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La Terre se réchauffe.

Le climat change. Quel que soit l’échelle de temps sélectionnée, le climat n’est jamais stable. Depuis la formation de la Terre, celui-ci n’a cessé de varier. Il a déjà fait sensiblement plus chaud, il a déjà fait sensiblement plus froid. Qu’en est-il du climat connu par l’homme ? Homo Habilis, un de nos ancêtres parcourait déjà le monde il y a plus de 2 millions d’années. Il a connu des températures équivalentes ou supérieures aux température actuelles. Il a également connu des périodes de glaciations d’un froid intense. En 1990 Le GIEC publie les 3 graphes ci dessous qui nous permettent d’avoir un peu de recul pour évaluer les températures mondiales.

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Ce graphique illustre les changements de température du dernier million d’années. En abscisse les années avant le présent (avant 1950). En ordonnée la différence de température par rapport à la moyenne. La droite en pointillé représente les conditions du début du 20e siècle.Que nous dit le GIEC ? Que les températures étaient alors la plupart du temps plus froides qu’actuellement. La période du Pléistocène, illustrée sur le graphique, a vu de grands changements du niveau de la mer et des masses glaciaires. Alternance de glaciations et de périodes de dégel. Les écarts de températures ont pu atteindre 10 à 15°C. Depuis le dernier épisode glaciaire il y a environ 10.000ans, ce phénomène s’est atténué et les phénomènes climatiques sont devenus moins extrêmes.

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Que nous dit le GIEC pour les 10.000 dernières années ? Que la variation de température est plus réduite mais que des écarts notables se produisent. Le petit âge glaciaire est un phénomène global qui à fait baisser significativement la température de notre Terre. Il a débuté il y a environ 450 ans et à pris fin il y a +/-150 ans. Malgré la faible différence des écarts de température, les changements aux niveaux des glaciers sont conséquents.

«  Although not a period of continuously cold climate, the Little Ice Age was probably the coolest and most globally extensive cool period since the Younger Dryas » p202 IPCC WGI full report

Il y a 150 ans se terminait donc une époque particulièrement froide ayant mené à une grande progression de presque tous les glaciers. C’est le Petit Age Glaciaire. Période la plus froide des 10.000 dernières années.

Que dit le GIEC sur l’effet de serre ?

Le 1e rapport du GIEC stipule à plusieurs reprises que le réchauffement de la Terre est constaté mais que la théorie de l’effet de serre n’est pas prouvée.

«  Il a été noté que le réchauffement constaté est compatible avec l’hypothèse de l’augmentation de l’effet de serre mais nous ne pouvons affirmer avoir détecté l’effet de serre sur cette base uniquement »

Le chapitre 8.1 est spécifiquement centré sur cette question.

«  A-t-on détecté l’effet de serre ? Avons-nous détectés des changements climatiques qui peuvent , avec une grande confiance statistique, être attribués à l’augmentation de l’effet de serre associé à l’augmentation mesurée de la concentration des gaz ? »

Non ! En 1990, la question a déjà été étudiée (N R C 1983, MacCracken and Luther, 1985 Bolin et al 1986) mais une augmentation de l’effet de serre n’a pas été détectée ! (1)

Quelles sont les incertitudes liées au climat ?

En 1990 la communauté scientifique tient à préciser dans son rapport la compréhension incomplète de la Science sur

  • les sources et puits de gaz à effet de serre
  • les nuages, qui influencent fortement l’amplitude des changements climatiques
  • les océans
  • les calottes polaires

Ces différents points sont donc partiellement compris, Le GIEC précise bien que la complexité du système climatique est telle que l’on doit s’attendre à des surprises.

Le GIEC fait aussi quelques remarques lourdes de sens.

«  L’envergure du réchauffement est largement en accord avec les modèles climatiques, mais elle est également de la même amplitude que les variations climatiques naturelles. L’augmentation observée peut donc être largement due à cette variabilité naturelle (...) »

«  La détection non-équivoque de l’augmentation de l’effet de serre à partir d’observations, ne se fera probablement pas avant une décennie ou plus »

«  Il n’y a aucune preuve solide que la variabilité du climat a augmenté au cours des dernières décennies. »

Afin de faire avancer la Science et notre compréhension du climat, le GIEC avance des recommandations dont entre autre

  • mieux comprendre les divers processus liées au climat, en particulier ceux associés aux nuages, les océans et le cycle du carbone
  • améliorer l’observation systématique des variables climatiques à l’échelle mondiale et enquêter plus en profondeur sur les changements qui ont eu lieu dans le passé.
  • faciliter l’échange international de données climatologiques

Tout cela c’était en 1990. L’atmosphère était bonne et le rapport reflétait les points de vue de chacun. L’augmentation de l’effet de serre n’était pas prouvée et la recherche scientifique devait continuer son travail.

