Pulso, La Paz, 5 décembre 2007.
La défaite « partielle, microscopique, d'un cheveu, mais défaite tout de même » de Hugo Chavez ne peut être lue de manière linéaire. Paradoxalement, elle réaffirme le caractère démocratique d'un gouvernement sous les feux de nombreuses critiques et insuffle une bonne dose de crédibilité au système de vote électronique et surtout au pouvoir électoral ; cette défaite légitime en fait les neuf victoires antérieures de Chavez. En même temps, « la menace socialiste » a créé un consensus inhabituel autour de la Constitution de 1999, à laquelle l'opposition s'était opposée. Enfin, cette défaite affaiblit la droite dure et putschiste et renforce une nouvelle opposition ouverte au dialogue. Il ne faut toutefois pas éluder la question du revers électoral en disant que Chavez a perdu mais n'a pas perdu, d'autant plus que le président bolivarien a présenté les choses comme un choix entre « Chavez et Bush ».
La gauche ne devrait pas passer sous silence les (…)Lire la suite »
Le Monde diplomatique, édition du cône Sud, avril 2007.
« Commandant en chef, à vos ordres ! ». La consigne de la crise des missiles de 1962 est toujours en vigueur. Cependant, ni Cuba, ni le monde ne sont les mêmes qu'à cette époque de Guerre froide et d'enthousiasme débordant devant une révolution qui faisait ses premiers pas. 48 ans après cette geste, la « génération héroïque » s'éteint peu à peu et les nouvelles portées et les imaginaires et valeurs de la société sont très différents de ceux de 1959. (...)
Les CUC ont un destin : le « chopin » (pour shopping) ; des magasins en tout genre, des kiosques aux salons de coiffure ou restaurants, à des prix presque européens. « Le CUC est une monnaie fantôme, l'État - qui emploie presque 80% de la population - paie en pesos cubains mais de plus en plus de produits sont vendus en CUC », dit un Havanais d'environ 35 ans qui vient de commencer à travailler sur une ligne aérienne internationale, mais qui utilise sa voiture comme taxi (…)Lire la suite »
Le Monde Diplomatique Cône Sud, janvier 2006.
Evo Morales est entré dans l'histoire le 18 décembre dernier. Avec 53,7 % des votes - et 25 points de différence sur l'ex président conservateur Jorge "Tuto" quiroga - le candidat du Mouvement au Socialisme (MAS) a obtenu le triomphe le plus résonant des 30 dernières années de l'histoire bolivienne [1]. La Bolivie rejoint ainsi les pays sud-américains immergés dans des profondes transformations politiques.
Le résultat obtenu par le MAS n'a pas seulement représenté un coup dur pour une droite qui se postulait comme mur de contention face à l'émergence indigène-populaire, mais aussi pour un conglomérat de puissants médias de communication qui ont joué leurs cartes pour éviter un triomphe de la gauche [2] et pour des instituts de sondage qui, comme en occasions antérieures, continuent à ne pas enregistrer le pouls de la Bolivie profonde.
Malgré les avancées opérées depuis la Révolution Nationale de 1952 et de la reconnaissance (…)Lire la suite »
Suite à un décret présidentiel, les élections auront lieu le 18 décembre 2005 (elles étaient au départ prévues pour le 4 décembre). Quelle est la situation en Bolivie à un mois de l'élection du nouveau président ?
Evo Morales pourra-t-il s'imposer face aux intérêts de la droite et à « l'image négative » que de nombreux Boliviens ont de lui ?
9 décembre 2005
(...) Dans cette conjoncture, les défis du MAS ne sont pas minces : en premier lieu gagner les élections, et ensuite garantir la gouvernabilité. Selon les sondages susmentionnés, la majorité des sénateurs seront de droite et il est possible que le parti d'Evo Morales n'obtienne aucun des neuf postes de préfets (gouverneurs) qui, pour la première fois, seront élus par les citoyens (la seule chance, semble-t-il, se situe dans le département d'Oruro ).
Ceci n'est pas un fait mineur. Comme le signale le directeur du Centre d'études juridiques et de recherches sociales (CEJIS) de Santa Cruz de la Sierra, Carlos Romero, « ceux (…)Lire la suite »