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Samuel Huntington, le messager qui apporte la mauvaise nouvelle !

Peu d’auteurs auront fait l’objet d’aussi nombreux commentaires, pour être décrié ou salué, qu’Huntington qui annonçait en 1993, dans un article de la revue américaine Foreign Affairs [1], que nous étions désormais entrés dans l’ère du « choc des civilisations », thèse qu’il développera dans un livre portant le même titre et paru en 1996 aux États-Unis, puis traduit en France l’année suivante [2].

Le contexte idéologique étasunien de sa rédaction doit être rappelé : dès 1989 Francis Fukuyama, conseiller au ministère de la défense publiait un article intitulé « La fin de l’Histoire » [3], exprimant ainsi l’idée qu’après la chute du Mur de Berlin les valeurs de la démocratie libérale l’avaient définitivement emporté et que le temps des grands conflits idéologiques susceptibles de dégénérer en guerres étaient terminés. Huntington conteste cette vision irénique de l’avenir et pose qu’au contraire, il faut s’attendre à la survenue de conflits qui ne trouveront principalement leurs sources ni dans l’économie, ni dans l’idéologie mais seront adossés à des grandes civilisations qui se définiront essentiellement autour de la religion et de la langue et secondairement de l’appartenance ethnique et communautaire.

L’Histoire s’est chargée de répondre à Fukuyama, notamment avec les avancées progressistes qui ont gagné l’Amérique latine dès la fin de la décennie 90 et qui ont montré que les perspectives socialistes n’étaient pas remisées comme l’avaient un peu hâtivement envisagé certains.

La réponse de Huntington découpant le monde en cinq à huit civilisations (principalement chinoise, japonaise, hindoue, musulmane et occidentale) a dérangé, bien qu’il ne fusse pas le premier à s’y essayer (Mauss, Braudel, Toynbee, …). D’abord parce que le personnage, très lié à Zbigniew Brzezinski et au Président Carter, s’était déjà illustré dans les années 70 comme co-rédacteur d’un Rapport de la Commission Trilatérale [4] qui constatant que les sociétés devenaient ingouvernables, préconisait de limiter la démocratie. Ce coup de pouce donné aux dictatures féroces qui sévissaient alors en Amérique latine laissa un goût amer. Il avait néanmoins retenu la leçon d’un voyage au Vietnam du Sud en 1967 qu’il ne servait à rien pour une civilisation d’aller se mêler des affaires d’une autre et qu’il était vain de vouloir imposer à un pays une société et un système politique calqués sur le modèle américain. Ensuite, parce que l’analyse de Huntington suggérait la mise en œuvre d’une diplomatie bousculant les alliances – notamment en ne traitant plus la Russie comme ennemie - et reposant sur la construction de rapports de forces entre civilisations. La mise sur pied d’un ordre international relevant alors plus de la stratégie de la tension, de préparation à l’affrontement que de recherche de coopérations. Bref, Hobbes et Aron plutôt que Kant.

Huntington, disparu en 2008, appartenait au courant décliniste qui considère que l’Occident est appelé à jouer un rôle moindre dans les affaires du monde, notamment face à l’essor des autres civilisations. L’avenir, nous dit-il, verra monter les antagonismes entre différentes civilisations de la planète. Et cette tension pourrait être à l’origine de nombreux conflits, voire de guerres. Cette tendance s’accompagne d’un retour du religieux – « la revanche de Dieu » -, mais d’un religieux qui n’aspire plus à s’adapter aux valeurs laïques mais à redonner un fondement sacré à l’organisation des sociétés. Le renouveau des religions non-occidentales ne se traduit pas par un rejet de la modernité qui reste recherchée comme instrument de puissance. Cette nouvelle situation peut se résumer par la formule « nous serons modernes, mais nous ne serons pas vous ». A ses yeux, l’islam s’est déjà modernisé et ambitionne aujourd’hui d’islamiser la modernisation.

