvernement à bon marché. »

C’est, poursuit Marx, avec des accents libertaires, «  une révolution contre l’Etat lui-même, cet avorton surnaturel de la société, la reprise par le peuple et pour le peuple de sa propre vie sociale », une révolution «  pour briser cet horrible appareil de la domination de classe. »

BRISER L’HORRIBLE APPAREIL DE LA DOMINATION DE CLASSE

C’est, en d’autres termes, continue Marx, «  la négation nette du Second Empire » comme «  forme achevée de l’usurpation de l’Etat », et par suite «  le début de la révolution sociale du 19ème siècle ».

Avec elle, «  commence l’émancipation du travail... »

Ainsi, reprend Bensaïd, le bonapartisme se révèle peu à peu, non comme une résurrection de l’ancien césarisme, ni comme un reste de féodalisme d’ancien Régime, mais comme la forme adéquate, voire «  le seule forme possible de gouvernement à une époque où la bourgeoisie avait déjà perdu et où la classe ouvrière n’avait pas encore acquis la capacité de gouverner la nation ».

La bourgeoisie, dit-il, est alors contrainte de déléguer son pouvoir à un appareil incarnant un simulacre d’intérêt général : «  le régime impérial, avec sa dérision de parlement, est le régime qui fleurit à présent dans la plupart des grands Etats militaires du continent ».

A première vue, cette «  dictature usurpée du corps gouvernemental sur la société semble humilier également toutes les classes ». Mais, en réalité, elle est «  devenue la seule forme possible d’Etat par laquelle la classe des appropriateurs peut continuer à tenir sous sa coupe la classe des producteurs ».

L’ELECTION DU PRESIDENT AU SUFFRAGE UNIVERSEL

«  A travers le coup d’Etat du 2 décembre, dit Bensaïd, Marx saisit fort bien que l’élection du président au suffrage universel constitue une onction républicaine qui investit sa personne d’une «  sorte de droit divin » et l’autonomise par rapport à la classe qu’il est censé servir.

Car «  il est par la grâce du peuple », et il entretient avec la nation un «  pouvoir personnel ». Mais derrière cette figure, qui semble hissée au-dessus de l’antagonisme des classes par la magie du suffrage, se tient un appareil à son image, un «  régime de prétoriens » dont la police officieuse de la Société du Dix décembre et l’armée (qui «  doit représenter l’Etat dans son antagonisme avec la société civile ») constituent les deux piliers...

Ainsi, dit-il, loin d’une péripétie ou d’un avatar de la domination de classe, le bonapartisme apparaît donc désormais, pour Engels, comme «  la forme nécessaire de l’Etat dans un pays où la classe ouvrière a été vaincue ».

Le bismarckisme en est la version allemande. Il se caractérise, vis-à -vis des travailleurs et des capitalistes, par le fait qu’il «  les empêche de se battre entre eux ».

LA VRAIE RELIGION DE LA BOURGEOISIE MODERNE

Le bonapartisme flatte la fierté nationale par des guerres d’apparence héroïque. Il est bien «  la vraie religion de la bourgeoisie moderne », qui «  n’est pas faite pour régner directement. »

Là , Daniel Bensaïd revient sur la formule de Marx pour lequel le pouvoir d’Etat est «  désormais aboli » par la Commune.

«  Aboli », dit-il, le mot est fort. Il semble contredire les polémiques contre Proudhon ou Bakounine, dans lesquelles Marx s’oppose à l’idée qu’une telle abolition, du salariat ou de l’Etat, puisse se décréter.

Il s’agit, poursuit-il, plutôt d’un processus, dont il faut commencer par réunir les conditions : la réduction du temps de travail, la transformation des rapports de propriété, la modification radicale de l’organisation du travail...

EXTINCTION OU DEPERISSEMENT DE L’ETAT

D’où, dit Bensaïd, les termes «  d’extinction » ou de «  dépérissement » (de l’Etat) qui, à l’instar de la «  révolution permanente », mettent l’accent sur le lien entre l’acte et le processus, et soulignent une dynamique et une temporalité à l’oeuvre dans le changement révolutionnaire du monde.

Pour Daniel Bensaïd, le deuxième essai de rédaction de «  La Guerre civile » nuance fortement ce que l’on peut entendre par «  abolition ».

