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La « Transition » !

La « Transition » !

Par Michel MENGNEAU

Pourquoi échafauder des théories sur la transition, tandis qu’une rupture franche avec le capitalisme pourrait être à priori la solution pour se débarrasser de la pensée unique !

Mais comment organiser alors cette rupture ? Pour ce faire, on pense tout de suite aux grands mouvements populaires de 1936, 1945, 1968, qui font dire à certains nostalgiques qu’il faut reconstruire une nouvelle forme de Front anticapitaliste pour recréer la dynamique de ces époques. Mais de quelles dynamiques s’agit-il ? Si ce sont celles qui ont permis les grandes avancées sociales à chaque événement, cela ne peut être contesté.

Seulement voilà , ces embellies n’ont duré qu’un temps puisqu’elles n’ont pas réglé le fond du problème, à tel point d’ailleurs que un peu plus de soixante dix ans après le Front Populaire de 1936 on va travailler le dimanche, prendre sa retraite à 70 ans, et avec les heures supplémentaires faire des semaines de 45 à 50 heures, un recul sans pareil ! Et pour cause, même si l’on a gagné maints avantages sur le moment, on n’a pas éradiqué le capitalisme qui, lorsqu’il cède pendant un temps, fini toujours par récupérer les acquits qu’il a octroyés. Donc, à dates fluctuantes, quand on ne s’est pas attaqué véritablement à la cause profonde de nos maux, il faut recommencer à lever le poing pour tenter de remettre les pendules à jour ; ce qui fait qu’à chaque fois, cela étant encore plus symptomatique depuis quelques temps, quand on a l’impression d’avoir négocier un bon accord, c’est toujours en y laissant une partie des acquits sociaux déjà durement négociés.

D’autant que, à la mode actuelle, ce n’est pas par quelques manifestations parfois éparses, mal structurées, peu dynamiques, que l’on va vraiment bousculer l’hégémonie capitaliste. C’est même pire puisque c’est avec une certaine satisfaction que les patrons regardent passer un rassemblement somme toute sympathique d’où fusent quelques slogans lancés pour la forme, on fait de jolies photos d’une procession sage, on affiche de grandes banderoles, un peu à la manière, mais en moins bien que les défilés de carnaval qui autrefois faisaient le bonheur des petits et des grands dans beaucoup de cités. C’est d’ailleurs souvent avec trop peu d’enthousiasme et de désinvolture que sont préparées ces manifs ! En effet, j’ai assisté récemment à une balade roborative où la sono ne fonctionnait pas car, avant, on avait tout simplement oublié de vérifier l’état du groupe électrogène, comme si les prises de parole étaient secondaire et finalement importaient peu. On a eu l’impression d’être là pour la forme, trois petits tours et puis s’en vont…si ça ne vous gêne pas, on reviendra peut-être dans deux mois ! Ne faisons pas de vague pour ne pas réveiller une société en profonde léthargie ; en somme, un peuple qui a complètement oublié qu’il était souverain ! ; mais sait-on encore ce que cela veut dire !

Ce n’est, à l’évidence, pas la méthode pour la rupture, du moins, tant que la motivation en sera à l’état larvaire ainsi qu’elle est actuellement… La vraie Révolution n’est donc pas pour demain !

Il y a ceux qui pensent que l’on va pouvoir renverser le système par les urnes. Comme si le suffrage universel était la réponse à tout. On devrait pourtant se souvenir de 1981, la montée d’espoir ; et puis la gauche plurielle qui en 1983 baisse son pantalon devant le diktat de la société de consommation et qui se met alors au service des marchés sous prétexte de croissance. C’était, effectivement, la rupture. Rupture inconditionnelle avec une société que l’on aurait voulu de partage, mais qui ouvrira en grand les bras à l’hégémonie capitaliste ; la grande tromperie, qui annihilera toute revendication néanmoins fondée sous prétexte que le gouvernement était prétendu de gauche et qu’il n’était pas de bon ton de s’opposer à un régime que l’on avait souhaité, ce qui nous mena au summum de l’incompétence politique avec une privatisation tout azimut sous la férule de Jospin et des instances dirigeantes du PS comme même la droite n’aurait pas osé. Parti Socialiste, qui, depuis, poursuit dans la lignée en n’affichant aucune revendication anticapitaliste, si ce n’est de se prévaloir d’en être l’assistante sociale. Comme on sait que le rôle des assistantes sociales est toujours mis plus ou moins sous l’éteignoir en système ultralibérale, on imagine que leurs propositions d’actions futures ne seront que de la poudre aux yeux.

