« Même pas mal ! », auraient pu dire les dirigeants de BNP Paribas après l’accord négocié avec la justice américaine les condamnant à verser près de 9 milliards de dollars d’amende pour infraction à la réglementation bancaire édictée par les autorités américaines.
Nul ne doute plus que l’Union européenne et sa zone euro soient entrées depuis nombre d’années dans une crise profonde. Les sondages répétés annuellement sur l’adhésion des populations concernées indiquaient depuis longtemps une lente désaffection pour le processus de la construction européenne, chiffres confirmés par l’extrême faiblesse des mobilisations lors des consultations électorales européennes. Le refus par referendum du Traité constitutionnel proposé en 2005 avait alors secoué les certitudes les mieux établies. Les manœuvres entreprises par la droite, avec l’aval du Parti socialiste, pour contourner ce séisme à travers l’adoption du traité de Lisbonne avaient fini par convaincre qu’Europe et démocratie ne faisaient décidément pas bon ménage.