Le 1er paragraphe de la loi instituant la "justice sociale" est ainsi formulée : "la sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d’infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d’eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère."
Ce texte est la reconnaissance de notre fragilité, de notre dépendance mutuelle. Même s’il date, nous comprenons ce qu’il signifie. L’Europe de l’Ouest s’est ainsi dotée d’un filet de protection pour les humains vivants sur son territoire. Je lui trouve cependant 2 défauts.
A) elle n’est que pour les occidentaux de l’ouest européen et nous avons le devoir de l’étendre à toute la planète
B) je reste incapable de dire mon amitié à celui qui est hors de ma vue.
Or nous savons que personne ne peut vivre sans savoir qu’il est "important" aux yeux d’autrui. Chacun a besoin d’être certain de ne pas "être oublié".
Même en prison notre SS a su préserver l’immatriculation donné à chacun, c’est d’ailleurs le seul lien avec le monde dit "normal".
Ce qui a été fait peut-être défait, ou refait, amélioré, transformé lorsque cela s’avère négatif ou destructeur pour la société. La sécu était la seule justification que l’on pouvait trouver "au travail" en effet, définir le travail comme une activité rémunérée c’est "no limit" pour quelques prédateurs au détriment du reste du monde.
Je suggére donc que vous demandiez à ceux qui se disent "responsables", qu’
– ils trouvent une autre définition au travail, déconnecté de l’économie parce que celle-ci ruine l’environnement et sur-exploite le vivant.
– ils s’obligent à abolir le "droit de propriété."
Ainsi, il n’y a pas de sang qui coule.
Vous savez aussi bien que moi, qu’avoir laissé à certains la possibilité de s’emparer des richesses ou d’avoir accepté que "ce qui ne se compte pas en argent, ne compte pas" est une telle stupidité, que nos enfants ne veulent même plus aller en classe ! Et je leur donne raison, car c’est pour eux la seule façon de ne pas se laisser happer par un système inhumain. Notre ministre de l’intérieur peut tempêter, ça ne changera rien au problème car les enfants sont découragés par la bêtise des "grandes personnes." Leur explication ? au moins, ils ne sont pas et ne seront pas complices des exactions des adultes.
Rester humain est notre défi, nous sommes tous concernés. Ne dites pas que vous pourriez vivre hors système. Vous auriez l’impression d’entrer dans le néant. Mais justement, nous en somme là , précisément. Le pouvoir est un rêve de gamin, c’est la projection de notre égo dans le champ social. Il faut avoir le courage de voir la réalité en face. Nous avons cru et voulu être "sages" mais nous détruisons la planète à force de violences sur le vivant.
L’avantage de notre époque, c’est la globalisation des problèmes : nous sommes tous reliés les uns aux autres. Ce qui touche le Chinois me touche autant que ce qui touche mon enfant. Il ne s’agit plus de créer une justice sociale nationale, mais d’installer la justice à demeure sur la terre. Les richesses du monde appartiennent à tout le monde.
Et encore ceci : la devise nationale "liberté égalité fraternité" exige que nous soyons fidèles car c’est notre identité. Mais s’ils étaient sourds au désespoir et ne voulaient pas entendre la souffrance (alors qu’ils en ont eu conscience en instituant en 1947 un instrument "pour les plus démunis")je ne connais pas l’avenir mais je pense qu’ils auront très vite le retour du bâton. Nous sommes prévenus.