Au regard de cette expérience, somme toute ratée pour le peuple, ils y en a qui rêvent à une sorte de front de gauche pour sortir du marasme idéologique dans lequel les socialistes ont conduit la gauche. L’idée n’est pas à rejeter sur le principe, mais avant que le rapport de force projette cette composante sur le devant de la scène politique pas mal d’eau aura coulé sous les ponts.

Il y a plusieurs raisons à cela. Considérons d’abord la forme d’abord.

Si le Parti Communiste a toujours des structures et un nombre de militants actifs et encore agissants, malheureusement c’est devenu un parti vieillissant où l’on constate que peu de renouvellement. Pour le Parti de Gauche, là , par contre, il n’y a pratiquement pas de structure et un nombre infime de militants, donc un parti essentiellement électoraliste. On ne s’attardera pas sur la Gauche Unitaire qui n’existe que par le fait de Picquet, en fait, un fantôme politique.

Sur le fond maintenant, c’est un peu plus difficile pour bien sérier le problème car si on prend le cas du PCF par exemple, on aura vu de tout, et de fait, un peu n’importe quoi.

Effectivement, lors des régionales ont a assisté au balais sauve-qui-peut-les-élus assez incompréhensible pour la plupart des citoyens. Tantôt on a trouvé des candidats avec le front de gauche, tantôt, des candidats partis batifoler avec les socialos dès le premier tour ; sans qu’il y ait d’ailleurs une véritable mise en cause de ces troublions de la part des instances dirigeantes du PCF. Si, quelques admonestations ont donné le change pour conforter une désapprobation de façade, et c’est tout. Il aurait été bien qu’ils soient radiés du parti, cela aurait été perçu comme un geste fort. Mais on sait par expérience que quelques élus ne sont malgré tout pas négligeables quand on est conscient que le parti n’a pratiquement plus d’électeurs !

Le Parti de Gauche quant à lui c’est une autre paire de manches ! D’abord, quoique l’on y fasse, les repentis laissent toujours perplexes et trainent derrière eux leurs passés. Ce n’est pas un procès d’intention, mais il suffit de lire les textes récents de ce parti pour s’apercevoir que son concept est encore marqué par la sociale démocratie, surtout lorsqu’il préconise des demi-mesures pour le système bancaire. Peu de nouveauté donc, si ce n’est de pomper à droite et à gauche quelques poncifs prétendus évolutifs sur nos sociétés. Si je ne m’abuse, il a même été question de décroissance avec un survol assez allégorique de la question. A l’évidence, Mélenchon, s’est taillé un parti à sa mesure, d’ailleurs on l’a entendu dire à plusieurs occasion, et lire : « Mon parti… », c’est tout dire. Bon, nous laisserons patauger dans les rêves ceux qui ont besoin d’un leader pour faire de la politique, leader qui, de surcroit, a trop longtemps été en politique et qui en connaît suffisamment les rouages pour ne pas en abuser. Il faudra sans doute un peu plus de détermination anticapitaliste, et de fraicheur politique pour que l’on accorde quelques crédits à ce parti. Car aussi, une nouvelle fois, le culte de la personnalité est porté au pinacle, ce qui n’est pas le mieux pour donner du vrai pouvoir au peuple…D’autant qu’il s’agit d’un parti qui ne s’appuie sur aucune idéologie de fond, si ce n’est qu’une sorte de magma électoraliste conçu autour d’approches politiques qui seraient soi-disant les désidératas des citoyens pour construire une nouvelle société.

Reste l’élément fédérateur, s’il le voulait, ce pourrait être le NPA car c’est un parti jeune avec néanmoins des structures militantes qui s’affirment. Cependant, pour l’instant, ce parti, n’a pas, semble-t-il, encore abandonné définitivement la rigidité parfois excessive du trotskysme ; même si l’on sent un certain assouplissement sur les principes de base d’une révolution permanente ne voulant pas s’impliquer systématiquement dans une prise de pouvoir, révolution permanente qui d’un autre côté n’est pas à dédaigner, ni à rejeter.

