RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La lettre versatile de Jimmy Gladiator (n°72)

C’EST BEN VRAI, CA...
(Recopié du site "Indymedia" via Jacques Garcin)

Bien le bisou chez vous
Jimmy

Interview avec un anarchiste après l’annonce du résultat des élections

Q : Une réaction à chaud sur le vote de dimanche ?

Avec les non-inscrits, les abstentionnistes et le vote blanc, nous
dépassons les 50% des français en âge de voter.
Encore une fois notre mouvement se confirme comme la première force
politique du pays, le résultat est donc plus qu’encourageant.

Q : On constate quand même une légère baisse, de plus de 2%, de vos
résultats par rapport aux élections précédentes.

Même si cette baisse est très faible, nous en prenons acte et allons en
analyser les causes pour en tirer les conclusions nécessaires.
Mais n’oubliez pas que nous dénions toute légitimité à l’âge légal
requis pour être électeur, et que si l’on prend en compte l’influence
grandissante depuis quelques années de nos idées chez les jeunes, cela
contrebalance ce recul de quelques points. Mais nous n’allons pas
chicaner sur les chiffres, un français sur deux nous accorde sa
confiance et c’est cela le message qu’il faut retenir de cette journée
électorale.

Q : Vous croyez vraiment qu’un français sur deux est anarchiste ?

Contrairement à beaucoup d’autres mouvements politiques, nous restons
lucides et ne cherchons pas à trafiquer la réalité. Qui peut dire
combien de votants partagent vraiment les idées des partis pour
lesquels ils votent ? Basons-nous sur les chiffres dont nous disposons,
le reste n’est que spéculation.

Q : Comment expliquez-vous cette confiance massive des Français à votre
égard ?

Les français sont de plus en plus nombreux à vouloir une vraie
démocratie et non un simulacre de démocratie. Ils ont compris que la
vraie transformation sociale, égalitaire, libertaire, à laquelle ils
aspirent ne viendra pas des partis. Ils croient de moins en moins que
le système soit réformable. Les français font tout simplement preuve
d’objectivité et de bon sens.

Q : Pourtant ces succès électoraux incontestables ne se traduisent pas
dans la rue et les luttes, comment l’expliquez-vous ?

Nous sommes les premiers à le regretter, mais nous disons : chaque
chose en son temps. Il s’agit pour nous d’arriver maintenant à 
réintroduire l’idée de lutte active. Nous n’avons pas encore réussi à 
briser la culture de passivité à laquelle tous les partis de
gouvernement travaillent depuis toujours. N’oubliez pas que notre
succès de dimanche, nous le devons uniquement à notre travail acharné
sur le terrain, car nous sommes les seuls à être totalement exclus des
grands médias, et nous sommes les seuls également à ne disposer d’aucun
soutien financier pour nos campagnes ; dans ces conditions, que plus de
50% des français soient avec nous est un exploit qui en dit long sur la
pertinence et l’influence de nos idées.

Q : Après vos succès électoraux, on vous reproche parfois de vous
endormir un peu sur vos lauriers, êtes-vous prêts à assumer vos
responsabilités ?

Un français sur deux, la responsabilité est écrasante, c’est un fait.
Mais il faut toujours se rappeler que nous ne sommes pas un parti ou un
conglomérat de partis. Nous contestons la notion de citoyen mais nous
croyons en celle de responsabilité, et chaque être humain a la
responsabilité d’agir conformément à ses idées - non seulement les
jours de vote mais également au quotidien.

Q : Avec environ 5% des suffrages exprimés, la liste LCR-LO fait un
vingtième de votre score, est-ce que cela pourrait modifier les
relations que vous entretenez avec la LCR ou LO ?

Non, nous n’avons jamais cherché à profiter d’une quelconque façon de
notre position hégémonique. La LCR et LO se battent contre les même
ennemis que nous. Pour le reste nous avons beaucoup de divergences, et
aujourd’hui comme hier, nous restons convaincus que le léninisme et le
trotskisme ne sont pas porteurs d’un projet qui correspond à nos idées.
Nous sommes par ailleurs enclins à penser que parmi les électeurs de la
LCR et de LO tous ne sont pas trotskistes. Mais encore une fois, nous
ne voulons pas extrapoler à partir des chiffres.

