Il y a quinze ans, en 1995, l’OTAN entreprit une campagne de bombardements massifs contre les Serbes en Bosnie, sous le prétexte de les persuader d’accepter le plan "international" pour la Bosnie. Quelques années plus tard, en 1999, l’OTAN lançait une campagne similaire contre la Yougoslavie pour la forcer à renoncer au Kosovo.
Ces deux opérations menées contre les Serbes témoignent des intentions de l’OTAN d’en finir avec la Yougoslavie - allié traditionnel de la Russie, la seule puissance dans les Balkans à poursuivre une politique indépendante.
De la sorte, en 1995, l’OTAN décida d "amplifier son intervention afin d’infliger une défaite totale aux troupes serbes ce qui est strictement interdit par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Bien évidemment, les frappes aériennes contre les Serbes étaient présentées comme le dernier recours possible pour obtenir la paix. A cet égard il n’est pas inutile de noter que toutes les étapes de l’ agression de l’OTAN était coordonnée par le général Rasim Delic, commandant de l’Armée musulmane bosniaque, qui a personnellement choisi les cibles serbes à bombarder. Aussi on notera que l’intervention de l’OTAN au Kosovo en 1999 s’est effectuée sous le même signe de deux poids et deux mesures.
Dans les deux cas, l’OTAN a apporté son soutien exclusif à l’une des parties en conflit ! La République de Bosnie-Herzégovine est devenu un territoire difficile à maîtriser, en proie à la discorde, selon l’historienne russe Anna Filimonova.
L’OTAN s’est ainsi imposé comme arbitre contre les serbes dans l’ensemble des organisations internationales. Par ailleurs, la république de Bosnie-Herzégovine est sous pression constante par les tentatives permanentes des Occidentaux de limiter sa souveraineté en la privant de certaines attributions étatiques particulières. Il en va de même au Kosovo où les Etats Unis et l’OTAN disposent du Camp de Bondsteel - la plus vaste installation militaire mondiale, hors contrôle des Nations Unis ou de tout autre institution hormis l’OTAN.
Est-elle utilisée comme une prison secrète pour le compte de la CIA ? On n’en sait rien. Toujours est-il que les militants des droits de l’homme à travers le monde l’ont déjà surnommé « le petit Guantanamo européen ». Quant à l’Europe - ni le Conseil de l’Europe, ni le Parlement européen et encore la Commission - ne semblent capables de demander au Pentagone les raisons d’être de ces installations et encore moins sa fermeture.
(traduit par O&S)
(le grand soir : merci de préciser les sources)