Il croît dans la supériorité des « valeurs occidentales » des droits de l’homme, de la démocratie, du libre commerce notamment et considère que tant que l’Occident possède la puissance, il peut prétendre les imposer aux autres civilisations. Mais dès lors que le déclin s’annonce, il faut s’en dispenser et s’apprêter à faire face à ceux qui n’acceptent plus cette suprématie des idées de l’Occident. Il faut y voir la marque d’un isolationnisme qui le rendra peu écouté des Princes et opposé aux « Neocons ». Il condamnera les interventions en Afghanistan et en Irak et prendra soin de se démarquer de la ligne bushienne de la « guerre globale au terrorisme » dans laquelle il ne se reconnaît pas, bien qu’on voudra lui en attribuer la paternité.

Au-delà des appréciations que nous portons sur la pertinence ou non des analyses de Huntington et à leur capacité à éclairer le monde de l’après-guerre froide, il convient d’observer quelques principes méthodologiques à son égard. Nous les illustrerons par une métaphore. Quand un météorologue prédit la pluie pour la semaine prochaine, convient-il de fusiller le messager et de ne pas tenir compte de son annonce ? Doit-on également pour conjurer le sort suggérer que sa prédiction n’est que la preuve qu’il aime la pluie, ou bien qu’en l’annonçant il crée les conditions de sa réalisation et qu’il devrait donc s’en abstenir. Ne convient-il pas d’éviter de confondre prédiction et prescription, de s’équiper d’un bon parapluie et voir s’il n’est pas possible d’atténuer l’intensité de la tornade prévisible ? Nous semblons mieux disposés à l’égard des climatologues qui prédisent le réchauffement climatique dont nous nous efforçons de réduire l’ampleur et les dégâts.

La mondialisation que l’on pensait uniformisatrice s’est révélée un puissant facteur de développement d’identités. Elle a marqué tout autant que la fin de la guerre froide la scène mondiale, théâtre depuis une trentaine d’années de conflits dont l’éclairage ne pouvait faire l’économie de l’analyse de Huntington. Déjà avant même la fin de la guerre froide, la guerre civile libanaise ou la première guerre d’Afghanistan échappaient à sa surdétermination. De même, plus tard, les lignes de fractures autour desquelles la Yougoslavie s’est désintégrée correspondaient aux lignes de fractures des religions catholique, orthodoxe et musulmane en Europe. Les religions
et les facteurs culturels sont aussi des composants du chaos moyen-oriental, sahélien ou ukrainien. Bien sûr, le retour du religieux n’a pas supprimé le pétrole, mais le curseur des causes relatives s’est déplacé. Partout où l’intégrisme l’emportera sur les modérés au sein de chaque culture ou religion, on se rapprochera du conflit et l’hypothèse de Huntington prendra du crédit. Bref, il s’agit de savoir si l’on est confronté à une hypothèse prospective contrariable ou à une tendance lourde structurante de l’ordre mondial. On peut se demander si le Choc ne résiderait non pas dans l’existence en soi de plusieurs civilisations, mais plutôt dans le fait que, contrairement aux préconisations de Huntington, les États-Unis ont multiplié les interventions extérieures hors de leur zone civilisationnelle. La cause du Choc serait alors à mettre au crédit de cette politique.

On peut se réjouir de la tendance, l’encourager et la prescrire, mettre de l’huile sur le feu, exacerber le phénomène, aiguiser ses couteaux et se préparer aux affrontements sanglants. Certains s’y emploient et il convient de les combattre. On peut penser que ces conflits ont un avenir devant eux et s’efforcer de les contrarier et de les prévenir. Il vaut mieux alors éviter de se mettre la tête dans le sable mais plutôt écouter – de façon critique – le messager.