Q : Avec 20 % des français derrière eux, les partis de gauche semblent
destinés à revenir au pouvoir, qu’en pensez-vous ?

Cette parodie de démocratie est ainsi faite qu’on peut arriver au
pouvoir même avec 10% seulement de français derrière soi. Nous, nous
refusons tant le pouvoir que la dictature des majorités ou des
minorités. Que les partis dits de gauche reviennent un jour au pouvoir
est une évidence, ils y resteront quelques années, puis la droite
reviendra, et ainsi de suite.

Q : Ainsi de suite jusqu’à la fin des temps ?

Sûrement pas, mais cela continuera encore un moment puisque, comme je
vous le disais à l’instant, il nous reste encore à faire passer du
soutien passif au soutien actif ces 50% de français qui sont avec nous.
Nous progressons dans cette direction mais nous savons que cela peut
être encore assez long.

Q : Un mot sur la remontée du PC ? Vous chassez un peu sur ses terres
parfois, non ?

Nous n’avons pas, et depuis longtemps, de très bonnes relations avec
les partis communistes en général. La remontée du PCF est à la fois une
bonne nouvelle, car elle confirme la volonté de changement du peuple,
et une mauvaise nouvelle, car elle indique que quelques français, qui
sont sûrement sincères dans leur désir de transformation radicale de la
société, croient encore que voter pour le parti communiste peut faire
avancer les choses. Un parti qui n’a pas de programme et avec un bilan
pareil au gouvernement, ça devrait pourtant susciter des hésitations.
Nous ne chassons sur les terres ni du PCF ni de personne. Pour le PCF,
nous laissons le soin aux trotskistes de s’en occuper. Mais il est vrai
que d’élections en élections, les communistes qui nous rejoignent sont
de plus en plus nombreux, et sans que nous n’ayons besoin de partir à 
la chasse.

Q : Un mot sur le second tour ? Pas d’appels à voter contre le FN ? Le
danger fasciste ne vous effraie pas ?

Les anarchistes n’ont de leçons à recevoir de personne en matière de
lutte contre le fascisme. Nous avons toujours été les premiers à 
combattre le fascisme sur le terrain. Et si, depuis que l’anarchisme
existe, il a toujours été violemment réprimé par les fascismes de tous
bords, il y a de bonnes raisons à cela. La lutte contre le fascisme ne
se fait pas dans les urnes. Et puis, même si c’est de la spéculation,
nous considérons que sur les 8% de français qui votent pour
l’extrême-droite, beaucoup moins en partagent vraiment les idées, un
gros quart de ces votants-là tout au plus.

Q : Un dernier commentaire sur les élections ? Quels sont vos objectifs
électoraux pour l’avenir ?

Dans quelques années nous aimerions passer la barre des 70% de Français
en notre faveur. Nous n’en sommes plus très loin et nous sommes
raisonnablement optimistes. Mais encore une fois les élections ne nous
intéressent pas particulièrement, elles ne sont pour nous qu’un
indicateur de l’état d’avancement de nos idées dans la société.

URL de cet article 1433
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

« Cremada » de Maïté Pinero
Bernard Revel
Prix Odette Coste des Vendanges littéraires 2017 Maïté Pinero est née à Ille-sur-Têt. Journaliste, elle a été correspondante de presse en Amérique Latine dans les années quatre-vingts. Elle a couvert la révolution sandiniste au Nicaragua, les guérillas au Salvador et en Colombie, la chute des dictatures chiliennes et haïtiennes. Elle a écrit plusieurs romans et recueils de nouvelles dont « Le trouble des eaux » (Julliard, 1995). Les huit nouvelles de « Cremada », rééditées par Philippe Salus, illustrent (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Une baïonnette est une arme avec un travailleur à chaque extrémité. »

Eugene V. Debs

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.