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Colombie - STOP URIBE : L’argent de l’Union Européenne ne doit pas financer des assassins.

PRESENTATION DE LA CAMPAGNE EUROPEENNE 2004

PAS UN EURO POUR LA GUERRE !

I. Les Etats-Unis, un facteur d’ingérence et de guerre.

1. En 1823, le fondateur du Parti Républicain, James Monroe, déclarait devant le Congrès des Etats-Unis : "L’Amérique aux américains". Depuis cette époque, ce pays a prétendu remplacer les puissances européennes dans la soumission coloniale de l’Amérique Latine. Des pays comme la Colombie ont souffert de cette ingérence systématique dans leurs affaires internes. A titre d’exemple, en 1903, Panama, qui était alors une province de Colombie, lui fut arrachée par les Etats-Unis, créant ainsi un nouveau pays, pour atteindre leur objectif, la construction du canal interocéanique ; cela valait bien la peine d’enlever à la Colombie cette région stratégique.
Les Etats-Unis entretiennent depuis 1939 l’armée colombienne, "coopération" qui augmenta sensiblement durant la guerre froide. De plus, il faut ajouter, au contrôle militaire, celui des partis politiques locaux ainsi que l’installation de multinationales qui exploitent les richesses naturelles et installent un climat de terreur dans le pays et dans le reste de l’Amérique Latine. Nous avons vu comment, en 1928 déjà , la United Fruit Company ordonna le massacre de 1 200 travailleurs dans les bananeraies. Et, actuellement, la multinationale Coca -Cola assassine les travailleurs et les dirigeants syndicaux du secteur en Colombie.

2. On le sait, la Colombie vit depuis des décades un conflit social et armé. L’Etat colombien et les forces armées, entretenues et dirigées par les Etats-Unis, expérimentent une "solution militaire" qui, loin de résoudre la grave crise politique, sociale et économique, augmente la guerre et les violations des droits du peuple colombien.

3. Suivant les indications des assesseurs nord-américains, l’Etat colombien applique une politique contre-insurrectionnelle, utilisée au Vietnam déjà , qui inclut l’assassinat de dirigeants sociaux, le massacre des paysans et la criminalisation de toute forme d’opposition sociale ou politique. La majorité des citoyens colombiens ont connu la violence de l’Etat, les familles déplacées de force, les disparitions, la prison ou la torture.

4. L’intervention des Etats-Unis dans les affaires intérieures de la Colombie constitue le principal obstacle pour mettre un terme au conflit social et armé, boycottant toute initiative de paix et d’entente entre Colombiens.

5. L’administration Bush, avec l’appui de l’Espagne, de l’Italie et de l’Angleterre, renforcent le camp de la guerre. Le président colombien Alvaro Uribe, représentant des paramilitaires, est l’exécuteur du Plan Colombie, qui, tout comme la guerre d’Irak, fut conçu à Washington et constitue une option nord-américaine pour la région. Des plans ont été conçus et imposés à tous les pays latino-américains pour former une force régionale d’intervention sous la direction nord-américaine.

II. Plan Colombie, plan de guerre

1. Le Plan Colombie fut imposé à partir de 1999 sous prétexte de combattre le trafic de drogues mais, en réalité, il s’agit d’une stratégie politico-militaire d’intervention contre-insurrectionnelle, planifiée par les Etats-Unis pour liquider la lutte sociale en Amérique Latine ; le conflit colombien s’est transformé en l’excuse idéale pour combattre les mouvements de libération latino-américains. Les USA se sont toujours appuyés sur les gouvernements colombiens successifs qui, depuis des années, exterminent et liquident l’opposition politique par la terreur et la mort et qui, depuis des décades, pratiquent l’exode forcé des paysans et des indigènes de leurs terres afin d’arriver à leurs fins politiques.

