RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les causes de l’explosion nucléaire de Tchernobyl

Les alarmes avaient été désactivées !

Bonjour à toutes et à tous,

La courte analyse qui suit est basée sur diverses lectures, dont une brève du Canard Enchaîné parue environ 6 mois avant l’accident de Tchernobyl et, surtout, sur le rapport secret de l’AIEA concernant cet « accident ». Ce document est consultable ici :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1368

On avait désactivé certaines alarmes parce qu’elles provoquaient souvent ce qu’on appelle des "pannes intempestives" ; c’est-à -dire des pannes qui n’existent pas réellement, mais que l’ordinateur croit détecter.

A Tchernobyl, il y avait aussi une autre cause : 6 mois avant l’« accident », le Canard Enchaîné avait publié une brève pour dire que les ouvriers du nucléaire en URSS étaient très fatigués parce qu’ils étaient de moins en moins nombreux et qu’on les faisait travailler de plus en plus longtemps.

"Normal", dans ce cas, que le directeur de la centrale de Tchernobyl ait fait débrancher de nombreux systèmes d’alerte, afin de supprimer les "pannes intempestives" qui donnaient sans arrêt du travail supplémentaire inutile aux ouvriers de la centrale.

C’est dans de si mauvaises conditions que les autorités avaient décidé de faire une expérience.

Une centrale nucléaire est une explosion atomique ralentie dans un équilibre instable.

Il arrive assez souvent que, pour réguler le réseau d’électricité, ou pour toute autre raison, comme par exemple charger le réacteur nucléaire en uranium ou plutonium neuf (en gros, pour "faire le plein"), l’on doive arrêter et redémarrer une centrale.

Quand on démarre un réacteur nucléaire, il faut le démarrer lentement, par sécurité, afin qu’il n’explose pas. Cela se fait en enlevant progressivement des barres de bore qui servent à réguler la réaction nucléaire, et notamment à l’empêcher de s’emballer et devenir explosive. On arrête le réacteur en faisant l’inverse, c’est-à -dire en enfilant de plus en plus de barres de bore.

L’expérience qui devait être réalisée est décrite dans les documents fournis. Elle devait se dérouler pendant que le réacteur fonctionnait à une allure ralentie à un niveau bien précis.

L’on parvint bien entendu à ralentir le réacteur, mais beaucoup trop vite (on était pressé, on ne voulait pas y passer le week-end !) ; aussi, il tomba bien plus bas que le niveau prévu pour l’expérience. Il fallut donc le redémarrer, mais le redémarrage se passa trop lentement au goût des salariés de Tchernobyl. En effet, ils étaient très fatigués, le week-end approchait à vitesse grand V, et ils ne voulaient surtout pas passer le week-end à réaliser cette maudite expérience.

Aussi, décidèrent-ils d’accélérer le réacteur nucléaire aussi vite que possible. Pour ce faire, ils ne respectèrent aucune consigne de sécurité, et ils enlevèrent beaucoup plus de barre de bore que le réglement les y autorisait (*). Les systèmes d’alertes automatiques ayant été débranchés, le réacteur s’emballa, et ce fut l’« accident ».

Voilà ce qui arrive quand on fait faire des expériences dangereuses sur des machines dangereuses à des ouvriers fatigués et surchargés de boulot :

Ca pête !

Bien à vous,
do
http://mai68.org

Note (*) : Ils durent pour cela bloquer un système de sécurité supplémentaire, celui qui fait baisser automatiquement des barres de bore en cas de problème.

Note suplémentaire : Ces barres de bore sont appelées "barres de commande" ou "barres de contrôle" et, à Tchernobyl, étaient en fait en carbure de bore.

Remarque : A la page 23 du document de travail fourni par les Soviétiques, après une liste de divers systèmes de sécurité mis hors fonction par les salariés de la centrale de Tchernobyl, on peut lire :

« Le mobile principal du personnel a été de mener à bien les essais aussi rapidement que possible. »

Ce document de travail ainsi que le rapport secret de l’AIEA sur Tchernobyl sont ici :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1368

URL de cet article 11141
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Comment la mondialisation a tué l’écologie
Aurélien BERNIER
Le débat scientifique sur la réalité du changement climatique a ses imposteurs. Mais, en matière d’environnement, les plus grandes impostures se situent dans le champ politique. Lorsque l’écologie émerge dans le débat public au début des années 1970, les grandes puissances économiques comprennent qu’un danger se profile. Alors que la mondialisation du capitalisme se met en place grâce à la stratégie du libre échange, l’écologie politique pourrait remettre en cause le productivisme, l’intensification du (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Un écrivain doit désormais être un homme d’action... Un homme qui a consacré un an de sa vie aux grèves dans la métallurgie, ou aux chômeurs, ou aux problèmes du racisme, ou qui n’a pas perdu son temps. Un homme qui sait où est sa place. Si vous survivez à une telle expérience, ce que vous raconterez ensuite sera la vérité, la nécessité et la réalité, et perdurera.

Martha Gellhorn, 1935

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.