RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Arrêtez le feu !

Silence dans les rangs, Johnny est mort !

Pardon, vous avez parlé de qui ?

De Johnny Hallyday, tête de nœud.

Avec ce court dialogue, Aurore Berger, députée LRM, parlerait d’une ’rare indignité’. Fidèle petite soldate du chef-Président pour qui nous venons de perdre un héros français, vous avez bien lu, héros français, mais vous le savez déjà, non ? Car pas une seconde ne passe sans que la radio, la télévision, la presse écrite, les hauts-parleurs des rues ne nous imposent une lamentable litanie à la gloire d’un héros du show-biz, plus précisément d’un activateur de l’industrie du spectacle. Oui, un héros qui fait le fond des poches des Français et qui paye ses impôts en Suisse. Certes, je n’ai pas échappé au charme de certaines des chansons qu’il interprétait, mais de là à suivre le ban et l’arrière-ban de la puissance médiatique qui nous invite à une danse macabre au rythme des spots publicitaires requinqués, non, je n’en serai pas ! Johnny n’aimait pas la gauche, c’est son droit, ’je n’aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça’ et tout naturellement il a appelé à voter Emmanuel Macron. Alors, rien d’étonnant lorsque le Président force la dose pour lui renvoyer l’ascenseur en le qualifiant de bad Boy et de héros français avec, à l’appui, la mise en œuvre d’un cortège que certains, sans aucune mesure, rapprochent de celui de Victor Hugo. Pendant ce temps-là, derrière cet écran de fumée, bébétrump continue de jouer avec le feu, la réforme du SMIC s’éveille et le régime des retraites frise la dévastation, sans oublier la réforme de l’éducation avec laquelle j’aurais quelques convergences, tiens, tiens, tiens !

C’est vrai, j’aime la langue française et je ne supporte plus, jusqu’à vomir, le sabir francoanglosaxon des gensdetélé. Aussi, une petite dictée pour commencer la journée ne devrait pas faire de mal, relayée, bien évidemment, par quelques lectures à haute voix, de nos classiques ou de nos contemporains, Aragon et Jean d’Ormesson par exemple. Ne riez pas, le mal est profond et se voit ou s’entend de plus en plus à la télévision tel ce Grand Soir 3’où, durant un sujet sérieux de plusieurs minutes sur l’illettrisme, la bande annonce du bas d’écran rappelait sans cesse ’Le gouvernement préconise la dictée contre l’illetrisme’, oui, l’illetrisme avec un seul t. Qui était aux commandes ce soir-là ? Qui a rédigé cette bourde ? Je ne réclame pas de nom, je m’interroge simplement sur le mode de recrutement des gensdetélé qui, à longueur de journée, ne cessent de nous donner des leçons de bonne conduite, de consommation, d’éducation, alors qu’ils sont eux-mêmes les fruits gâtés de la déconfiture.

D’où cela peut-il venir ? Je me garderai de simplifier la réponse, mais les bouchesdetélé ne cessent de se gargariser de formules et de titres francoanglosaxons, Boxing day, Late football club, prime-time qui témoignent d’une crise de notre langue dans des sphères où parler anglais présenterait la garantie d’un certain modernisme, d’une appartenance au savoir supérieur comme à l’époque où, pour faire savant, il fallait parler latin, surtout pour cacher la méconnaissance, des médecins en particulier. Ah, qu’il est bon de stigmatiser l’autre, la multitude ignorante (le vulgum pecus), qui ne parle qu’une étrange langue, le français !

URL de cet article 32674
   
Une histoire populaire des États-Unis - De 1492 à nos jours
Howard ZINN
Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

A la fin, nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemis, mais des silences de nos amis.

Martin Luther King

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.