Pour ma part, j’ai beaucoup de respect pour l’attitude du NPA lors des élections européennes car sa position fut à contrario d’un électoraliste débridé, en dénonçant une élection particulièrement inutile. Le peu d’efficience du parlement européen vient de le confirmer, on en a pour preuve l’inexistence de députés européens fantoches qui ont été totalement incapables d’empêcher la prolifération des OGM. Ce n’est pas une surprise, mais une désagréable constatation ! Malheureusement, cette position qui fut la plus honnête politiquement a été mal perçue, mais surtout mal comprise par des gens qui ne voyaient l’avenir que dans une union électoraliste allant néanmoins à contre-sens de la logique, c’est dommage pour cette attitude responsable car c’était là qu’était la vérité. Sur la lancée de l’incompréhension est venue s’ajouter l’histoire du foulard islamique. Qui tombant après l’épisode inopportun de l’identité nationale, a dans la continuité donné du papier à noircir à des médias qui n’en demandaient pas tant pour finir de jeter le trouble sur une prétendue formalisation de la société française. Si l’on peut regretter cette mauvaise approche du mélange des genres en politique, on ne peut que reconnaître le respect de la démocratie de base du NPA pour laquelle le bureau national à laisser l’initiative aux instances locales. Ils y a eu d’ailleurs dans d’autres partis des gens qui ont tiré à boulet rouge sur le NPA à cette occasion, mais qui ont surtout oublié de dire que dans leur parti des femmes voilées y militaient aussi, voire des élues municipales, mais que l’on avait fermé les yeux et que de surcroit, si cela avait été médiatisé à outrance comme se fut le cas pour le NPA, le centralisme démocratique aurait vite fait régler le problème par le sommet, concept pyramidal à contrario d’une démocratie horizontale et directe. La besace de devant pour les défauts d’autrui, on connaît la suite…

Par conséquence, le résultat des régionales ne peut pas être significatif en terme d’alliances puisque le très bon résultat du Limousin est particulièrement atténué par celui des Pays de Loire où l’alliance était encore plus large avec en prime un accord programmatique assez complet, et dont beaucoup d’orientations laissaient apparaitre des mutations singulières pour l’avenir de notre société. Sans doute quelques erreurs stratégiques comme le non-démarquage franc vis-à -vis du PS en sont l’une des causes ; toutefois, cela demanderait une interrogation plus profonde sur la réactivité de l’électorat lors de vrais enjeux de société desquels serait absent l’hyper médiatisation en faveur du « bi-partiste », et raison de plus pour la politique spectacle qui fait un écran de fumée aux problèmes de fond. L’accent fort porté sur la médiatisation des leaders pour un oui pour un non en est le meilleur exemple.

Malgré ses accords et alliances dans les composantes les plus représentatives de la gauche qui se targue d’être anticapitaliste, les conceptions sur cette notion sont néanmoins assez floues pour certains et particulièrement autour de la mise en place et construction d’une autre société ; c’est d’autant plus flagrant pour le productivisme pour lequel on sent de grosses divergences sur l’analyse que l’on pourrait avoir sur ce principe, principe qui sans conteste favorise pourtant le consumérisme à outrance du capitalisme. Le PCF a pour sa part du mal à se désengluer de l’idée d’industrialisation forte et planifiée, alors qu’il y a déjà assez longtemps des intellectuels marxistes comme Marcuse ont rejeté la « laideur industrielle », puisque c’est ainsi qu’il l’appelait. Le meilleur exemple est celui de l’avenir des chantiers navals demandant un tout autre regard que celui qui veut que l’on soutienne inconditionnellement, par une politique à court terme de renflouement, une entreprise qui devrait pourtant opérer une mutation, et s’en doute une dispersion structurel, si elle veut entrer dans l’ère des relocalisations futures. Surtout si l’on part du principe qu’il est préférable de fabriquer des jouets dans de petites entreprises françaises plutôt que les faire venir par porte-container de l’autre bout de la planète ; c’est une autre façon de concevoir l’avenir et qui mérite une attention différente pour sortir des concepts habituels. De toute façon, dans le système capitaliste, même en mettant en avant le savoir faire, lorsqu’ils veulent profiter d’une main-d’oeuvre moins coûteuse qui existe ailleurs, sans vergogne les décideurs délocalisent à un moment ou un autre sans toutefois s’être privés des subsides que la collectivité à gentiment donnée pour maintenir les bassins d’emploi ; enfumage que les naïfs et ceux qui se voilent la face pour ne pas voir la réalité n’ont encore pas compris. Il en est de même pour Notre-Dame-des-Landes dont il semblait que l’abandon du projet faisait consensus jusqu’à ce qu’un responsable communiste, Le Bronze, revienne en arrière et demande un moratoire. On sent bien qu’il y a là encore des divergences profondes et que la décolonisation de « la pensée unique » de l’imaginaire demande un travail peut-être différent. Du moins une approche qui serait plus en continue que des élections où des coups de gueules qui mèneraient, si on ose l’espérer, à la révolution.