Michel Rogalski

Directeur de la revue Recherches internationales

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

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Site : http://www.recherches-internationales.fr/

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COMMENTAIRES  

27/02/2016 16:55 par Roger

Voyez-vous ça ! Je tenais Huttington pour un affreux idéologue réactionnaire, sur la base du« Choc des civilisations » que je ne connaissais (si j’ose dire !) qu’au travers de la presse et des media, et que je n’avais pas lu.
Or il semblerait à la lecture de cet article particulièrement éclairant, que ses analyses examinées avec un esprit critique soucieux comme il se doit d’une objectivité raisonnable, se révèlent très honnêtement prédictives et méritent donc une certaine considération.
Cela confirme une fois de plus que nos media mainstream (90%) ,eux, ne méritent plus du tout de considération, et que pour se faire son opinion il faut aller aux sources (ce que je vais faire de ce pas), ou à tout le moins fréquenter des sites d’info alternatifs (comme le GS bien entendu).

28/02/2016 07:13 par macno

De même, plus tard, les lignes de fractures autour desquelles la Yougoslavie s’est désintégrée correspondaient aux lignes de fractures des religions catholique, orthodoxe et musulmane en Europe. Les religions et les facteurs culturels sont aussi des composants du chaos moyen-oriental, sahélien ou ukrainien.

Tôt le matin avec de telles affirmations le réveil est brutal...
Au grand Soir : a-t-on bien lu cet article avant de le programmer ? Ok, de la contradiction naît la lumière...
Cet article est d’une ambiguïté de Jésuite :
« Il vaut mieux alors éviter de se mettre la tête dans le sable mais plutôt écouter – de façon critique – le messager »
soit « Samuel Huntington, le messager qui apporte la mauvaise nouvelle ! »
...n’aurait donc pas si tort que cela !
Concernant l’Europe tout le monde ici sait pertinemment bien que la Yougoslavie s’est désintégrée par elle-même, du fait de "chocs des civilisations, des religions", et qu’il en serait de même pour l’Ukraine...
...on en apprend tous les jours...

28/02/2016 07:51 par macno

Il se trouve qu’encore plus tôt ce matin, sur LCP j’ai eu le plaisir de suivre une intervention de François Burgat dans une commission de l’Assemblée Nationale.
Oubliez cet article et venez plutôt l’écouter :
https://www.canal-u.tv/video/ehess/etat_islamique_sens_et_portee_d_une_rupture.20456
De mémoire une partie de son introduction :
« Entrer par la porte de la géopolitique du Monde par l’approche de la Culture de l’autre, en l’occurrence la culture religieuse, la religion de l’autre, c’est une impasse méthodologique »

28/02/2016 09:03 par Shanan Khairi

@Roger : Heu... oui, enfin, ce brave garçon était quand même favorable à l’instauration de dictatures militaires sanglantes pour maintenir les populations sous le joug néo-colonial... Je ne vois pas vraiment ce qui est digne d’intérêt là dedans...

Par ailleurs, sa théorie du choc des civilisations n’est toujours pas validée. Daesh n’est pas une civilisation. Les pays musulmans s’étendent du magrheb à l’Indonésie, n’ont rien d’un bloc et s’opposent toujours principalement entre eux. L’Europe, le Canada et les USA sont en pleine évolution divergente. L’Afrique est toujours une mosaïque. L’Europe est au bord de l’explosion pour des raisons qui lui sont propres. Etc

28/02/2016 10:47 par erwin

Merci à Macno, je me sens un peu moins seul...

Il est édifiant de comparer l’abondance des commentaires sur des querelles de clochers -du reste pas totalement dénuées d’intérêt- concernant la CGT ou Mélenchon avec l’absence -pour l’instant- de réactions à cet article qui pourtant part de présupposés complètement erronés -et que tout lecteur du Grand Soir normalement constitué devrait savoir erronés.
Il est vrai que l’article a été publié un samedi et que la plupart d’entre nous ont quand même une vie sociale...

Concernant la question de publier ou non, je n’ai toujours pas d’avis tranché, mais force est de constater que pour certains il est utile de faire du démontage de raisonnements biaisés, donc une fois de plus merci au GS.

