RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Retraites, salaires emplois, éducation, santé : le plus incroyable retour en arrière de l’histoire de l’Europe occidentale.

Papandréou vend les biens grecs (Information Clearing House)

PASOK : Pan Hellenic Socialist Kleptocrats (Cleptocrates socialistes pan hellénistes)

"George Papandréou n’est pas acheté, il est loué. Il vend les entreprises publiques aux multinationales. Il réduit les salaires, les retraites et les emplois sur la demande du FMI. Il donne le Trésor Public aux banques européennes. Il soutient la guerre de l’OTAN contre la LIbye. Il envoie les gardes côtes pour maintenir le siège de Netanyahu sur Gaza."

Selon un manifestant du square Syndigma à Athènes, le 3 juillet 2011, un gouvernement grec qui se dit "socialiste" impose par le moyen du vote et des clubs le plus incroyable retour en arrière des salaires, retraites et emplois, de l’éducation, la santé et les impôts de l’histoire de l’Europe occidentale.

Le Parti Socialiste Pan helléniste (PASOK) a complètement renoncé à sa souveraineté et il est en train de transférer tous les pouvoirs politiques présents et à venir, grands et petits, aux banquiers européens, au FMI et aux deux pays qui contrôlent l’Union Européenne, l’Allemagne et la France. Le soi-disant programme d’austérité inclut le pillage et la vente aux enchères de toutes les entreprises publiques stratégiques lucratives et de grandes étendues de terre appartenant à l’état sur lesquelles se trouvent les sites historiques et récréatifs. Jamais aucun régime, socialiste ou pas, n’a si brutalement et si cyniquement transformé un pays indépendant en une régime soumis à la pire forme d’oppression coloniale possible.

La route parlementaire du pillage colonial

Le grand saut en arrière de la Grèce a eu lieu sous la direction du premier ministre "socialiste" (George Papandréou), soutenu par la grande majorité (97%) de parlementaires "socialistes" et du cabinet "socialiste" entier avec moins de 4% de défections.

Pendant que le parlement débat et vote pour donner à d’autres la souveraineté du pays et appauvrir le peuple, des centaines de milliers de manifestants protestent dans les rues et sur les places. Les leaders élus et les législateurs de PASOK ignorent complètement les manifestations et obéissent aveuglément au premier ministre et aux dirigeants que le parti s’est donnés. Les parlementaires sont de toute évidence totalement coupés du peuple qu’ils sont censés représenter.

Quelle sorte de gouvernement peut se rendre coupable d’un tel rejet de la volonté populaire ? Quelle espèce de législateurs peut ainsi dégrader systématiquement les conditions de vie de la population pour les trois ans passés et les dix ans à venir ?

PASOK a toujours été un parti de clientélisme et n’a jamais eu de programme de changement politique. PASOK, depuis qu’il a été élu en 1981, s’est contenté d’offrir des emplois publics, des prêts et des faveurs à son électorat. Au début des années 1980, l’augmentation des emplois dans le secteur public était officiellement destinée à mettre en oeuvre des réformes sociales que les fonctionnaires bureaucrates de droite sabotaient. Mais quand l’élan de "réformes" est retombé, ils ont continué à distribuer les emplois publics pour se construire une machine électorale à grande échelle.

Des milliers de diplômés universitaires sous-employés qui avaient des compétences en organisation se sont entassés dans les bureaux du parti et avec le temps se sont taillés un emploi permanent dans une administration pléthorique. Ils ont travaillé à obtenir des votes pour les candidats du PASOK comme l’avait fait le Nouveau Parti Démocratique de droite avant eux. Le secteur public est devenu le principal bureau de recrutement pour plusieurs raisons : La plupart des "employés publics" avaient "plusieurs emplois" certains jusqu’à quatre ou cinq y compris des emplois d’entrepreneur individuel et des petits boulots. Deuxièmement, le soi-disant secteur privé de la Grèce n’a jamais réussi à se développer par les investissements, l’innovation, la technologie, la compétition et la création de nouveaux marchés. La plupart des hommes d’affaire grecs dépendaient de leur liens politiques avec le parti au gouvernement pour obtenir des prêts pour des projets qui ne voyaient jamais le jour, des crédits qu’ils utilisaient pour importer des biens d’équipement de l’Union Européenne et des prêts pour importer des produits d’usage courant.

