Amis, Compagnons, Camarades et Confrères
Une nouvelle affaire de récidive grave et que nous trouvons tous infiniment douloureuse secoue aujourd’hui l’opinion publique.
Comme d’usage, l’homme qui est en charge de ce genre de problèmes depuis sept ans, d’abord comme Ministre de l’intérieur, puis comme Président de la République réagit par des moulinets et la promesse d’une nouvelle loi.
Nous savons tous que son émotion est sincère et profonde, c’est de sa compétence qu’il s’agit.
Il faut tout d’abord observer que dans le cadre de l’affaire actuelle, et pour autant que les faits soient connus ce qui n’est pas le cas, l’homme montré du doigt avait subi l’intégralité des peines prononcées qui n’étaient pas spécialement légères. Du point de vue du fonctionnement de la Justice, il est difficile de formuler des reproches.
Il faut surtout souligner que le problème posé n’est pas un problème de Justice ou de répression mais un problème de santé publique.
NI LES JUGES NI LES AVOCATS NI D’ EVENTUELS JURES N’ONT QUALITE POUR EVALUER LES RISQUES QU’UN INDIVIDU PEUT FAIRE COURIR A D’AUTRES. CE N’EST NI LEUR FONCTION NI LEUR COMPETENCE. Ils n’ont pour rôle que de sanctionner les infractions commises et prouvées. La justice ne peut s’occuper que du passé.
Il existe un texte applicable, l’article L 3213- 1 du CODE DE LA SANTE PUBLIQUE qui permet aux préfets ( à Paris au Préfet de police)de faire interner provisoirement dans un établissement spécialisé les individus réputés dangereux. Il appartient ensuite aux médecins de les traiter ou de les rendre à la vie courante, sous condition de guérison. Ce texte est parfaitement applicable aux détenus. Pour que ce texte soit appliqué il est urgent de renforcer, notamment dans tous les établissements pénitentiaires, les services médicaux à compétence psychiatrique, ce qui coûtera cher au contribuable mais sauvera des vies. Il est urgent aussi de rappeler au pouvoir exécutif que les préfets sont sous ses ordres, et que c’est donc sa responsabilité qui est en cause.
Il faut prendre des mesures pour éviter autant que ce peut ce genre de drames, mais gardons nous et des faux débats destinés à désigner des boucs émissaires, et surtout des fausses promesses comme nous en sommes aujourd’hui abreuvés.