L’ordre du jour de l’empire nord-américain a été traversé par la décision de faire et de développer des guerres dans plusieurs régions du globe en cherchent à rester la force militaire hégémonique dans le monde et à récupérer des positions politiques et économiques perdues à cause d’erreurs stratégiques et tactiques qui donnent la priorité à la guerre pour accélérer l’extractivisme et la diplomatie de la force, le gourdin, la chantage et les armes pour amoindrir la crise intérieure et la crise du capitalisme impérial. Dans notre région, son échec politique a été évident pour freiner le processus bolivarien qui en peu de temps, a pris profondément racine.
L’échec militaire du coup d’Etat d’avril 2002 au Venezuela dirigé par les Etats-Unis a amené à chercher d’autres façons d’affaiblir et de freiner le processus dirigé par Hugo Chávez en impliquant de nombreux pays de la région, en développant toutes les stratégies de guerre au Venezuela et dans les pays qui partagent les processus démocratiques. Ces mouvements ont plusieurs objectifs : d’abord, annihiler la Révolution Bolivarienne et son modèle politique. Deuxièmement, freiner l’avancée de la démocratie populaire dans les pays de la région. Troisièmement, détruire la nouvelle architecture de l’organisation géopolitique de la région et réimplanter l’OEA. Ils n’ont pu se concrétiser aucune de ces décisions. Mieux encore, ce qu’ils ont obtenu, ce sont de nouveaux revers er de nouvelles défaites, de l’échec militaire des bombardements récents en Syrie en passant par le retentissant échec politique et diplomatique du VIII° Sommet des Amériques et ce qui est pire, du récent sommet des présidents de Corée du Nord et du Sud qui a fini par rapprocher ces pays plus de la Russie et de la Chine que des Etats-Unis.
Dans la région, un mouvement démocratique a avancé, avec le Venezuela à sa tête, très connecté avec les mouvements sociaux et populaires. La conséquence en a été l’UNASUR, la CELAC, l’ALBA, mais ce mouvement n’a pas réussi à être monolithique, à se renforcer. Cela a permis aux Etats-Unis une lente récupération et une lente intervention en renforçant sa position en Colombie, en récupérant le Honduras (2009), le Paraguay (2012), l’Argentine (2015) et le Brésil (2016) et en organisant aujourd’hui au Nicaragua la contre-révolution e reportant ainsi ce que nous avions vu comme de sérieux indices de changement d’époque dans la région. Le mouvement démocratique des nations latino-américaines et caribéennes n’a pas réussi à renforcer le nouveau modèle politique et économique mais l’Amérique du Nord, avec tout son pouvoir qui s’affirme dans des stratégies de mort, n’a pas pu non plus renforcer ses objectifs, ce qui indique qu’il est possible de renverser l’attaque de l’Empire, néoconservatrice fasciste et de droite et de passer à une période d’offensive démocratique et populaire qui renforce la paix et la stabilité dans la région.
Les élections présidentielles au Venezuela et en Colombie sont la dernière grande bataille de l’Empire pour finir de renforcer la corrélation des forces en sa faveur et ainsi occuper toutes les positions dans la région. Cet assaut final s’achèvera avec les élections au Mexique. Les résultats des sondages sont favorables aux changements démocratiques et populaires, aux secteurs progressistes mais pour freiner cette avancée incontestable, l’Amérique du Nord et sa bourgeoisie de droite et d’extrême-droite ont déchainé, comme stratégie dans cette situation électorale, la guerre en Colombie et au Venezuela de la façon la plus insolente inhumaine en laissant voir son ordre du jour néocolonial de mort, de dépouillement et d’exclusion avec une campagne de stigmatisation, de terreur et de peur sous le regard complice de l’OEA et de l’ONU.
La flagrante violation des droits de l’homme en Colombie qui compte, en pleine campagne électoral, ce dernier trimestre, 56 assassinats, 140 personnes menacées et 2 500 déplacés indique que les dialogue de paix en Colombie n’ont eu qu’un seul but : désarmer, démobiliser et détruire l’insurrection et le mouvement social. Ces dialogues ont été inscrits dans la stratégie de guerre de l’Empire. Santos a planifié avec Uribe le plébiscite du NON et s’est également engagé, en compensation pour la victoire du NON, à ne pas présenter de candidat aux élections présidentielles pour le parti au Gouvernement pour se joindre au candidat d’Uribe qui, aujourd’hui, est Iván Duque, pour que celui-ci porte l’estocade finale aux accords de la Havane et clôture le processus avec l’insurrection de l’ELN. Comment expliquer qu’un Prix Nobel de la Paix, président de la République, avec un solide parti au Gouvernement, ne présente pas de candidat à la présidence qui reprenne, concrétise et poursuive son programme de gouvernement ?
Ce moment fort de notre histoire demande des hommes et des femmes engagés et audacieux qu, sans abandonner leurs postulats idéologiques et politiques, soient capables de s’unir pour freiner la scénario immédiat de mort et de désolation qui se déroulera non seulement en Colombie mais dans toute la région si un partisan d’Uribe devient président. Il faut être pragmatiques, faire un gros effort, renoncer à des préjugés et à des préférences naturelles pour des causes supérieures, la nation. Les résultats des sondages ne peuvent pas aider à prendre des décisions en ce moment clef pour le présent et l’avenir de notre pays et de notre région. Les statistiques ne sont pas contraires, elles sont anti-hégémoniques et anti-empire, elles disent que Nicolás Maduro est l’Alternative le 20 mai prochain au Venezuela (Premier assaut), que Gustavo Petro commence à monter pour le 27 mai en Colombie (Second Assaut) et López Obrador, le 1° juillet au Mexique (assaut final). C’est la voie pour concrétiser une nouvelle période de paix, de lutte contre al corruption et d’autodétermination des peuples qui contribuerait à renforcer un monde multipolaire et multi-centré qui garantisse une Amérique Latine humaine, en paix, prospère.
J’invite les émigrés colombiens au Venezuela et dans le monde à parier sur les changements démocratiques et populaires qui sont en germe et j’invite les immigrants du monde entier à se solidariser avec les changements au Mexique, en Colombie et au Venezuela. Notre condition d’immigrants, de réfugiés et d’exilés obéit à des politiques impérialistes néfastes et cela nous place d’un côté dans cette contradiction. Nous ne pouvons pas tourner le dos à ce moment clef. Permettre que l’Empire et ses alliés avancent dans la région, c’est accepter notre situation et la guerre totale en Colombie, l’invasion du Venezuela, l’aggravation de la crise humanitaire au Mexique, c’est nous refuser les possibilités de paix et de retour digne. Construisons un Front Large Démocratique et Populaire avec ceux et autour de ceux qui montent dans les statistiques, qui sont engagés envers la paix, la lutte contre la corruption, l’autodétermination des peuples et un monde multipolaire et multi-centré. Je n’insinue pas que nous sommes à la fin de l’histoire, de la lutte des classes et de l’idéologie (Fukuyama), NON, j’affirme qu’en ce moment, il faut garantir une alliance inter-classe, large, gagner, gagner, qui nous assure la stabilité, la possibilité de gouverner et de nouvelles conditions pour des processus d’accumulation et de construction d’alternatives. Assurons le triomphe, le présent est à nous !
Jesús Rafael Gamarra Luna est Porte-parole du Courant Bolivarien Guévariste
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol : http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/04/29/elecciones-en-colombia-mexico-y-venezuela-definen-geopolitica-regional/