La thèse de cet article est la suivante : Huntington avait raison, car les conflits actuels sont largement déclenchés par des enjeux religieux, culturels en général, et disons donc civilisationnels.
Pour répondre à Roger, je dirais que c’est cette vision qui est véhiculée par les médias mainstream, donc en l’occurrence leur discours est tout à fait conforme à la pensée d’Huntington.
De fait les choses n’ont pas changé : les conflits armés ont toujours tous eu et ont toujours tous comme cause déterminante des enjeux de pouvoir, de puissance. Même lesdites "guerres de religions" qu’à connues la France et plus largement l’Europe n’en étaient pas vraiment : elles étaient conditionnées par des enjeux de pouvoir -autonomisation de l’Etat face à l’Eglise, rivalités entre familles de la haute aristocratie, jeux d’alliances entre les Etats etc. Les questions culturelles ne sont jamais que des prétextes et des moyens de créer de la haine et du ressentiment afin de monter les peuples les uns contre les autres, très efficaces car ils jouent sur un registre auquel les peuples sont sensibles, surtout avec l’uniformisation culturelle opérée par la mondialisation -et non l’inverse, le "développement d’identités" très limité que l’on observe n’étant qu’un retour de balancier de cette uniformisation beaucoup plus profonde des modes de vie et des schémas de pensée.
La thèse du choc des civilisations est bien utile aux gouvernements belliqueux d’Occident -pas seulement d’Occident mais principalement- pour légitimer des guerres aux enjeux économiques et géostratégiques. Des tensions religieuses ont été exacerbées voire créées de toutes pièces : la Yougoslavie et le Moyen-Orient sont des cas d’école car on avait là des Etats multiconfessionnels où la question religieuse était apaisée par des dispositifs laïcs qui désamorçaient les tensions à la racine...jusqu’à ce que l’Occident fasse tout voler en éclat pour parvenir à ses fins, tout en prenant soin d’enfumer ses populations sur le thème : "vous voyez bien qu’il n’y a pas d’entente possible entre telle et telle religion".

Il faut donc le redire avec force : non, il n’y a pas de choc des civilisations qui ne soit créé de toutes pièces pour servir des enjeux de puissance.

28/02/2016 15:19 par macno

Merci à erwin et pour la même raison, ainsi que pour ton commentaire auquel je souscris...
Tu m’as immédiatement fait penser que dans l’ordre chronologique de mes compulsives lectures, le site du Saker vient juste après le Grand Soir :
http://lesakerfrancophone.fr/
Sa "profession de foi" est une lumière qu’il ne faut surtout pas perdre des yeux, sinon c’est la plongée dans l’obscurantisme, parole d’athée, de "bouffeur de curés" mais pas de prêtres-ouvriers, ils sont indigestes :
« Le chaos du monde ne naît pas de l’âme des peuples, des races ou des religions, mais de l’insatiable appétit des puissants. Les humbles veillent. »
Merci au Grand Soir (faut bien graisser la patte), pour fort justement passer des textes aux « raisonnements biaisés » peut-être, pas vraiment évidents ou alors trop, mais qui en définitive demandent de l’exigence, celle de dépasser sa propre forme de pensée et/ou d’en prendre conscience et ainsi de la structurer...