2. Le Plan Colombie, d’un coût approximatif de 7 500 millions de dollars, doit être exécuté en 5 ans ; jusqu’à aujourd’hui, l’argent apporté par les USA a été engouffré dans les dépenses militaires mais rien pour mettre en place la nécessaire réforme agraire, l’investissement dans l’éducation, la santé, l’emploi pour en finir avec la pauvreté croissante en Colombie et l’injuste distribution des richesses. Avec cet argent on a augmenté le nombre de soldats de profession d’environ 145% : on est passé d’une force de 22 891 hommes en 1998 à 56 203 en 2002 ; les forces militaires totalisent aujourd’hui 140 000 hommes entraînés au combat.

3. Fondamentalement, le Plan Colombie a comme objectif prioritaire de favoriser les multinationales et de promouvoir l’expansion du commerce. Et il en est exactement comme l’a planifié un groupe de sénateurs des USA depuis 1997 : pour appliquer ce plan, l’Etat doit donner la priorité à l’industrie pétrolière. De ce fait, les commissions que paient les compagnies pétrolières étrangères à l’entreprise pétrolière nationale (Ecopetrol) ont baissé de 16% à 5% tandis que la participation des compagnies a cru de 25% à 50%. C’est-à -dire que, millimètre par millimètre, on a offert aux multinationales (Chevron, Harken et Occidental (USA), BP et Shell (Angleterre), Canadian-Oxy, Alberta et Mera-Mills (Canada) et Repsol (Espagne)) les réserves pétrolières de Colombie et ce, justement, dans les zones où doit se mettre en place le soi-disant "Plan Colombie".

4. Le Plan Colombie, appelé aujourd’hui Initiative Andine, se prolonge en un plan stratégico-militaire pour le contrôle des ressources naturelles (oxygène, biodiversité, eau douce, pétrole) de l’Amérique du Sud ; c’est le contenu-même de la structure de l’ALCA (Accord de Libre Commerce des Amériques) ; d’où l’intérêt pour les terres où on projette de méga-projets, régions où se concentrent la majeure part de l’intervention militaire nord-américaine

III. Contre l’intervention militaire des USA.

1. Devant cette escalade militaire il est indispensable de mettre sur pied un front commun de tous les démocrates pour empêcher que le conflit social et armé en Colombie ne dégénère en un conflit international. Les Colombiens ont le droit de résoudre leurs problèmes sans l’ingérence des Etats-Unis. Toutes les initiatives tendant à établir des ponts entre les différentes organisations sociales, institutions, comités, syndicats et organisations de base sont néanmoins les bienvenues.

2. Le conflit social et armé en Colombie est né en conséquence de la misère et de l’exploitation ; l’injustice et le sous-développement peuvent en être le résultat. Dans tout ceci, l’Union Européenne pourrait jouer un rôle positif, concret, dynamique. L’Union Européenne peut et doit avoir une position indépendante des Etats-Unis sur le plan politique, international, diplomatique et militaire. Ce qui, dans la pratique et pour la Colombie de 2004, signifie renforcer le camp de la négociation et de la paix.

3. Comme on l’a vu dans la guerre d’Irak, les alliés européens des Etats-Unis (Espagne, Angleterre, Italie et certains pays de l’Europe de l’Est) compromettent et distortionnent la politique de l’Union Européenne. Mieux : ils espèrent que l’Europe finance la moitié du Plan Colombie. Et, de plus, l’Espagne planifie déjà l’envoi de troupes sous l’égide des récents accords de coopération.

IV. Les objectifs de la campagne sont :

1. Refuser le financement du Plan Colombie, qui doit se faire via une Table des Donateurs qui se réunira au cours du premier semestre de 2004.
Le Plan Colombie est un plan de guerre sous une façade sociale ; sa mise en oeuvre permettrait au conflit social et armé de prendre encore plus d’expansion, avec comme conséquences l’augmentation des déplacements forcés, des détentions, des assassinats et la détérioration des droits politiques, économiques, sociaux et culturels de la population.

2. Dénoncer l’accord de coopération militaire entre l’Espagne et la Colombie.
L’Espagne est le premier pays de l’Union Européenne qui approuve militairement l’armée colombienne, lui fournissant des armes, des équipements militaires, des conseillers techniques et stratégiques. Si on ne dénonce pas cet accord, d’autres pays de l’Union Européenne pourraient rejoindre ce conflit.

