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Un article crapuleux de la Voix du Patronat

A la demande des salariés concernés (licenciements massifs à Gel Service (Groupe Norbert Dentressangle), Wauquiez (Groupe Verdoso) en attente d’un éventuel repreneur et depuis des mois dans l’incertitude, Exp Pli Site (Groupe Colruyt) qui ferme purement et simplement), les organisations syndicales FO et CGT ont appelé à une manifestation le lundi 17 janvier dans la zone industrielle de Neuville.

Avec pour mot d’ordre : ILS VEULENT ENTERRER LA ZONE… MAIS NOUS NE SOMMES PAS MORTS !, les travailleurs directement concernés, eux et leurs familles, par cette saignée, ont éprouvé la nécessité d’alerter tous ensemble les pouvoirs publics et l’opinion, la nécessité de se battre TOUS ENSEMBLE contre ces logiques purement financières qui plongent le monde du travail dans le chômage et la précarité.

Après la fermeture de Diramode et les licenciements chez Xanaka (Groupe Mulliez), et la fermeture de Luxaflex (Groupe Hunter Douglas)… La crise a bon dos, elle touche toujours les mêmes, et les groupes en question engrangent de plantureux profits, sur la zone de Neuville comme ailleurs.

Cet événement a été relayé par la presse locale, dont la Voix du Nord :
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Tourcoing/actualite/Secteur_Tourcoing/2011/01/18/article_une-mobilisation-quasi-nulle-pour-la-def.shtml

Ci-dessous notre réponse à la presse :

Ils sont au total une petite centaine directement concernés par le chômage et l’angoisse des lendemains, la plupart ouvriers. Leur temps, ils l’ont vendu un prix dérisoire, à de grands groupes capitalistes, et ont disposé de trop peu de moments libres pour se former aux astuces juridiques, aux embrouilles politiques, aux canons médiatiques, qu’ils découvrent sur le tas, alors que leur « petit » destin intéresse, pour un temps très court, quelques politiciens suivis de quelques caméras.

Ils se battent toutefois, contre des géants, pas contre des moulins. S’empoignent avec des juristes, des DRH, des représentants d’actionnaires, même s’ils n’ont en poche qu’un CAP d’électricien. Ils frappent aux portes des maires, des députés, des Conseillers Régionaux. Cherchent un peu de justice de ce côté-là . Façon Don Quichotte, puisqu’ils n’y trouvent que discours pour espérer un peu. Se rassurent un peu quand ils voient un bout de leur lutte à l’intérieur d’un quotidien régional, entre les visites d’un Ministre et un concours de belote, c’est-à -dire des évènements…

Eux, salariés bientôt au chômage, des gosses à nourrir, une baraque à payer, des soins de santé qu’on ne rembourse plus, le prix du caddie qui augmente, eux, qui vendent leur savoir-faire et leur temps pour une misère, à Dentressangle, honorablement classé parmi les grandes fortunes de ce pays, à Colruyt, magnat belge de la distribution, à M.Ullman, un aventurier de la finance, qui déjà nous coûta quelques millions à l’époque du Crédit Lyonnais, des millions « effacés » par l’actuel chef du FMI.

Eux, salariés de Gel Service, Wauquiez, Exp Pli Site, continuent donc de se battre contre les personnages cités plus haut, personnages dont pourtant on entend si peu parler, comme s’il suffisait de lamentations et de pleurnichages pour révéler la vérité de la casse sociale en cours.

Eux, les petits, les humbles, se rencontrant, partageant au final le même destin, décident alors de faire cause commune ; sollicitent l’appui de leurs organisations syndicales, par ailleurs confrontées à la nécessité, au quotidien, de défendre la classe ouvrière partout où elle est attaquée ; et organisent une manifestation sur la zone, un jour de semaine, à midi. Hier, lundi 17 janvier.