Nous n’en sommes pas là , mais par contre on peut commencer à tisser des réseaux locaux de contre-pouvoirs. Les contre-pouvoirs ne sont pas nécessairement des actions fortes et médiatiquement reconnues, mais un lent travail de sape des structures capitalistes et des réflexes productivistes et consuméristes que cela engendre.

Le tissu industriel traditionnel va disparaitre du fait de la délocalisation active que les actionnaires poussent à l’envie pour aller chercher un rendement maximum des intérêts du capital où la main-d’oeuvre est la moins onéreuse, celle-ci n’ayant à leurs yeux que la valeur d’une variable d’ajustement. Alors, changeons les règles du jeu, reconstruisons localement nos moyens de fabrication que l’on orientera essentiellement vers la demande de l’usage. Les subsides donnés lors des licenciements pourraient fort bien aider à pourvoir aux besoins premiers, machines, outillages, pour des petites structures autogérées. Les aides que les régions apportent aux grosses sociétés seraient sans doute plus utiles pour développer cette forme d’entreprise qui répondrait aux besoins locaux en pérennisant un emploi qui ne serait plus sous le dictat capitaliste. Outre le fait de redonner un sens aux savoir-faire, le travail retrouverait une notion de partage que la productivité a complètement effacée des réflexes sociétaux. C’est une forme de contre-pouvoir dans la mesure où l’entreprise ne participe plus au consortium de la pensée unique au service de quelques nantis, mais travaille pour la collectivité en offrant une responsabilité directe aux travailleurs.

Sans être utopiste, avec un peu de bon sens on peut préconiser la gestion communale de l’eau afin de la sortir des profits des grands groupes, une gestion collective et locale des déchets qui seront en concomitance avec leurs diminutions l’un des enjeux de l’avenir ; ce qui permettrait de mettre en place des petites fonderies non polluantes avec les métaux récupérés, etc. Tout ceci en parallèle avec des circuits de distributions courts afin de court-circuiter la grande distribution mondialisée. Ce ne sont que quelques pistes qui peu à peu pourraient modifier les perceptions de la société de demain et amener vers la rupture. Il serait aussi naturel que par exemple dans les lycées professionnels, lors des cours sur l’entreprise, que les notions d’autogestion, voire de coopératives ouvrières fassent partie du panel éducatif proposé aux élèves, et non pas uniquement comme innovation une auto-entreprise qui ne se démarque pas vraiment du système capitaliste.

C’est donc en transformant les racines de notre société que la transition peut se faire, transition effective qui lorsqu’elle aura suffisamment tissé ses réseaux de contre-pouvoirs créera une masse critique qui fera basculer dans une autre société. Il est sûr et certain que cette forme de rupture sera beaucoup plus pérenne qu’une révolution qui ne s’appuiera sur aucun travail de base, et surtout sur une vraie démocratie directe dont seule l’autogestion en est l’élément moteur.

Il s’agit donc bien de « transition » pour permettre la création de la masse critique et non de la métamorphose dont Edgar Morin en a fait l’éloge. Métamorphose qui est basée sur le principe de transformation d’une société capitaliste en une autre forme de société capitaliste avec tout un ensemble de cache-misères n’apportant que peu de bien-être à la condition humaine, sans parler de l’écologie dont il n’a fait que survoler les causes profondes de la désagrégation planétaire. D’ailleurs il place à dessein le concept croissance/décroissance dans la même entité économique alors que ce sont deux principes totalement différents ; car en effet, si la croissance est un paradigme essentiel de l’économie capitalisme, dont le productivisme en est la conséquence directe et duquel est absent à fortiori un distinguo volontariste entre l’usage et le mésusage ; la Décroissante pour sa part s’apparentant plus à une forme sociétale qui remet en cause les structures de la productivité et donne, de fait, la priorité à l’usage. On ne peut que regretter qu’il cite la mutation de l’ère de l’automobile vers le chemin de fer sans faire une approche complète et profonde sur la collectivisation des transports qui pourrait mettre un frein à la déshumanisation de notre société, et rompre avec l’obsession individualiste. A l’évidence dans sa théorie, les fondements de la pensée unique ne s’en trouvant véritablement pas ébranlés, seule la forme et les priorités changent…

Tandis que la transition est un passage vers la mutation totale de la société pour asseoir durablement la rupture, qu’elle soit physique ou intellectuelle, avec le capitalisme.

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Personnellement, je n’ai jamais très bien compris ce qu’est le féminisme. Je sais par contre que les gens me qualifient de féministe chaque fois que j’exprime une idée qui me différencie d’un paillasson ou d’une prostituée.

Rebecca West

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