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Deux médecins argentins interdits d’entrée en Espagne...

Chronique d’un rêve avorté.

Courrier adressé à la Rédaction de Kaosenlared

Ce jour, vendredi 17 juin 2011, nous sommes arrivés en Espagne, ma femme Patricia Cúneo et moi-même, Martin Facundo Aguirre, avec l’espoir de réaliser un projet de formation professionnelle.

Nous sommes tous les deux médecins. Patricia est anatomopathologiste et, moi, je suis urologue. Tous les deux nous sommes détenteurs de diplômes reconnus par l’État espagnol. Suite à une série de mauvais traitements, de décisions arbitraires et discriminatoires de la part des agents de la Guardia Civil espagnole de l’aéroport de Barajas (Madrid) et des responsables argentins en poste à l’Ambassade d’Argentine et au Consulat, nous avons été dans l’impossibilité de réaliser ce stage.

Je suis en possession d’une invitation du Chef du Service d’Urologie de l’Hôpital Donostia-San-Sebastian pour faire un stage gratuit dans cette spécialité ; j’ai une police d’assurance-vie et une assurance maladie ; nous avons, ma femme et moi, un lieu d’hébergement, deux billets d’avion pour notre retour et assez d’argent pour subvenir aux frais de notre séjour.

C’est l’en-tête du gouvernement régional basque qui a été le détonateur de cette fermeture de frontière injustifiée, au caractère raciste et arbitraire, et qui a fait que je me suis retrouvé « en rétention » dans un local qu’ils appellent des « non admis ». Patricia n’a pas eu de difficultés pour passer la frontière, car elle possède la citoyenneté italienne. Elle a réussi à entrer en contact avec l’Ambassade et le Consulat d’Argentine où elle n’a reçu que des réponses désagréables, négatives et des propos agressifs de la part des diplomates totalement infondés et qui n’ont nullement manifesté l’envie de chercher une solution positive en faveur de leurs compatriotes.

Quant à moi, je suis resté enfermé dans une pièce minuscule, dans des conditions indignes, privées de mes effets personnels, durant 10 heures, sans discontinuer, et j’ai été témoin du fait qu’il y avait là d’autres personnes qui avaient été déclarées « non admis » et qui attendaient leur vol de retour depuis plusieurs jours ce qui est totalement illégal, car la loi espagnole elle-même stipule qu’on ne peut être retenu dans ces mêmes conditions plus de 72 heures.

Nous avons été embarqués, pour notre retour, avec un traitement semblable, sur un vol de la compagnie aérienne TAM qui n’a pas accepté le billet de retour de mon épouse laquelle, dans cette situation désespérée, a été obligée d’acheter un autre billet pour un prix trois fois plus élevé que celui qu’elle possédait déjà .

Nous avons subi un mauvais traitement " comme beaucoup de personnes ces derniers temps " en voulant entrer en Espagne alors que notre nation fut si généreuse, par le passé, envers les citoyens espagnols qui, poussés par la faim et les guerres, cherchaient asile dans notre patrie. Nous sommes les héritiers de cette histoire riche d’efforts, de travail et d’attachement aux racines culturelles et surtout de respect envers l’immigrant. Aujourd’hui, l’Argentine continue d’apporter le bien-être à ce peuple. Mais ce qui est plus grave encore c’est le fait que le Ministère des Affaires Etrangères d’Argentine, parfaitement au courant de cette situation, n’a pas daigné élever une protestation officielle à l’adresse du gouvernement espagnol et, par sa passivité et son silence, il permet que soient violés les droits élémentaires de ses concitoyens.

Nous pensons qu’il est nécessaire que ces faits soient connus pour que cette situation puisse changer et pour que d’autres êtres humains ne subissent pas ces mauvais traitements non justifiés qu’on nous a fait subir.

Martà­n Facundo Aguirre

http://auto-hermes.ning.com/profiles/blogs/expulsan-de-barajas-a-medico?xg_source=activity

(traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir)

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Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire.

Lénine

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