L’entrée dans l’Union Européen (UE) a fourni à PASOK et à la droite d’énormes apports en capital et de prêts soi-disant dans le but de "moderniser" l’économie et de la rendre compétitive. En échange, la Grèce a baissé ses tarifs douaniers et les marchandises de l’EU ont envahi le marché local. Les fonds de l’UE ont financé la machine du clientélisme de PASOK ; les hommes d’affaire privés ont emprunté des fonds à l’UE et les ont fait rembourser par l’état grâce à la complicité de certains politiciens. Les professionnels et la classe moyenne ont obtenu facilement des crédits pour acheter de coûteux produits d’importation. Les économistes et les politiciens du régime ont truqué les comptes pour faire apparaître une croissance positive et dissimuler les dettes. Tout était hypothéqué. Les banques européennes récoltaient les intérêts ; les entreprises de l’Europe de l’ouest exportaient des produits courants. Selon les experts, la Grèce était "intégrée" à l’Union Européenne .... malheureusement en trompant autant que faire se peut ses puissants partenaires.

PASOK était construit sur une élite et un électorat de masse qui n’ont jamais payé d’impôts mais qui au contraire dépendaient de l’argent de l’état à qui ils soutiraient le maximum. Les armateurs milliardaires ne payaient pas d’impôts parce qu’ils opéraient sous pavillon étranger (Panama) mais acceptaient d’engager des capitaines grecs et de contribuer au financement du parti. Les hommes de loi professionnels, les docteurs et les architectes ne déclaraient quasiment aucun revenu car ils se faisaient payer en dessus de tables et leurs revenus non déclarés excédaient de beaucoup n’importe quel salaire. Les hommes d’affaire les plus puissants, les spéculateurs immobiliers, les banquiers et les importateurs payaient tous les leaders du parti pour avoir des réductions d’impôts tout en empruntant à l’Union Européenne des sommes qu’ils recyclaient dans des propriétés touristiques et des comptes à l’étranger. Le parti et l’élite constituaient en fait un réseau organisé de cleptocrates : ils ont pillé le trésor et ont laissé l’addition aux salariés et aux travailleurs dont les impôts sont automatiquement déduits de la fiche de paye. La Grèce est un pays où être salarié est ce qu’il y a de pire au monde-car c’est le seul secteur qui est taxé et exploité.

La Grèce est un pays de petits entrepreneurs individuels, de petits fermiers indépendants dont certains louent de la terre à des professionnels de la ville, de propriétaires de petits hôtels de tourisme et de restaurateurs ; l’écrasante majorité d’entre eux ne paient qu’une petite partie de leurs impôts tout en exigeant des services publics complets. Ils font partie de la "clientèle" du PASOK et ont reçu des crédits et des prêts non régulés qui servent à augmenter leur train de vie plutôt que leur productivité.

Les prêts de l’UE ont financé la modernisation du niveau de vie des Grecs en augmentant l’importation de voitures et de matériel allemand ainsi que le fromage feta danois et français (des importations bons marché qui ont remplacé la production locale). En d’autres mots, l’Europe a accaparé le marché grec en augmentant son déficit commercial tandis que la bureaucratie est devenue l’employeur de la dernière chance. Les pratiques et les relations européennes ont permis au PASOK de maintenir solidement son emprise clientéliste sur des hommes d’affaire cleptocrates, de petits entrepreneurs qui pratiquaient l’évasion fiscale et de nouvelles couches de fonctionnaires d’état.

L’UE a acheté la soumission politico-militaire de la Grèce : la Grèce a soutenu les guerres d’Afghanistan, d’Irak, de Libye et du Pakistan. Et sous la direction de George Papandréou, la soumission du PASOK aux Sionistes soutenus par les USA a excédé celle de tous les régimes précédents.

La facture arrive à échéance

Les cleptomanes privés et publics ont falsifié les comptes du pays en transformant les déficits croissants en excédents positifs jusqu’à ce que le système implose. Les banques européennes ont présenté leurs factures et exigé d’être réglées. L’état grec et la classe capitaliste, sous la direction du PASOK, ont immédiatement décrété un programme "d’austérité" et de "réformes fiscales". En fait il a l’intention de ne mettre en place que le premier car il est hors de question de s’aliéner l’élite qui ne paie pas d’impôts ni la base sociale.

Des réductions massives des salaires, des retraites et des emplois ont été imposées par la force. Les législateurs du PASOK les ont votées sans problèmes parce que leurs énormes salaires, retraites, avantages en nature et autres pots de vin dépendent du bon vouloir du premier ministre qui lui-même dépend des banquiers et des bourgeois cleptocrates de l’impérialisme. L’existence du PASOK en tant que parti dépend du flux de prêts et d’aides et de la vente de biens publics pour garder ses clients. Le fonctionnement du PASOK est typique des parti autoritaires : Il rampe aux pieds des banquiers et des leaders européens tout en étranglant des millions de retraités et de salariés grecs appauvris. La clientèle du PASOK qui échappe aux impôts n’est pratiquement pas touchée par les réformes fiscales : les revenus générés par les impôts ont en fait diminué à cause de la profonde récession et de la non application des lois fiscales.

