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AQBI : Al Qaïda en Banlieue Islamique

Les événements du moment sont dignes d’un feuilleton de télévision du genre : les experts toulousains.
Certes personne ne cautionne la mort, je le répète, un humain décédé peut remettre en cause l’humanité. Alors comment la mort peut elle être un signe de réélection ?

Il faut lire entre les lignes et voir ce que veut nous montrer le gouvernement français :

 Tout d’abord « La France Forte » existe, le président super sauveur va résoudre l’affaire du tueur d’"AQBI" et après ?
Regardons l’ampleur de ces événements et posons-nous une question :
Est-ce qu’il y a des humains « sacrés » qui sont donc au dessus de l’humanité ?

Qui a demandé une minute de silence pour Zyed et Bouna ou tous les innocents morts pour ce pays.
Je le répète encore, nul ne cautionne les crimes, je ne suis pas un analyste au service du prince comme « Bauer » pour parler de criminalité et m’en mettre plein les poches, donc j’écris et comme Zola j’accuse "AQBI" ( reprenez ce terme les journalistes, il est si beau et innocent)

L’histoire commence en Algérie il y a 50 ans et se termine aujourd’hui ?
Non tous les ingrédients de la « politique de la peur : création de l’ennemi intérieur » sont là  :

Une bombe à paris devant l’ambassade d’Indonésie, un jeune des quartiers, un salafiste, algérien d’origine : le jackpot pour un président sortant du moins qui veut se faire réélire.
Pendant ce temps, il évite de parler de son bilan économique, social et politique.

Alors parlons de son bilan :

 Un taux de chômage élevé expliqué par une crise dont personne ne connaît l’origine, non, ne parlez pas de crise financière, il n’y a jamais eu autant de milliardaires en Europe depuis 2008.

 Une France divisée qui ne parle pas des vrais problèmes et pointe l’immigration et des « fils d’immigrés » qui sont français mais aussi qui auraient une autre vision des choses, une vision « pas très catholique de la France ».

 Certes au niveau International il a libéré Betancourt, tué Kadhafi, donc il a vaincu l’ennemi extérieur.

Mais contre l’ennemi intérieur, Sarkozy peut il nous sauver ?

Pour cela, il faut établir une hypothèse.

L’hypothèse est la suivante :

Une pratique gêne le gouvernement. Cette pratique d’ordre cultuelle ou particulière concerne une minorité d’individus. Cette dernière refuse de restreindre une partie de sa liberté pour respecter « la république », c’est ce que le gouvernement affirme. Au-delà du débat qui consiste à prendre position, l’analyse porte sur les règles de l’insécurité qui aboutissent à la norme sécuritaire dont le Front National réclame comme étant « la peine de mort » ou une loi contre « l’islam fondamentaliste ».
Le procédé respecte les cinq étapes suivantes :
1-Les individus suspectés forment une minorité dont la pratique est isolée.
2-La pratique trouble l’ordre publique et identifier le nombre exact d’individus semble peu probable.
3-L’étendue de cette pratique peut avoir de graves conséquences sur l’ensemble de la collectivité et l’espace public.
4- La médiatisation du problème peut permettre la connaissance de cet « ennemi intérieur » et orienter l’opinion publique pour permettre une loi.
5-La loi se veut générale et non personnelle pour ne pas stigmatiser l’ensemble de la population concernée mais empêcher l’élargissement de ce phénomène.

Les cinq étapes évoquées précédemment sont les procédures qui ont été favorables à l’instauration de la loi « sur la dissimulation du visage » ou sur celle « des signes religieux » et ils seront probablement à l’origine d’une loi contre les « musulmans salafisans » pour ne pas dire en vérité l’islam, mais voyons Sayid ne soit pas si pessimiste ?, la France ne veut pas d’un climat « islamophobe » ou « algérophobe », il vaut mieux inventer le mot parce qu’il arrive avec les 50 ans de l’indépendance Algérienne.

Reprenons:Le problème qui concerne une minorité aboutit au jugement de valeur de l’ensemble de la population pour permettre le vote de la loi. Avant d’arriver à la dernière étape, il faut que la majorité de la population ressente une gêne, une insécurité à travers l’image que renvoie la minorité pratiquant l’acte qualifié d’anti-républicain. Une fois cette étape franchie, on peut aboutir au vote de la loi qui à elle seule rétablira l’ordre et la sécurité.
D’autres exemples peuvent être apportés pour étayer cet argument. Concernant la « loi anticasseurs » voté par Raymond Marcellin, qui était chargé le 31 mai 1968 de réprimer les mouvements de gauche. Sa politique consiste à légitimer la répression en niant les vraies motivations du soulèvement populaire et en accusant des ennemis extérieurs de manipuler les étudiants qui eux sont considérés comme des ennemis intérieurs.

On voit comment faire voter une loi sans que le besoin se fasse ressentir, notamment en attendant que le moment propice arrive pour le médiatiser et ainsi légitimer sa loi. Il faut donc créer les règles de l’insécurité pour aboutir à une norme sécuritaire garantie dans ce cas par la « loi anticasseurs ».

L’historien Jean-Paul Brunet fait l’analyse suivante : « On décrit la politique de maintien de l’ordre de Raymond Marcellin comme un système de répression musclé qui aurait consister à laisser se développer le désordre aux seuls fins de mieux réprimer et donc, dans beaucoup d’opérations de police, de faire intervenir les forces de l’ordre avec un retard délibéré ».

Le but est donc d’attendre que « la casse » soit complètement entamée, la médiatiser, pour pouvoir ensuite légitimer l’adoption de la loi. La sécurité n’est pas qu’une affaire nationale, elle est celle de tous, je vous le jure c’est vrai, Sarkozy l’affirme partout en ce moment.

Monsieur Alain Juppé, portant sa kippa en direct d’Israël est un vrai républicain et un adepte de la laïcité.

Ainsi je me pose une question : si le phénomène avait était l’inverse aurait -il porté un signe islamique ou allons plus loin si c’était des petits algériens qui étaient morts et que la ministre des affaires étrangères était une femme porterait elle le voile en Algérie ?

La république « Laïque » a deux poids, deux mesures et dans ce « dîner de con », citoyen peu importe qui vous élirez vous êtes juste au service de deux institutions complètement déconnectés de la réalité que sont le CRIF et le CFCM et qui vous inviteront à dîner sous peu, il faut juste patienter (N’ayez pas peur, Sarkozy préparera pour vous un repas non Hallal ce jour là ).
A table ! Hummmmmmmm, Sarkozy vous invite à sa réélection, votre mère ne vous a pas dis de dire merci !
Et vous les jeunes de banlieue, attention AQBI recrute

Sayid, un citoyen du monde.

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