Celle-ci regroupe une cinquantaine de personnes au départ, que rejoignent une vingtaine de salariés de Wauquiez en cours de route, ainsi qu’une dizaine de militants CGT venus, avec un peu de retard, exprimer leur solidarité sur leur temps de pause-déjeuner. Aucun permanent parmi eux, aucun « représentant régional ». Quelques politiques, moins d’une dizaine toutefois, les accompagnent. Leur présence est saluée pour ce qu’elle est, les salariés ont compris qu’elle attire les medias. Aussi lesdits salariés ne se formalisent pas lorsque Delannoy, retenu par d’autres obligations, quitte le cortège un peu avant que ce dernier soit grossi par les nouveaux arrivants. Visiblement, certains medias l’ont suivi.

Donc, ces quelques salariés en voie de précarisation, dont certains feront peut-être les gros titres plus tard (« Un SDF meurt de froid… », « Un chômeur désespéré… »), s’organisent, interpellent, manifestent avec une grande vitalité leur colère et leur dignité, se font entendre dans la zone et :

CECI EST UN NON-ÉVÉNEMENT

Au terme de celui-ci, les salariés de ces boîtes, sans doute trompés par quelque écuyer trop complaisant, ont éprouvé une sensation de dignité, quelque chose de sans doute encore plus difficile à mesurer que le nombre de participants à un cortège. Ne pas voir la signification d’une telle manifestation, dont l’enjeu n’était pas la prise du Palais d’Hiver, revient à ignorer les réalités les plus profondes de notre société. A ignorer tout simplement ce besoin de dignité que revendique aujourd’hui le monde du travail. Nous, nous l’éprouvons, et à ce titre comprenons la manifestation d’hier comme un succès.

Relatif. Très relatif. Nous ne comptons pas nos efforts pour mobiliser le monde du travail. Mais nous sommes bien placés pour voir les obstacles :

des années de reculs sociaux, accompagnés d’un « désespoir politique » nourri par les gouvernements de droite et de gauche, inféodés depuis 30 ans aux puissances financières.

des bas salaires, la pression du chômage, les crédits.

un discours ambiant, construit par l’industrie médiatique, encourageant le sentiment de résignation et de fatalisme.

des entraves permanentes à l’action syndicale et au droit du travail, auxquelles nos militants sont confrontés chaque jour, de manière systématique.

Nous luttons contre tout cela, et enregistrons de réels progrès : le nombre d’adhésions est en hausse, la volonté de lutter aussi ; mais il nous reste à convaincre nos syndiqués, les salariés dans leur ensemble, à « se bouger » même quand il semble qu’ils ne sont pas concernés.

Pour revenir à la manifestation d’hier, notre Union Locale salue les services de police qui ont encadré avec sérieux ce non-évènement qui a réuni pour eux « une soixantaine » de personnes, ce qui nous rapproche un peu plus de la réalité.

Selon les dires des salariés d’Exp Pli Site, cette manifestation a surpris leur direction, en modifiant encore le rapport de force : le processus de reclassement est en cours, sur des bases plus favorables aux salariés, nos délégués obtenant des garanties supplémentaires et le groupe Colruyt étant visiblement plus ouvert au dialogue qu’il ne le fut.

Le tribunal a aujourd’hui validé le projet de reprise chez Wauquiez. Les syndicats CGT et FO sur place se sont battus pour obtenir les conditions les plus favorables aux salariés qui ne seront pas repris sur le site (reclassements en interne essentiellement). Après des mois de lutte et d’incertitude, l’équipe intersyndicale sur place a pu montrer qu’on peut vaincre ce qu’on nous présente comme une fatalité. A ce titre, c’est une grande victoire, qui sera sans doute saluée comme telle dans vos colonnes.

Restent les licenciements à Gel Service. Rien ne changera sans une mobilisation des salariés eux-mêmes.

Nous serons alors à leurs côtés.

Puisse le présent communiqué compléter quelque peu des informations qu’on pourrait juger partielles, voire partiales.

UL CGT Tourcoing, le 18 janvier 2011

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