Dès le 2e rapport du GIEC en 1995, les choses ont dérapé. Des climatologues avec pour chef de file Richard Lindzen du MIT, commencent à critiquer le GIEC avec fracas et lui reprochent entre autre d’abandonner la science pour la politique ou la religion. Lindzen claquera définitivement la porte du GIEC en 2001.

La haute finance s’emparera du volet climatique en 1997 avec le protocole de Kyoto. (2,3)

Qu’en est-il des température actuelles ?

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Ce graphe (4) a été publié par Phil Jones, auteur des graphes montrés ici précédemment. Les écarts de température sont donnés par rapport à la moyenne de 1961-90. Ceci est différent des précédents graphes.

Phil Jones nous indique que les température de 2010 sont identiques aux moyennes de 2003 et que l’année 2010 fût plus fraîche que 2005 et 1998 qui garde le record absolu de température mesurée. 2008 est l’année la plus froide de la dernière décennie.

Les températures durant l’optimum médiéval sont comparables avec celles connues actuellement.

Qu’en dit la presse ?

D’une manière générale la presse francophone a plutôt contredit la version des températures actuelles tel que calculée, mesurée et publiée par Phil Jones. Le Nouvel Observateur va jusqu’à contredire les climatologues et les historiens pour affirmer «  2010, année la plus chaude de l’histoire »

Le Nouvel Obs |
L’agence Reuters relayée par Yahoo | Le Monde | Le Figaro | Libération (5)

Pourquoi une hausse des températures est-elle importante ?

Beaucoup de temps, d’énergie et de capital ont été investis dans la théorie de l’effet de serre que nous connaissons tous. Le modèle simplificateur du climat qui veut que la température se règle automatiquement sur plus chaud s’il y a plus de gaz à effet de serre d’origine humaine connait quelques petits soucis au niveau des observations. Depuis 13 ans maintenant les température mondiales restent à leur sommet historique des 150 dernières années mais ne croissent pas contrairement à nos émissions de carbone et autres gaz à effet de serre.

Beaucoup de gens ont tout investi dans l’effet de serre : capital, capital politique, capital médiatique (crédibilité), capital scientifique.

Les enjeux sont très lourds et certains ont beaucoup à perdre.

Certains écologistes militants n’ont jamais ou que très peu misé sur le climat. Je pense particulièrement à Domique Guillet de Kokopelli qui livre une lutte verte acharnée depuis très longtemps.

La Terre se réchauffe depuis 150 ans. Ce réchauffement peut être vu comme naturel.

Le réchauffement climatique n’est peut-être pas le fait de l’homme. Il y a bien des maux dans nos sociétés et dans nos environnements qui sont directement imputables à l’homme, au capital et à notre société de surconsommation.Face au défi politique et écologique qui nous attend, c’est le système qu’il faut changer pas le climat !

Ghislain Duchêne

Notes

(1) 8.1.1 The Issue. This chapter addresses the question Have we detected the greenhouse effect’ , or, stated more correctly, have we detected changes in climate that can, with high statistical confidence, be attributed to the enhanced greenhouse effect associated with increasing trace gas concentrations ? It is important to answer this question, because detecting the enhanced greenhouse effect will provide direct validation of models of the global climate system Until we can identify aspects of greenhouse gas induced changes in the observed climate record with high confidence, there will always be doubts about model validity and hence about even the most general predictions of future climatic change Even when detection has occurred uncertainties regarding the magnitude and spatial details of futuie changes will still remain Previous reviews of the greenhouse problem have also addressed the detection issue They have concluded that the enhanced greenhouse effect has not yet been detected unequivocally in the observational record ippc WG1 1990 p267

(2) Il n’y a pas de consensus scientifique à l’ONU 

(3) 1997-2010 : L’écologie financière

(4) http://www.cru.uea.ac.uk/cru/info/warming/gtc.pdf

(5) http://www.pensee-unique.fr/bonnetdane.html#2010

Source générale pour l’article et les citations http://www.ipcc.ch/ipccreports/far/wg_I/ipcc_far_wg_I_full_report.pdf

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Ricardo Alarcon,
président de l’Assemblée Nationale de Cuba
Allocution lors de l’inauguration de la statue de John Lennon à la Havane, Décembre 2000

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