3. L’argent de l’Union Européenne ne doit pas financer des assassins.
Le gouvernement d’Alvaro Uribe désire financer la réintégration des paramilitaires (groupes génocidaires créées par l’Etat, qui travaillent conjointement avec l’armée officielle) à la vie civile. Cette réintégration est une amnistie déguisée qui s’oppose au cri de la population qui exige jugement et punition pour ces groupes coupables des pires délits de lèse-humanité. De plus, des organisations humanitaires, sociales, politiques ainsi que des ONG ont dénoncé le fait que ces forces sont en train d’être incorporées dans les réseaux d’informateurs et dans les bataillons de "soldats-paysans".

4. Non à l’approbation du "Statut Antiterroriste".
La Colombie renforce son système juridique répressif, violant de la sorte les accords internationaux, à commencer par les recommandations des Nations-Unies. Les forces chargées de réprimer la population (armée, police et paramilitaires) comptent sur le Statut Antiterroriste qui leur octroie des pouvoirs spéciaux ; par ce Statut, seront légalisées les vieilles pratiques de guerre sale et le terrorisme d’Etat.

5. Non à la politique de "Sécurité Démocratique".
La politique fasciste du président Alvaro Uribe, appelée de "sécurité démocratique", se base précisément sur le déni des droits fondamentaux des Colombiens, restreignant au maximum, au nom de la politique antiterroriste, les libertés publiques comme le droit à la libre circulation, jetant les civils au sein du conflit armé, établissant des recensements dans le vieux style nazi, refusant le principe de distinction entre combattants et civils. Ces méthodes stimulent la guerre civile qui, depuis 1981, a causé l’exode interne de plus de 3 millions de personnes, parmi lesquelles 400 000 furent déplacées durant l’année 2003.

6. Appel à la Communauté Internationale.
La Colombie a besoin du soutien de la Communauté Internationale pour trouver une solution politique et négociée au conflit social et armé et pour garantir la proposition d’échange humanitaire de prisonniers. L’Union Européenne doit se convertir en une communauté de pays amis du peuple colombien qui lutte pour la paix et la justice sociale.

IV. Adhesión a la Campaña Europea 2004 : STOP URIBE !

- Cette campagne est ouverte à toutes les personnes, organisations et institutions qui se sentent interpellées par ses objectifs. Nous croyons qu’il est nécessaire de mobiliser, d’informer et d’organiser la solidarité devant la situation désastreuse que vit le peuple colombien.

Pour cette raison nous vous appelons à adhérer à cette plate-forme en la signant. Nous vous prions de bien vouloir envoyer à notre courrier électronique les noms des organisations, des personnalités ou des institutions qui appuient cette plate-forme.

Nous savons que les media désinforment et caricaturisent le conflit colombien ; c’est pourquoi il est indispensable de faire connaître cette déclaration. De plus, il est nécessaire d’informer les citoyens des différents pays européens au plus près de la réalité de la situation du peuple colombien et de tout ce qui se cache derrière cette supposée lutte contre le narcotrafic, tout comme ce qu’est réellement le Plan Colombie, Dans ce but, organiser tout forme d’information, conférences et débats est plus qu’important. Vous pouvez nous contacter pour nous soutenir, en vue d’organiser des coordinations ou de nous aider dans la réalisation de cette Campagne Européenne 2004 : STOP URIBE ! qui est aussi VOTRE campagne...

- Dernière minute : nous vous informons que monsieur Alvaro Uribe sera à Bruxelles durant la semaine du 9 février et nous vous invitons à le recevoir ce jour-là par des manifestations et des marches de protestation dans votre ville ou en assistant à celle qui s’organise à Bruxelles.

Association des Réfugiés Latino-Américains et des Caraïbes, ARLAC Chaussée de Haecht, 51-1210 Bruxelles Téléphone : 02/209 23 52.

www.arlac.be

arlac@arlac.be.ns

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