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Les causes de l’explosion nucléaire de Tchernobyl

Les alarmes avaient été désactivées !

Bonjour à toutes et à tous,

La courte analyse qui suit est basée sur diverses lectures, dont une brève du Canard Enchaîné parue environ 6 mois avant l’accident de Tchernobyl et, surtout, sur le rapport secret de l’AIEA concernant cet « accident ». Ce document est consultable ici :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1368

On avait désactivé certaines alarmes parce qu’elles provoquaient souvent ce qu’on appelle des "pannes intempestives" ; c’est-à -dire des pannes qui n’existent pas réellement, mais que l’ordinateur croit détecter.

A Tchernobyl, il y avait aussi une autre cause : 6 mois avant l’« accident », le Canard Enchaîné avait publié une brève pour dire que les ouvriers du nucléaire en URSS étaient très fatigués parce qu’ils étaient de moins en moins nombreux et qu’on les faisait travailler de plus en plus longtemps.

"Normal", dans ce cas, que le directeur de la centrale de Tchernobyl ait fait débrancher de nombreux systèmes d’alerte, afin de supprimer les "pannes intempestives" qui donnaient sans arrêt du travail supplémentaire inutile aux ouvriers de la centrale.

C’est dans de si mauvaises conditions que les autorités avaient décidé de faire une expérience.

Une centrale nucléaire est une explosion atomique ralentie dans un équilibre instable.

Il arrive assez souvent que, pour réguler le réseau d’électricité, ou pour toute autre raison, comme par exemple charger le réacteur nucléaire en uranium ou plutonium neuf (en gros, pour "faire le plein"), l’on doive arrêter et redémarrer une centrale.

Quand on démarre un réacteur nucléaire, il faut le démarrer lentement, par sécurité, afin qu’il n’explose pas. Cela se fait en enlevant progressivement des barres de bore qui servent à réguler la réaction nucléaire, et notamment à l’empêcher de s’emballer et devenir explosive. On arrête le réacteur en faisant l’inverse, c’est-à -dire en enfilant de plus en plus de barres de bore.

L’expérience qui devait être réalisée est décrite dans les documents fournis. Elle devait se dérouler pendant que le réacteur fonctionnait à une allure ralentie à un niveau bien précis.

L’on parvint bien entendu à ralentir le réacteur, mais beaucoup trop vite (on était pressé, on ne voulait pas y passer le week-end !) ; aussi, il tomba bien plus bas que le niveau prévu pour l’expérience. Il fallut donc le redémarrer, mais le redémarrage se passa trop lentement au goût des salariés de Tchernobyl. En effet, ils étaient très fatigués, le week-end approchait à vitesse grand V, et ils ne voulaient surtout pas passer le week-end à réaliser cette maudite expérience.

Aussi, décidèrent-ils d’accélérer le réacteur nucléaire aussi vite que possible. Pour ce faire, ils ne respectèrent aucune consigne de sécurité, et ils enlevèrent beaucoup plus de barre de bore que le réglement les y autorisait (*). Les systèmes d’alertes automatiques ayant été débranchés, le réacteur s’emballa, et ce fut l’« accident ».

Voilà ce qui arrive quand on fait faire des expériences dangereuses sur des machines dangereuses à des ouvriers fatigués et surchargés de boulot :

Ca pête !

Bien à vous,
do
http://mai68.org

Note (*) : Ils durent pour cela bloquer un système de sécurité supplémentaire, celui qui fait baisser automatiquement des barres de bore en cas de problème.

Note suplémentaire : Ces barres de bore sont appelées "barres de commande" ou "barres de contrôle" et, à Tchernobyl, étaient en fait en carbure de bore.

Remarque : A la page 23 du document de travail fourni par les Soviétiques, après une liste de divers systèmes de sécurité mis hors fonction par les salariés de la centrale de Tchernobyl, on peut lire :

« Le mobile principal du personnel a été de mener à bien les essais aussi rapidement que possible. »

Ce document de travail ainsi que le rapport secret de l’AIEA sur Tchernobyl sont ici :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1368

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"c’est un cliché de journaliste que de souligner le caractère futile de lancer des pierres contre des tanks. Faux. Il est certain qu’il s’agit là d’un acte symbolique, mais pas futile. Il faut beaucoup de courage pour affronter une monstre d’acier de 60 tonnes avec des pierres ; l’impuissance du lanceur de pierres à arreter le tank ne fait que souligner l’impuissance du tank à faire ce qu’il est censé faire : terroriser la population."

Gabriel Ash

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