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Pauvre mais écolo !

L’UFC Que choisir est en colère : pendant un mois, en mars, dans toute la France, armés d’un stylo et d’un carnet, les bénévoles de l’UFC ont fait des relevés de prix et d’étiquettes énergétiques, sur des appareils électroménagers, dans les magasins.
Le tout sur les deux produits qui à eux seuls, représentent 50 % de la consommation d’électricité spécifique (hors chauffage, eau chaude et cuisson) : le réfrigérateur-congélateur, et le sèche-linge.

Des résultats décevants

En premier lieu, les associations locales ont constaté que les appareils les plus performants étaient presque totalement absents des rayons. Seuls quelques rares réfrigérateurs de classe A++, la moins consommatrice d’énergie, ont été trouvés. Idem pour les sèche-linge, où moins de 10 % du parc s’avérait peu énergivore. De plus, l’étiquetage n’est plus adapté : les appareils des classes les plus consommatrices (de B à G), ne sont plus proposés en magasin, comme l’impose à partir du 1er juillet prochain, la nouvelle directive européenne.

Pour faire la différence, désormais, des + ont été ajoutés à la lettre A donnant ainsi du A+ ou A++. Mais toutes les catégories, dans leur ensemble, apparaîtront toujours sur l’échelle des étiquettes, ce qui induira les consommateurs en erreur, le laissant croire à un geste écologique, en achetant un réfrigérateur de classe A, alors qu’en fait c’est le plus consommateur d’électricité désormais.

Pour les sèche-linge, les catégories A à G vont perdurer sur l’étiquetage, alors que les D à G n’existeront plus.

Des différences de prix exhorbitantes

Autre constatation, le français qui achète un appareil électroménager peu énergivore n’est pas payé en retour de son geste écocitoyen.

Imaginez que vous ayez besoin d’un réfrigérateur ; vous l’avez choisi tout beau, tout blanc, avec un congélateur en bas, et comme vous êtes soucieux d’environnement et que vous surveillez vos factures d’électricité de près, vous prenez un frigo classe A+, censé faire partie des moins gourmands en énergie. Vous avez fait une bonne affaire ? Et bien non ! L’appareil aura coûté 135 euros de plus qu’un classe A, et vous n’économiserez que 90 euros d’électricité en 10 ans ! Le frigo sera vraisemblablement « mort » avant d’avoir amorti son surcoût. Si vous achetez un A++, il vous faudra rajouter 243 euros de plus, soit une différence de 378 euros entre la classe A et la A++.

Pour les sèche-linge, il vous faudra 548 euros de plus pour accéder à la classe la moins énergivore. Il n’existe aujourd’hui, selon l’UFC Que choisir, aucune incitation pour les consommateurs, à acquérir des appareils électriques peu énergivores.

Un bonus-malus sur l’électroménager

D’où l’idée d’un bonus écologique sur les appareils électroménagers les moins consommateurs en électricité. Cette initiative fait son chemin en Europe où plusieurs pays testent actuellement la formule, dont les Pays Bas, l’Italie, la Belgique, et la France en région Poitou-Charente.

L’UFC Que choisir veut aujourd’hui aller plus loin et généraliser le système à l’ensemble de l’hexagone, en lui ajoutant un système de malus pour les produits les plus gourmands en énergie. Une lettre a été envoyée cette semaine à l’ensemble des parlementaires pour les sensibiliser au problème, et les inciter à passer à l’action. Mot d’ordre de Robert Bréhon, président de l’UFC Que choisir Nord Pas-de-Calais : « Etendons le dispositif du bonus/malus qui a fait ses preuves pour l’automobile aux appareils électroménagers ».

L’inverse de l’écotaxe sur les voitures

Sauf que l’écotaxe ( lire ici : La pastille verte (écotaxe) écologique auto ), taxait les voitures les plus polluantes, donc les plus puissantes, et donc les plus chères. Le bonus était essentiellement attribué aux petites cylindrées, moins génératrices de CO2. C’est donc ici, tout l’inverse que l’on propose, car si pour l’automobile, les plus chères sont taxées, et les moins chères détaxées, pour l’électroménager, il va s’avérer que c’est le strict contraire. Les appareils les plus chers ouvriront droit à des bonus, et les moins chers à des malus. Ce n’est socialement pas un système équitable.

On appauvrit les pauvres et on donne des ristournes aux riches…

L’écologie, telle qu’elle est promulguée actuellement, n’est donc réservée qu’à la bourgeoisie. Le gars qui dort sur des lingots va payer moins cher son réfrigérateur de luxe, alors que le pauvre qui saigne son SMIC pour remplacer son appareil bas prix en panne, va désormais payer plus cher. Et d’autant plus que les prix de base auront déjà augmenté, vu que les catégories les plus « polluantes » auront été retirées du marché (B à G pour les frigos, et D à G pour les sèche-linge), suite à l’entrée en vigueur de la directive européenne.

Messieurs de l’UFC Que choisir, avec tout le respect que j’ai pour vous, pouvez-vous nous dire quel sera, désormais, le prix du réfrigérateur le moins cher du marché, et quel était-il avant cette pantalonnade ?

Partant du principe que ces deux produits ont été les seuls contrôlés, mais que tout l’électroménager doit être à la même enseigne, on peut facilement déduire que l’on va encore pomper les pauvres, et, à l’image du bouclier fiscal, ou des traders, redonner de l’argent aux riches.

Non messieurs, ce n’est pas l’écologie que nous voulons, nous le peuple ; nous ne l’accepterons jamais, car sous prétexte de sauver la planète, elle favorise la paupérisation.

Source : Pauvre mais écolo !

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