Vert / Bleu / Rouge : ce sont désormais les nouvelles couleurs de l’étendard écologiste.
Vert : la couleur dont ils se revendiquent
Bleu : la couleur de la carte qu’il faut pour les suivre
Rouge : la couleur du compte en banque, après les avoir suivi ...
La prolophobie, en parler c’est bien, y remédier c’est mieux
David Desgouilles Vendredi 8 Avril 2011
Depuis que la prolophobie a été conceptualisée par Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin, puis Patrick Buisson, il est de bon ton de parler du peuple. Mais du thème de la sécurité étouffé à « Ce soir ou jamais » aux mesures contre les voitures polluantes dans les centre-villes, les élites ne cessent de montrer qu’elles n’ont plus de contact avec le « prolo » en question.
La prolophobie, décrite par Brustier et Huelin dans Voyage au bout de la droite, semble bien devenue un sport très prisé dans certains milieux. Chez Taddéi hier soir, par exemple, on a vu Thierry Lévy d’une agressivité absolument saisissante s’indigner contre la demande de sécurité formulée par de nombreux Français, quand bien même son interlocutrice lui faisait remarquer qu’elle émanait des classes les plus pauvres de notre pays. Jean-Michel Ribes venait à la rescousse de l’avocat en signalant qu’il ne sentait pas cette demande, habitant lui-même dans un quartier populaire. Pas étonnant qu’il ait davantage de mal à la sentir qu’un habitant de Noisy-le-Sec, le quartier auquel il faisait allusion, Belleville-Ménilmontant, propose aujourd’hui les loyers parmi les plus onéreux de Paris. Quant au prix du mètre carré à l’achat, il se situe autour des huit-mille euros, c’est dire si le prolo a été expulsé - puis dispersé façon puzzle - depuis longtemps du voisinage du créateur de Palace et que son témoignage pouvait faire sourire.
Cette prolophobie ne concerne évidemment pas que les questions de sécurité, d’immigration ou de laïcité. Patrick Buisson, qui lui aussi a repris le concept de prolophobie, semble bien frappé d’hémiplégie lorsqu’il liste les solutions qu’il préconise afin de faire revenir au Président les classes populaires qui l’ont lâché lors des derniers scrutins, en s’abstenant massivement ou en votant pour les candidats estampillés Marine Le Pen. L’ordonnance ne répond qu’à ces thématiques. Elle n’évoque pas la désindustrialisation, les délocalisations, la croissance atone, la cherté du transport, des produits alimentaires ou du logement, autant de thèmes qui préoccupent autant voire davantage les milieux populaires en question. Ne prenant pas particulièrement les conseillers du Président pour des imbéciles, j’ai tendance à croire que Monsieur Buisson n’ignore rien de cela et qu’il est contraint de faire l’impasse puisqu’il est entendu que Nicolas Sarkozy n’est pas décidé à passer à une phase de démondialisation préconisée par les uns et/ou de sortie du carcan euro-monétaire réclamée par les autres. Du coup, c’est bien les classes populaires et moyennes qui pourraient alors avoir tendance à penser que c’est bien Patrick Buisson qui les croit peuplées d’imbéciles. C’est bien beau de dénoncer la prolophobie mais encore ne faut-il pas y tomber soit même.
Et s’il n’y avait que Lévy, Ribes et Buisson ! Voilà donc que notre ministre de l’Ecologie, dans le cadre du Grenelle vert, souhaite, en partenariat avec les collectivités locales, interdire dans huit villes la circulation aux véhicules à moteur mis en circulation il y a plus de douze ans. Parmi ces communes, Clermont-Ferrand mais aussi et surtout Paris et Saint-Denis. Imaginez un salarié endetté et habitant loin de Paris (ou de la Plaine Saint-Denis) où il travaille. Les transports en commun sont longs et ne lui donnent pas la garantie d’arriver à l’heure au bureau. Alors il prend sa vieille bagnole qu’il n’a pas pu renouveler parce que son endettement dépasserait le tiers de son revenu. Grâce à Borloo, NKM et Hulot, il fait comment ? Il se démerde. Salaud de pollueur ! Salaud de pauvre !