Selon Marx, en tant «  qu’antithèse directe de l’Empire », la Commune «  devait être composée de conseillers municipaux élus au suffrage de tous les citoyens, responsables et révocables à tout moment... Elle «  devait être un corps agissant et non parlementaire, exécutif et législatif en même temps ».

Les fonctionnaires et les propres membres de la Commune devaient «  accomplir leur tâche pour des salaires d’ouvriers » : «  En un mot, toutes les fonctions publiques, même les rares fonctions qui auraient relevé d’un gouvernement central, devaient être assumées par des agents communaux et placés par conséquent sous la direction de la Commune.

«  C’est, entre autres choses, une absurdité de dire que les fonctions centrales, non point les fonctions d’autorité sur le peuple mais celles qui sont nécessitées par les besoins généraux et ordinaires du pays, ne pourraient plus être assurées...

CE N’EST PAS L’AUTOGESTION SOCIALE

Marx poursuit : «  Ces fonctions devaient exister, mais les fonctionnaires eux-mêmes ne pouvaient plus, comme dans le vieil appareil gouvernemental, s’élever au-dessus de la société réelle, parce que ces fonctions devaient être assumées par des agents communaux et soumises par conséquent à un contrôle véritable. La fonction publique devait cesser d’être une propriété personnelle. »

Ainsi, Daniel Bensaïd considère-t-il qu’il ne s’agit donc pas d’interpréter le dépérissement de l’Etat comme l’absorption de toutes ses fonctions dans l’autogestion sociale, et encore moins dans la simple «  administration des choses ».

Certaines de ces «  fonctions centrales » doivent bel et bien continuer à exister, mais comme fonctions publiques sous contrôle populaire.

Le dépérissement de l’Etat ne signifie pas alors le dépérissement de la politique, ou son extinction dans la simple gestion rationnelle du social.

LA DELIBERATION PERMANENTE DE LA CHOSE PUBLIQUE

Le dépérissement signifie donc plutôt l’extension du domaine de la lutte politique par la débureaucratisation des institutions et la mise en délibération permanente de la chose publique.

Une telle interprétation, ajoute-t-il, peut tirer argument de l’introduction d’Engels à l’édition de 1891.

Le prolétariat, écrit Engels, ne pourra s’empêcher de «  rogner » les côtés les plus nuisibles de l’Etat, jusqu’à ce qu’une «  génération grandie dans des conditions sociales nouvelles et libres soit en état de se défaire de tout le bric-à -brac de l’Etat. »

Il s’agit bien, conclut Bensaïd sur ce point, non pas de proclamer ou de décréter l’abolition de l’Etat, mais de réunir les conditions permettant de se dispenser de son bric-à -brac bureaucratique.

LA PRISE DU POUVOIR N’EST QU’UN PREMIER PAS

«  La prise du pouvoir n’est donc qu’un premier pas dans cette perspective, l’amorce d’un processus et non son aboutissement...

«  Se dessine ainsi, à propos même de la Commune, et sous l’effet de son expérience, une problématique que l’on retrouvera plus tard (5ème congrès de l’Internationale communiste, puis débats de l’Opposition de gauche) à propos «  des revendications transitoires... »

«  La perspective du dépérissement de l’Etat demeure cohérente avec celle du dépérissement des classes sociales, telles du moins qu’elles existent dans les sociétés modernes... »

DISPARITION DU TRAVAIL CONTRAINT ET FORCE

Ainsi, poursuit Bensaïd, «  le travail lui-même subsisterait, au sens général du métabolisme entre l’espèce humaine socialisée et les conditions naturelles de sa reproduction, mais il disparaîtrait au sens du travail contraint ou forcé du contrat de travail asymétrique.

«  De même, dès lors que dépérirait le «  marché du travail, que la force de travail ne serait plus une marchandise, que la logique de la solidarité et du bien commun l’emporterait sur celle du profit et de la concurrence généralisée, la notion de «  travail productif » perdrait le sens étroit d’un travail salarié échangé contre du capital.

«  Il retrouverait le sens large d’une activité utile aux besoins de la société dans son ensemble.

«  Ainsi, «  une fois le travail émancipé, tout homme devient un travailleur et le travail productif cesse d’être l’attribut d’une classe... »

QU’EN EST-IL ALORS DE LA DICTATURE DU PROLETARIAT

Daniel Bensaïd considère d’abord ce que proclame Engels, vingt ans après la Commune, en conclusion de son introduction, datée précisément du 18 mars 1891, à «  La Guerre civile en France » :

«  Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir de quoi cette dictature a l’air ? Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat ».