Au fur et à mesure que le régime avance dans la destruction du niveau de vie du peuple, la résistance des masses augmente et les jeunes chômeurs (55%) sont de plus en plus désespérés et pourfendent un gouvernement qui se montre de plus en plus répressif et violent.

Tout à fait déterminé à extraire la moelle des os des salariés, le PASOK a littéralement accepté de transférer à l’UE/FMI le contrôle, l’évaluation et le vente du patrimoine national tout entier. En d’autres termes, le paiement de la dette est devenu le levier pour transférer la souveraineté de la Grèce à des nations impérialistes et pour s’approprier le fruit du labeur des salariés. Ce qui reste de "l’état grec" c’est la police et l’armée dont la mission est d’imposer par la force le nouvel ordre impérialiste à la majorité exploitée et appauvrie.

Au milieu de ces événements catastrophiques, du pillage et de la pauvreté, les législateurs du PASOK attendent : Ils comptent encore sur la base de 25% de professionnels sans employés, sur les banquiers, les consultants et ceux qui échappent à l’impôt pour continuer à soutenir le régime parce que la vente des biens publics ne les affecte pas beaucoup.

L’aide permettra aux législateurs du PASOK de toucher leurs grosses retraites s’ils perdent leur postes et les professionnels et les entrepreneurs individuels continueront à encaisser les revenus non imposés du tourisme et de leurs biens même si leur clientèle locale est plus pauvre. PASOK, Papandréou et ses amis ont prouvé que les élections démocratiques sont compatibles avec le plus abject renoncement à la souveraineté, la répression sauvage et continue de la majorité de la classe laborieuse et avec une profonde et durable réduction des conditions de vie. L’expérience des grecs montre aussi que, devant la faillite du système capitaliste, les différences entre les conservateurs et les sociaux démocrates disparaissent. Les libertés démocratiques n’existent que tant que la majorité se soumet aux puissances impérialistes et à leurs collaborateurs capitalistes cleptomanes locaux.

Nul doute que de nouvelles élections vont avoir lieu pendant que le niveau de vie s’écroule, que les remboursements de la dette augmentent et que le pays est dépouillé de tout son patrimoine. Il est probable que le PASOK ne soit pas réélu. Leurs adversaires de la droite suivront simplement leurs exemple et veilleront à l’application des politiques de rigueur et au paiement de la dette.

Pour la grande majorité des Grecs, il n’y a pas d’avenir ni de solution dans le système existant de politiques parlementaires et de manifestations de rue. Les premières ignorent les secondes. Confrontés à cette impasse, il faut se demander quelles formes d’actions extra-parlementaires il est possible de mettre en place pour mettre fin à la domination des dirigeants impérialistes et de leurs collaborateurs cleptocrates.

James Petras

James Petras est professeur Bartle à la retraite (honoraire) de sociologie de l’université de Binghamton, SUNY, de New York, USA, et professeur adjoint à l’université Saint Mary de Halifax, Nouvelle-Écosse. Il est l’auteur de 62 livres et de plus de 560 articles. Il a publié plus de 2000 articles dans des journaux non professionnels tels que le New York Times, le Guardian, the Nation, le Christian Science Monitor, Foreign Policy, New Left Review, Temps Moderne, Le Monde Diplomatique et ses articles sont largement diffusés sur internet. Il a remporté a Life Time Career Award de l’association USA de sociologie, section marxiste. Note : Les derniers livres de James Petras, Global Depression and Regional Wars (Atlanta, Clarity Press, 2009) est le troisième d’une série comprenant Zionism, Militarism and the Decline of US Power (Atlanta, Clarity Press 2008) et The Power of Israel in the United States (Atlanta, Clarity Press 2006), dans lesquels il analyse l’influence du militarisme et du sionisme dans la politique extérieure américaine.

Pour consulter l’original : http://www.informationclearinghouse.info/article28486.htm

Traduction : Dominique Muselet pour LGS

URL de cet article 14158
   
« Fidel Castro, Biographie à deux voix », interview d’Ignacio Ramonet
Hernando CALVO OSPINA, Ignacio RAMONET
« Ce livre est une semence qui va germer » Paris le 22 février 2007. Ignacio Ramonet est le directeur du mensuel français de référence Le Monde Diplomatique, mais aussi l’une des personnalités les plus prestigieuses parmi les intellectuels progressistes à travers le monde. Voici un an qu’est sortie en Espagne la première édition de son livre « Fidel Castro, Biographie à deux voix » où il s’entretient longuement et sans réserves avec le dirigeant principal de la révolution cubaine. Le (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Je ne sais pas."

Secrétaire d’Etat des Etats-Unis Colin Powell.
Interrogé pour savoir s’il aurait été favorable à une invasion de l’Irak
en sachant de ce dernier ne possédait pas d’armes de destruction massive.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.