La société s’empare de la rue dans toute l’Egypte
La creativité des masses en revolution toujours surprenante et incontrolable,est en recherche de
l’intelligence collective de la revolution , qui s’est manifestée avec tant de science tactique durant les 15 jours de luttes sur la place Tahrir .
L’enjeu, dejouer sur tout le territoire les manoeuvres du regime qui empechent l’emergence de solution alternative et rallier l’armée, c’est pas gagné :
........Pourtant, un peu après la libération de Wael Ghonim, un responsable de Google détenu depuis le début du soulèvement, le bruit court que des représentants seront bientôt élus place Tahrir.
....Impossible de déterminer qui mène la danse. "Il n’y a pas de société secrète, de leader" , me dit Moatez, quand je le trouve au dernier étage d’un appartement qui donne directement sur la place. "C’est une frustration commune qui nous a réuni et maintenant, ça fait plus de dix jours que les gens sont ensemble, créent des liens, se parlent, s’organisent. On assiste à la naissance d’un forum, d’une agora" .
Il me fait part de son inquiétude face à la polarisation de l’opinion publique égyptienne. Comme j’avais pu m’en rendre compte la nuit dernière en suivant un groupe de jeunes organisés pour la sécurité de leur quartier. Moatez est doctorant en sociologie, spécialisé dans la société égyptienne. Selon lui, cette polarisation est ce qui pourrait compromettre le plus la révolution en cours :
Avec son discours à la télévision, Moubarak a réussi à se retourner le soutien d’une grande part de la population. Il met la crise économique sur le compte des manifestants. S’il y avait un million de personnes ici, ça serait seulement 3% de la population active. Il ne mentionne pas le fait qu’il a fermé les banques et la bourse, ni le fait qu’il ait coupé l’accès à Internet, ce qui a arrêté les activités touristiques. Ou encore le fait qu’il ait instauré un couvre-feu qui empêchait les avions d’atterrir. Ce sont ces choses qui détruisent économiquement le pays.
La manipulation de l’opinion n’est pas la seule arme du régime, qui mène une véritable guerre d’usure contre les manifestants, bloquant ou ralentissant l’accès au ressources humaines ou alimentaires. "C’est dangereux de s’enfermer à Tahrir, me dit Moatez. Il faudrait bouger. Le problème, c’est que c’est l’endroit le plus sûr.
Moubarak n’est pas indispensable à tout remaniement constitutionnel
En réalité, un conseil de juges de la Cour Suprême pourrait annuler tous les amendements à la constitution faits depuis 1981, parce que sous l’état d’urgence il est illégal d’amender la constitution.
Moubarak veut faire comme si rien ne se passait ici. Il veut qu’on nous ignore complètement, c’est ce qu’il faut éviter" . Moatez tacle enfin les rumeurs qui voudraient que Moubarak soit indispensable à tout remaniement constitutionnel, comme l’affirmait par exemple Tarek Massoud, de la Harvard Kennedy School, sur CNN il y a quelques jours : "Il n’y a rien de plus faux" , affirme Moatez.
En réalité, un conseil de juge de la Cour Suprême pourrait annuler tous les amendements à la constitution faits depuis 1981, parce que sous l’état d’urgence il est illégal d’amender la constitution (en vigueur depuis l’assassinat de Sadate en 1981)" .
http://owni.fr/2011/02/04/live-embarques-au-caire/
Mardi 8 février 2011
Insurrection égyptienne - 8 février
Égypte : manifestation monstre place Tahrir
Des dizaines de milliers de manifestants réclament toujours le départ de Moubarak au Caire, mais aussi à Alexandrie et à Minya...
http://juralibertaire.over-blog.com/article-insurrection-egyptienne-8-...
09/02/2011
Egypte : Vidéo. Extrême violence en province.
Le Caire, 9 février 2011. Tous les yeux sont rivés sur le Caire, vitrine de la toute nouvelle "tolérance démocratique" du nouveau gouvernement de Omar Suleiman et de son premier ministre Ahmed Chafik. Loin des caméras de télévision et de l’attention internationale, la province, elle, connaît depuis deux jours une escalade de la barbarie.
Les "garanties" et la "bonne volonté" affichée du nouveau gouvernement n’ont aucune réalité.
Les forces de police, quasiment absentes du Caire, sont déployées en province à grande échelle, notamment à Mahallah " ville ouvrière, capitale de l’industrie textile.
Les baltageyyas (policiers en civils et hommes de main armés) sont à nouveau lancés contre la population dans plusieurs villes : Suez, Wadi el Guedid, Tanta…
Le CHU d’Assiout (Haute Egypte) rapporte que 61 personnes ont été blessées hier soir à l’arme automatique. 8 morts. Alexandrie connaît des affrontements et des violences du même ordre.
Ce qui frappe à Mahallah, c’est de voir réapparaître sur la scène les camions anti-émeute de la police, et que ceux-ci cohabitent avec les chars d’une armée passive.
Laissez-faire, donc, de la part de l’armée.
L’armée ne peut pas se permettre de tirer sur les manifestants. C’est tout simplement inconcevable. Elle peut en revanche se retirer de la partie ou ne pas prendre part aux confrontations sanglantes. C’est ce que l’on voit dans la vidéo fournie ci-dessous où un fourgon de la police fonce dans les manifestants en fauchant ceux qui se trouvent sur son passage. Par dizaines, des manifestants encerclent le fourgon et le renversent.
Il semblerait que tout soit fait pour que la population se retourne contre son armée et que, légitimement, celle-ci réplique. C’est grave.
Titre de la vidéo : 8 février 2011. un fourgon de la police écrase des citoyens à Mahallah
http://crisdegypte.blogs.liberation.fr/cairote/2011/02/egypte-vidéo-extrême-violence-en-province.html
Egypte : 3 morts, 100 blessés au cours d’affrontements dans le sud
LE CAIRE - Au moins trois personnes sont mortes et une centaine d’autres blessées au cours d’affrontements récents entre police et manifestants dans une ville d’une oasis du sud égyptien, a appris mercredi l’AFP auprès d’un responsable de sécurité.
La police a tiré à balles réelles mardi contre des manifestants dans la ville d’El Khargo, à plus de 400 kilomètres au sud du Caire. Trois personnes ont succombé à leurs blessures mercredi.
La foule en colère a réagi en mettant le feu à sept bâtiments officiels, dont deux commissariats, un tribunal et le siège local du parti du président Hosni Moubarak, le Parti national démocrate (PND)...