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la crise du syndicalisme rassemblé

Crise de la stratégie du syndicalisme rassemblé

Nul doute que l’unité est précieuse pour les travailleurs !
De tout temps et particulièrement dans les périodes de crise grave comme celle que nous vivons en ce moment où tous les acquis des luttes, de nos propres luttes et de celles qui nous ont précédé sont en jeu !

Mais nul doute aussi que la confusion entretenue, l’illusion d’un accord de fond -lorsqu’il n’existe pas réellement- constitue un piège mortel !
Ainsi en a-t-il été dans la bataille des retraites où l’approbation de fonds de la réforme des retraites en particulier de la part de la CFDT et du PS a été soigneusement nié ou sous-estimé !

Présentant aux travailleurs en lutte une unité de façade et plaçant en conséquence le mouvement sous la dépendance des forces réformistes qui n’avaient aucune intention d’en découdre réellement avec le pouvoir, fragilisant donc de fait le mouvement que la direction de la CFDT s’est vanté d’avoir contrôlé !
C’est-à -dire mené à la défaite !

Mais cette belle romance illusoire et démobilisatrice vole en éclat !
C’est ainsi que dans son récent entretien dans le Monde du 23 juillet dernier, Bernard Thibault est amené à reconnaître que le syndicalisme " traverse une séquence de divisions " et constate
" Nous avons bien noté que notre proposition de préparer dès maintenant une mobilisation interprofessionnelle unitaire n’avait pas reçu un accueil d’un enthousiasme débordant ".

Loin d’être une simple passade, à l’heure où les forces politiques dominantes, de droite et de "gauche" sont en fait d’accord pour comprimer massivement les dépenses publiques et les salaires au nom du remboursement "incontournable" de la dette cette impossibilité d’action unitaire pour contrer cette politique constitue une donnée elle-même stratégique.

L’illusion unitaire du syndicalisme rassemblé résulte au fond du glissement réformiste de la direction de la CGT adhérent comme tous les autres syndicats à la Confédération Européenne des Syndicats et rejoignant ainsi à revers de toute son histoire les organisations gérantes loyales du capitalisme et renonçant à le combattre frontalement.

Depuis le milieu des années 90, afin de "monnayer" son adhésion à la CES et sous sa pression, la direction de la CGT a consenti à l’abandon des principes de lutte qui constituaient son identité. Dès lors elle a privilégié une alliance stratégique avec la CFDT et les accords de sommet en "oubliant" que l’Union nécessaire est un combat qui se mène en bas, avec les travailleurs et les forces populaires, et en particulier contre les tendances récurrentes à la compromission et à la collaboration de classe.

Cette orientation n’a conduit qu’à des échecs face aux classes dominantes déterminées à poursuivre les politiques et les mesures qui ont conduit à la crise actuelle.
Mais cette orientation s’est aussi heurtée et se heurtera de plus en plus à l’attachement des militants de base de la CGT en particulier fidèles aux traditions de lutte de la grande dame !

Cette crise de la stratégie de collaboration des dirigeants de la CGT doit constituer un nouveau départ dans la reconquête par les travailleurs de leurs instruments historiques de lutte, de défense et de conquêtes sociales !

Le Front Syndical de Classe
Juillet 2011

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