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Scandales et polémiques s’abattent sur l’Eglise

Agé de 85 ans, on le dit fatigué. En effet, tout indique que les cinq années de son pontificat ont dû user Benoît XVI. Les multiples affaires de pédophilie provoquent, à juste titre, de vives réactions, le plus scandaleux résidant dans la chape de silence voulue par la hiérarchie catholique au fil des vingt dernières années. Et pourtant, ce ne sont pas ces affaires de pédophilie qui entraînent certains évêques et théologiens à évoquer la nécessité de réunir un concile afin de « rétablir l’Eglise sur le droit chemin » : c’est le bilan des cinq dernières années papales jugées par eux comme une « interprétation rétrograde de Vatican II. »

Le théologien Hans Küng vient de publier un véritable brulot intitulé « Il faut réunir un concile ». L’homme n’est pas n’importe qui. Il a été avec le futur Benoît XVI, l’un des plus jeunes théologiens du concile Vatican II. Il a été aussi un des premiers visiteurs du nouveau pape avec lequel il a échangé pendant plus de « quatre heures ».Or, voici Hans Küng exprimant sa déception et en expliquant les raisons.

Il dresse un constat d’échec de la politique du pape. Echec du rapprochement avec les Eglises protestantes ; volonté de béatifier Pie XII ; caricature de l’Islam ; refus des préservatifs pour lutter contre le Sida, notamment en Afrique ; réintégration d’évêques intégristes ; nomination à la tête de l’administration du Vatican d’adversaires du concile…

En évoquant les abus sexuels dont des prêtres se sont rendus coupables sur des milliers d’enfants et d’adolescents Hans Küng souligne que « tous ces scandales sont dévastateurs pour la réputation de l’Eglise. » Et il conclut : « Face à la crise de l’Eglise, j’adjure les évêques de mettre dans la balance le poids de leur autorité. Un nombre inimaginable de gens ont perdu confiance dans l’Eglise. Seul un abord ouvert et franc des problèmes et des réformes est en mesure de la restaurer. Je demande, avec tout le respect qui est dû aux évêques, qu’ils y contribuent, autant que possible en commun. »

Peu sont ceux qui misent sur des changements au Vatican. La plupart des observateurs estiment qu’il faudra attendre le successeur de Benoît XVI. Il aura, lui, à ouvrir la réflexion sur le célibat des prêtres, la place des laïcs et des femmes dans l’Eglise.

La tourmente va laisser des traces. De nombreux chrétiens souhaitent l’ouverture du débat, la transparence et le retour aux valeurs fondamentales. Seront-ils écoutés ?

José Fort

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Les éditocrates - Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle, Aude Langelin
Vous les connaissez bien. Leur visage et leur voix vous sont familiers. Ils signent tous les jours un éditorial dans la presse écrite ; ils livrent une chronique chaque matin sur une antenne de radio ; ils occupent les plateaux des grandes - et des petites - chaînes de télévision ; chaque année, voire plusieurs fois par an, leur nouveau livre envahit les tables des librairies. « Ils », ce sont les « éditocrates ». Ils ne sont experts de rien mais ils ont des choses à dire sur (presque) (…)
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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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