Mais, dit-il, il vaut en effet la peine d’y regarder de plus près. Le mot «  dictature », au 19ème siècle, évoque encore la version romaine d’un pouvoir d’exception, dûment mandaté et limité dans le temps pour faire face à une situation d’urgence. Il s’oppose à l’arbitraire de la «  tyrannie »...

Après un 20ème siècle qui, poursuit-il, connu tant de despotismes militaires et bureaucratiques, la connotation du terme dictature l’a emporté sur la signification initiale, au point qu’il est devenu imprononçable...

SAVOIR CE QU’ETAIT LA COMMUNE

Si, comme le déclare Engels sur le ton du défi, la Commune «  c’était la dictature du prolétariat », il importe de savoir plus précisément ce qu’était la Commune.

«  En se dotant de mandataires sous contrôle populaire permanent, rétribués comme des ouvriers qualifiés, elle supprime «  tous les mystères et les prétentions de l’Etat. »

«  Sa mesure la plus importante, ce fut «  sa propre organisation qui s’improvisa avec l’ennemi étranger à une porte et l’ennemi de classe à l’autre. »

«  Certes, elle «  ne supprime pas la lutte des classes », mais représente «  la libération du travail » comme «  condition fondamentale de toute vie individuelle et sociale. »

«  Elle crée ainsi «  l’ambiance rationnelle » dans laquelle peut commencer - commencer seulement ! - à se développer l ’émancipation sociale.

«  Elle est, dit encore Marx, «  ce sphinx qui tracasse fort l’entendement bourgeois. »

ET ENCORE LE SUFFRAGE UNIVERSEL !

«  Tout simplement », encore, «  la forme sous laquelle la classe ouvrière prend le le pouvoir politique. »

«  Cette forme «  enfin trouvée » de la dictature du prolétariat - il faut le souligner avec force tellement c’est oublié - reste celle du suffrage universel (dont les femmes cependant demeurent exclues !) et de la représentation territoriale des communes et des quartiers :

«  La Commune devait être composée de conseillers municipaux des divers arrondissements (comme Paris en a été l’initiateur le modèle, ce sera notre référence) élus au suffrage de tous les citoyens, responsables et révocables à tout moment.

«  La majorité de cette assemblée était naturellement composée d’ouvriers ou de représentants reconnus de la classe ouvrière. »

Dans l’Adresse du 31 mai 1871 au Conseil général de l’AIT, Marx insiste :

«  Le suffrage universel devait servir au peuple constitué en communes », et «  rien ne pouvait être plus étranger à l’esprit de la Commune que de remplacer le suffrage universel par une investiture hiérarchique... »

LA NON-SEPARATION DES POUVOIRS

Pour Daniel Bensaïd, l’autre aspect, plus discutable, des leçons tirées par Marx de sa compréhension de la Commune de Paris comme «  corps agissant et non-parlementaire, exécutif et législatif en même temps », c’est la non-séparation des pouvoirs.

Elle relève, dit-il, d’une confusion entre la notion de dépérissement de l’Etat comme corps parasitaire séparé, et de la notion de la disparition de la politique au profit d’une simple auto-administration des chose ou du social.

S’il suffit, conclut-il, pour savoir ce qu’était la dictature du prolétariat dans l’esprit de Marx et d’Engels, de regarder la Commune, et si l’on s’en tient à leur présentation pour comprendre ce qu’elle était, il apparaît que les premières mesures de cette «  dictature », respectueuse du suffrage universel et du pluralisme politique, consistent en une débureaucratisation et une démilitarisation de l’Etat-Léviathan.

Elles consistent en dispositions qui relèvent de ce qu’on appellerait aujourd’hui une «  démocratie réellement participative » et en mesures élémentaires de justice sociale.

Cette «  dictature » n’a donc pas grand-chose d’un pouvoir dictatorial arbitraire ou d’un régime d’exception, si ce n’est la suspension de l’ordre légal existant au profit de l’exercice du pouvoir constituant inaliénable d’un peuple souverain.

Notes (1) : Karl Marx et Friedrich Engels - Inventer l’inconnu - Textes et correspondance autour de la Commune - Précédé de «  Politiques de Marx », par Daniel Bensaïd - La Fabrique Editions.

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