RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Colombie, Santos est élu, les USA peuvent dormir tranquille

Les Colombiens ont voté dimanche pour la poursuite de la politique de fermeté à l’égard de la guérilla, en élisant Juan Manuel Santos, ex-ministre de la Défense du gouvernement sortant, pour succéder à Alvaro Uribe qui avait atteint l’âge limite de 8 ans de gouvernance.

Juan Manuel Santos, 58 ans, élu avec 69% des voix contre 27,5% pour son rival, l’ex-maire de Bogota Antanas Mockus, a d’ailleurs, dans son discours de victoire, promis à la guérilla encore plus de fermeté.

"Le temps des Farc est compté", a-t-il dit, sous les hourras de ses partisans. "Nous continuerons à les affronter avec toute la dureté et la fermeté" nécessaires, a-t-il ajouté, en appelant la guérilla à libérer tous ses otages immédiatement "de manière unilatérale".

"Une fois de plus merci à Dieu, merci à la Colombie. Merci pour la confiance que neuf millions de Colombiens nous ont témoignée en dépit d’une pluie torrentielle et des matches de football", a déclaré le président élu devant des milliers de partisans rassemblés dans une salle de spectacles de Bogota.

"Santos, c’est Uribe", résumait une militante du mouvement du président élu, le Parti social d’union nationale (droite), venue fêter sa victoire. (http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/la-colombie-a-vote-pour-la-continuite-apres-huit-ans-d-alvaro-uribe-20-06-2010-971925.php)

La partie « Uribe » du clan Uribe-Santos. par Serge Charbonneau

La famille Uribe est clairement associée au monde de la mafia colombienne. La "ferme" familiale du père de Uribe, Alfredo, était voisine ce celle de Pablo Escobar.

Dans son livre "Amando a Pablo", l’ancienne amoureuse du chef de Medellà­n, Virginia Vallejo, assure que Pablo Escobar idolâtrait Alvaro Uribe. D’après son témoignage, Escobar disait de Uribe : " si ce garçon ne nous était pas tombé du ciel, il aurait fallu aller à Miami à la nage pour y porter la drogue aux gringos", insinuant ainsi qu’Alvaro faisait du transport de colis suspects par avion.

En 2004, la revue Newsweek a publié un rapport du Département de la Défense des États-Unis (DIA) qui met Alvaro Uribe à la 82e place dans une liste de 104 personnages liés au commerce de la cocaïne en Colombie. L’amitié de Pablo Escobar pour le père d’Alvaro Uribe était de notoriété publique, le parrain de Medellà­n a affrété un hélicoptère et publié divers messages de sympathies dans la presse lors de l’enterrement d’Alfredo.

Le père d’Alvaro, grand propriétaire terrien disparu en juin 1983. Il aurait été tué en résistant à une tentative d’enlèvement par la guérilla des FARC. Le document de la Defense Intelligence Agency (DIA), l’équivalent militaire de la CIA, dit qu’Alfredo Uribe a été « assassiné pour ses liens avec les narcotrafiquants ».

Pablo Escobar aurait donc été le parrain politique d’Alvaro Uribe.

En avril 2008, le cousin du président Uribe, Mario Uribe Escobar, a été arrêté pour ses liens avec le narcotrafic et les paramilitaires d’extrêmes droites.

Alvaro a même eu la "chance" d’avoir parmi ses conseillers un autre cousin de Pablo Escobar, José Obdulio que l’on dit être l’homme de l’ombre du dernier pacte de non-agression entre bandes criminelles de Medellà­n.

Uribe était un Président qui marchait les fesses serrés. On le constate par ses rapports avec Hugo Chávez. Tantôt de bonne entente comme si l’amitié entre les deux hommes était bien réelle et tantôt menaçant, arrogant et accusateur comme si on lui disait de ne pas trop "fraterniser" avec cet ennemi de l’empire.

La partie « Santos » du clan Uribe-Santos.

Concernant Juan-Manuel Santos, celui-ci a toujours été un ennemi total de Chávez. Absolument aucune Paix et aucune relation n’est possible entre les deux hommes. Son élection serait une menace réelle pour la Paix entre les deux voisins.

