KABUL (Reuters) - 93 enfants et 25 femmes figurent parmi les 140 victimes tuées lors d’une frappe aériene américaine la semaine dernière, selon des villageois, provoquant une crise en Washginton et ses alliés Afghans.
La liste obtenue par Reuters porte la signature de sept hauts responsables provinciaux et nationaux, dont un général Afghan qui dirigeait la force d’intervention chargée de mener une enquête.
Intitulée "liste des martyrs du bombardement de Bala Boluk district de la province de Farah," la liste énumère l’identité et l’age des victimes.
La plus jeune est un enfant agé de 8 jours. 53 victimes étaient des filles de moins de 18 ans, et 40 des garçons. 22 étaient des hommes de plus de 18 ans.
L’armée US persiste à mettre en doute le bilan et un porte-parole a déclaré que les noms pouvaient être faux.
La contestation du nombre de victimes a tendu les relations entre Washington et Kaboul, malgré les excuses présentées par le Président Barak Obama et la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton au cours d’une visite à Washington du Président Afghan Hamid Karzai la semaine dernière.
Le gouvernement Afghan a reconnu la liste et Karzai est apparu à la télévision US pour demander la fin des frappes aériennes US. Sa demande fut rejetée par Washington. Les autorités Afghanes affirment que cette question renforce les insurgés et retourne l’opinion publique contre les forces étrangères.
Depuis l’année dernière, les officiels US ont adopté de nouvelles procédures pour enquêter sur les victimes civiles afin de s’assurer que leurs chiffres coincident avec ceux du gouvernement Afghan.
Néanmoins, Washington persiste à contester le nombre. Le porte-parole de l’armée US, le colonel Greg Julian, a déclaré que les villageois pouvaient inventer des noms dans l’espoir de toucher des indemnités.
PAS DE PREUVES SELON LES ETATS-UNIS
"Eh Bien, moi aussi je pourrais donner 140 noms. Le problème est que nous n’avons pas de preuves. Ces gens, ont-ils jamais existé ? Je pourrais vous donner une liste de 53 filles avec leurs ages," a-t-il dit. "Il n’y a pas de certificat de naissance et pas de certificat de décès."
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"Les frappes aériennes sont innacceptables" a déclaré Karzai. "Le terrorisme ne se trouve pas dans les villages afghans, ni dans les maisons afghanes. Et on ne peut pas combattre les terroristes par des frappes aériennes."
Mais le conseiller à la sécurité nationale James Jones a déclaré dimanche que les forces US avaient besoin de l’appui aérien pour leur protection. "Nous ne pouvons pas nous battre avec une main attachée derrière le dos".
traduction par Le Grand Soir
http://informationclearinghouse.info/article22603.htm