On pouvait attendre des pontes de la rue de Solférino un soutien. Ainsi Claude Bartolone était invité à Europe1 et la question lui fut posée. N’est-il pas aussi président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France là où les vieilles bagnoles concernées par la mesure gouvernementale constituent la plus grande partie du parc ? Que croyez-vous qu’il répondit, ainsi interpellé ? Qu’il crie au scandale ! Nenni ! Certes, il a signifié le fait que le 9-3 manquait cruellement de transports en commun et que cela pouvait être ressenti comme injuste mais, relancé par Nicolas Poincaré, il ne s’est pas dit scandalisé par la mesure, qualifiée au passage de « signal » et de « symbole ». Prolos de Seine-Saint-Denis, vous voilà défendus énergiquement ! Mon petit doigt me dit que beaucoup d’entre eux auraient sans doute préféré qu’il s’indignât contre NKM que contre Guéant et Copé.
Une présidentielle à 50 % de participation, ça vous dit ?
Source : http://blog.causeur.fr/antidote/prolophobie-a-tous-les-etages,002042
Vers une interdiction de certains véhicules en ville...
Les caractéristiques des voitures, deux roues et poids lourds qui pourraient être interdits dans les centre villes (l’objectif est de réduire les émissions de dioxyde d’azote et de particules fines dans les villes)
A partir de 2012, huit villes (Paris, Saint-Denis, Nice, Lyon, Grenoble, Aix, Clermont-Ferrand, Bordeaux) expérimenteront durant trois ans des zones d’actions prioritaires pour l’air (Zapa) où la circulation sera réglementée pour réduire la pollution aux particules fines et au dioxyde d’azote. La liste des véhicules a été dévoilée aujourd’hui à l’occasion des premières Assises de la qualité de l’air.
Libre choix aux villes
L’Association des Maires de Grandes Villes de France "accueille favorablement" cette expérimentation tout en souhaitant conserver la "libre administration" de ces périmètres. Chaque ville pourra ensuite décider quelle catégorie sera concernée par l’interdiction : poids lourds seulement, véhicules de classe A, etc. Des dérogations seront formulée pour les véhicules de sécurité (police, Samu, pompiers) et pour les personnes à mobilité réduite.
Des retours positifs en Europe
Ce système existe déjà dans 180 villes de huit pays d’Europe avec un succès certain. Selon un rapport de l’Ademe, A Stockholm, qui a expérimenté les "low emission zones" en 1996, le taux de dioxyde d’azote a baissé de 10% et les particules fines de 40%.
Quatre classes définies
Une nomenclature des véhicules selon leur niveau de pollution a été dévoilée hier lors des premières Assises nationales de la qualité de l’air."ˆLes véhicules dans les Zapa seront classés en quatre groupes, de A à D, en fonction de leur date de première immatriculation, en lien avec leur niveau d’émissions polluantes (norme Euro).
La nomenclature définie par le ministère :
Classe A (les plus polluantes) :
– voitures mises en circulation avant le 30 septembre 1997
– deux-roues : avant le 30 juin 2004
– utilitaires légers : avant le 30 septembre 1997 pour la classe 1, avant le 30 septembre 1998 (classes 2 et3 )
– poids-lourds, bus et autocars : avant le 30 septembre 2001
Classe B :
– voitures : entre le 1er octobre 1997 et le 31 décembre 2000
– utilitaires légers : entre le 1er octobre 1997 et le 31 décembre 2000 (classe 1), entre le 1er octobre 1998 et le 31 décembre 2001 (classe 2 et 3)
– poids-lourds, bus et autocars : entre le 1er octobre 2001 et le 30 septembre 2006
Classe C :
– voitures : entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005
– utilitaires légers : entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005 (classe 1), entre le 1er janvier 2002 et le 31 décembre 2006 (classe 2 et 3)
Classe D (les bons élèves)
– Voitures individuelles, poids-lourds, bus et camions : à partir du 1er octobre 2006
– deux roues : à partir du 1er juillet 2004
– utilitaires légers : à partir du 1er janvier 2006 (classe 1), à partir du 1er janvier 2007 (classe 2 et 3)
Source : Le classement des véhicules les plus polluants
Et on en pense quoi dans la niche libertaire ?
Ben, mec, va falloir cautionner le système, et enrichir les banques, en prennant un crédit pour changer de bagnole, même si elle marche bien ! La prime à la casse terminée, on a déjà trouvé une autre astuce pour t’obliger à consommer de l’automobile !!
Ecolonomie, un terme que j’ai inventé ... je laisse le soin à tous les lecteurs qui imaginent son sens, de le décliner en commentaire ...
Tant que l’écologie s’appuyera sur de la surconsommation, elle ne sera pas digne de son nom !
Article de base : Vert / Bleu / Rouge : l’écolonomie nous en fait voir de toutes les couleurs