Les tensions sont vives aussi avec l’Équateur qui en 2009 demanda à l’Interpol de lancer un mandat d’arrêt contre Juan-Manuel Santos, poursuivi alors pour un raid contre la guérilla des Farc en territoire équatorien (le carnage du 1er mars 2008).
Juan-Manuel Santos, un néolibéral, militariste, belliqueux ayant à coeur ses intérêts et ceux de ses amis de Washington.

La famille Santos dont le patriarche, Eduardo, fut le 20e président de la Colombie de 1938 à 1942 possède une des plus grandes fortunes colombiennes. Il possède la quasi-totalité du monde médiatique colombien. Cette famille détient "El Tiempo" le plus grand quotidien de diffusion nationale ainsi que de multiples publications telles : Motor, Portafolio, Aló, beaucoup de journaux régionaux, TV cable Bogota, et est associé au puissant groupe espagnol Prisa propriétaire, entre autres, d’El Paà­s, journal néolibéral espagnol s’il en est un.

La famille Santos occupe donc une place prédominante dans le champ du pouvoir politique, économique et médiatique en Colombie. Les oncles de Juan-Manuel occupent les plus hauts postes de la Casa Editorial El Tiempo. Au gouvernement le vice-président est Francisco Santos, cousin du rédacteur en chef d’El Tiempo, Enrique Santos et aussi cousin de Juan-Manuel. Alfredo Santos est directeur de la revue politique la Semana.

En Colombie, à chaque campagne électorale, on a l’habitude de dire qu’El Tiempo ne perd jamais ses élections. Il a toujours sa part de ministres et d’ambassadeurs. Ces puissants du monde médiatique sont une sorte de permanence institutionnelle qui regroupe les "élites" oligarchiques utiles pour servir les intérêts des quelques riches familles possédant le Pays. Ils ne sont d’aucun parti. Ils sont "gouvernementalistes", c’est-à -dire toujours "près" du gouvernement. (Serge charbonneau http://www.legrandsoir.info/Election-presidentielle-en-Colombie.html)

Le toutou des USA

Ancien ministre de la défense, Santos a brillé pour ses opérations commando envers les FARC, les plus célèbres étant le bombardement (en territoire équatorien) du campement de Raul Reyes, numéro deux de la guérilla le 1er mars 2008, et l’opération Jaque ayant abouti à la libération des 15 otages dont Ingrid Bétancourt, en juillet de la même année.

Cette lutte sans merci pour la sécurité, et contre le narcotrafic, justifie l’implantation de bases militaires US en territoire Colombien.

Cultivant le culte de la peur, sa côte de popularité n’a eu de cesse d’augmenter, auprès d’un peuple pauvre, qui subit bien plus les violences des paramilitaires d’extrême droite, maquillées en actions de FARC, que celles de ces derniers. (lire http://forget.e-monsite.com/rubrique,les-charniers-de-colombie,1129224.html).

Financée en grosse partie par les USA, la course à l’éradication des guérillas serait même commanditée par la CIA. Santos entretenait des relations avec les USA, dont le président Uribe n’avait même pas connaissance. L’opération de libération d’Ingrid Betancourt, avec les couleurs de la croix rouge, avait été préparée en secret, sans qu’Uribe le sâche. (lire http://forget.e-monsite.com/rubrique,santos,1113364.html).

Uribe n’était qu’un pion diplomatique qui préparait le terrain pour Santos.

Peuple Colombien, vous avez été manipulés, vous venez d’élire votre bourreau.

Voisins Vénézuelien et Equatorien, attention l’empire américain se rapproche.

Source : Colombie, Santos est élu, les USA peuvent dormir tranquile

URL de cet article 10950
   
Même Thème
Tais toi et respire ! Torture, prison et bras d’honneur
Hernando CALVO OSPINA
Équateur, 1985. Le président Febres Cordero mène une politique de répression inédite contre tous les opposants. En Colombie, le pays voisin, les mêmes méthodes font régner la terreur depuis des décennies. Équateur, 1985. Le président Febres Cordero mène une politique de répression inédite contre tous les opposants. En Colombie, le pays voisin, les mêmes méthodes font régner la terreur depuis des décennies. Quelques Colombiennes et Colombiens se regroupent à Quito pour faire connaître la (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.