Mikis THEODORAKIS : « Prémonition de grands malheurs pour la Grèce »
Article placé le 28 avr 2010, par Mecanopolis
Avec le sens commun dont je dispose, je ne peux pas expliquer et encore moins justifier la vitesse à laquelle notre pays a dégringolé à partir de 2009, au point d’en arriver au FMI, perdant ainsi sa souveraineté nationale et passant à un régime de tutelle.
mikis
Et il est curieux que personne jusqu’à présent ne s’est occupé du plus simple, à savoir de notre parcours économique chiffré à partir de données, degré par degré, de manière à ce que nous ignorants comprenions les motifs réels de ce développement vertigineux et sans précédent, qui a abouti à la perte de notre identité nationale accompagné de l’humiliation internationale.
J’entends parler d’une dette de 360 milliards, alors qu’en même temps je vois les mêmes dettes, voire de plus grandes, dans de nombreux autres pays. Donc, celle-là ne peut pas être la cause de notre malheur. De plus, un élément s’ajoute à mon trouble, celui de l’exagération des coups internationaux, portés sur un pays à l’économie insignifiante, ce qui finit par être suspect. Ainsi suis-je conduit à la conclusion que quelques personnes nous amènent à la confusion, nous font peur, de manière à nous conduire au FMI, qui constitue un facteur clef dans la politique expansionniste des Etats-Unis et qui lance la solidarité européenne comme de la poudre aux yeux, pour cacher qu’il s’agit d’une initiative purement américaine, pour nous jeter dans une crise économique artificielle, de manière à ce que notre peuple ait peur, qu’il s’apprivoise, qu’il perde des conquêtes précieuses et enfin qu’il se mette à genoux, une fois la domination étrangère acceptée. Mais pourquoi ? Pour servir quels plans et quels objectifs ?
Bien que j’aie été et reste partisan de l’amitié gréco-turque, je dois dire que je crains et un renforcement soudain des relations, et les contacts précipités entre ministres et autres acteurs, et les déplacements récents à Chypre, et la prochaine visite d’Erdogan. Je soupçonne que la politique américaine en arrière-plan dissimule ses projets suspects, qui concerne notre espace géographique, l’existence de gisements sous-marins, le régime de Chypre, la mer Egée, nos voisins du nord et l’attitude arrogante de la Turquie, le seul obstacle étant la méfiance et l’opposition du peuple grec.
Tout autour de nous, de près ou de loin, tous sont attachés au char des USA. La seule différence, c’est que nous a été imposée la dictature et, à l’issue, la perte de 40% de Chypre, et ensuite, les visées de l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine et l’ultranationalisme des Albanais, ce que nous acceptons continuellement sans coup férir.
Il faudrait ainsi que nous soyons éliminés en tant que peuple et c’est ce qui arrive exactement aujourd’hui. J’appelle les économistes, les politiciens, las analystes, à me démentir. Je crois qu’il n’existe pas d’autre logique en dépit du complot international, auquel ont participé les européens philo-américains du type Merkel, la Banque Européenne, la presse réactionnaire internationale, tous ensemble ont participé à un « grand machin », la dévalorisation d’un peuple libre, soumis à des vassaux. Moi, je ne peux donner aucune autre explication. Je reconnais que je ne suis pas un expert mais ce que je dis, je le dis avec mon sens commun. Beaucoup d’autres pensent comme moi et nous verrons ce que les jours à venir nous réserveront.
En tout cas, je voudrais préparer l’opinion publique et souligner que si mon analyse est juste, alors la crise économique (qui, comme je le dis, nous a été imposée) n’est pas seulement la première pilule amère qui suivra un déjeuner enjoué ; viendront des questions nationales cruciales, dont je ne veux pas imaginer où elles nous conduiront.
Mikis THEODORAKIS
Athènes, le mardi 27 avril 2010
Traduit par Josette Vossot
Source : RESALTO
RESALTO est une revue d’intervention politique et culturelle, qui défend l’hellénisme.
C’est elle qui a la primeur des déclarations de Mikis THEODORAKIS. Elle l’a mise en ligne hier soir. Aujourd’hui 28 avril, cette déclaration est diffusée dans les blogs de résistance patriotique et elle est citée en partie dans le journal à grand tirage « To Vima ».
Reproduction autorisée avec indication des sources
http://www.mecanopolis.org/?p=16283
Les syndicats préfèrent la rue au rdv avec un ministre sans pouvoir
[infogrece] "¢ Publié le 27 avril 2010 à 20:37:57 UTC
En attendant la grève générale ce sont les grèves par corporation qui rythment le pavé à Athènes, comme ce mercredi où la capitale était sans transports en commun.
La direction de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE), principal représentant du privé, qui devait rencontrer lundi le ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Andréas Loverdos, estimant qu’après le recours du gouvernement Papandréou à l’aide du FMI, une telle rencontre était dépourvue de sens, a renoncé au rendez-vous avant d’annoncer une grève générale commune avec le secteur public pour le 5 mai.
M. Loverdos a dénoncé les composantes de la confédération qui ne lui ont pas permis d’avoir le feu vert à la participation à la réunion programmée, relevant que "il n’existe certes aucun Grec ignorant la situation tragique dans laquelle se trouve le pays. Le consensus national et social, même dans des cas de désaccords, reste l’outil le plus essentiel dont dispose la Grèce aujourd’hui pour sortir de la crise. Que celui qui fait éclater cette union prenne ses responsabilités".
Par ailleurs la centrale syndicale a annulé sa rencontre avec les experts de l’UE, de la BCE et du FMI, qui se trouvent actuellement à Athènes.
Dans un communiqué de la GSEE, son président, Yannis Panagopoulos, explique que cette décision d’annuler la rencontre avec le ministre a été prise à la majorité compte tenu qu’elle n’avait plus aucun sens après la demande d’activation du mécanisme de soutien UE/FMI et toutes les déclarations-annonces qui ont suivi.
Convoqué mardi, le comité exécutif de la GSEE a rappelé que la sécurité sociale et le droit au travail ne sont pas négociables, et a appelle, en commun avec l’ADEDY, principal syndicat du secteur public, à une grève générale le mercredi 5 mai, espérant à une participation massive de la population afin "d’envoyer un message fort au gouvernement et à la troïka d’experts UE/FMI/BCE que les expérimentation néolibérales au dos de la société grecque sont criminels".
De plus en plus, il est question, sous la pression des négociateurs internationaux de demander des diminutions de salaires dans le privé pour restaurer l’état des finances publiques.
Le deuxième syndicat du privé, le PAME, proche des communistes, a annoncé sa participation à la journée d’action du 5 mai.
http://www.info-grece.com/news/societe/201004/greve-generale-le-5-mai,5265F1.html