29/02/2016 00:33 par Roger

Merci à Erwin,Shanan Khairi, Macno, pour leurs commentaires.
Ils expriment mieux que je ne l’aurais fait les raisons a priori qui m’avaient détourné de la lecture du "Choc des civilisations".
J’ai donc voulu dire que cet article avait ébranlé ma position, non pas sur la validité des thèses de l’auteur (qui me semblent plutôt fumeuses), mais sur l’intérêt à considérer cet essai (avec le succès qu’il a connu) comme un symptôme.
Je m’explique :
La justification des entreprises géopolitiques de domination ont toujours utilisé l’argument de la supériorité "civilisationnelle" des dominateurs, à grand renfort tout de même d’expéditions militaires suivies de violentes actions d’acculturation (cf. notre histoire coloniale). Les US ont inversé le processus : ils ont commencé par réussir la mondialisation de leur "culture", grâce à la puissance de leurs industries hollywoodiennes, complétée par la création et le contrôle d’institutions internationales, leur dynamisme technologique et scientifique (réussissant même à faire croire que les règles économiques qui les avantagent relèvent d’une science économique pseudo Nobélisée) ; puis il est progressivement apparu qu’ils maintenaient leur domination par des moyens militaires classiques (plus de 40 expéditions guerrières en 1 siècle selon W.Blum), la création de l’OTAN et l’installation de 700 bases sur tout le globe, et par de nouveaux moyens comme les interventions clandestines, les manipulations de "regime change", la guerre au terrorisme, la guerre économique, la cyberguerre, l’espionnage généralisé, et j’en oublie certainement. Cette phase domine actuellement, au point que tout un chacun sait désormais que "the american dream" dont les anges ont des allures de drones meurtriers et les arguments celles de bombes en tout genre, est un rêve frelaté et mortifère.
Ce que m’a suggéré cet article c’est l’anticipation par Huntington de la nécessité pour les US de changer de récit. Ce n’est pas pour le "rêve américain" que se battent les US, mais c’est pour défendre la Civilisation Occidentale.
A observer le suivisme de l’Europe dans les entreprises geostratégiques de la "nation exceptionnelle", le récit de Huntington a produit son effet.
Il faut considérer ce récit pour ce qu’il nous dit du fond de la pensée de nos "dirigeants", c’est son seul intérêt. Et c’est pour cela que je vais le lire.

01/03/2016 09:08 par cunégonde godot

La civilisation est pensée comme processus universel de passage de l’Humanité de la barbarie à une barbarie moindre ; ou comme l’ensemble des caractéristiques intellectuelles, morales, scientifiques, politiques définissant l’état d’une société à un moment donné de son histoire.
Mais elle est tout cela à la fois.
Dans l’histoire de l’Humanité, la barbarie recule quand l’ensemble des caractéristiques intellectuelles, morales, scientifiques, politiques la font reculer. Autrement dit, le progrès se reconnaît à son irréversibilité. La technique et la science sont universelles jusqu’à preuve du contraire. La morale et la politique aussi. Les religions, non. Elles ont dépassé leur moment historique (l’idée de Dieu est devenue aujourd’hui non opératoire, et cela aussi est irréversible). Il n’y a pas de retour du religieux (de retour de Dieu), seulement de plus ou moins féroces prurits de religiosité et de superstitions : le combat pied à pied des religions contre toute forme de laïcité, et singulièrement la laïcité française, est un combat désespéré des religions pour prolonger leur "fin de vie".
Quand une partie du monde s’empare d’une autre partie du monde – le processus colonisateur p.ex. – c’est forcément au nom de la civilisation, plus ou moins avancée et par-là plus ou moins supérieure chez l’envahisseur. Comment pourrait-il en être autrement ?
De fait, toutes les anciennes colonies de l’ "Occident", une fois conquise leur indépendance, se sont empressé de faire leur les caractéristiques fondamentales de la civilisation dite occidentale. Les aspects religieux rétrogrades ne sont que l’écume des jours. Et cela continue partout sur la planète.
Tous les hommes se valent dans leur génie et/ou leur ignominie. Les guerres actuelles sont comme toutes les guerres dans l’Histoire : des guerres de rapine dues à la domination plus ou moins écrasante d’un groupes d’humains sur un autre. Ex. ce que l’on appelle l’impérialisme aujourd’hui qui ne peut que susciter partout et à tout moment que résistance. C’est bête mais c’est ainsi. Il n’y a pas de "choc" des civilisations. Seulement la civilisation et son irréversible mouvement…

01/03/2016 20:43 par madrin

@cunégonde godot
Alors d’ après votre commentaire il va de soit que le fort marche sur le faible et qui serait une civilisation dominante s’imposant à une autre ...c’est curieux mais sa ma fait spontanément écho a Hitler le fort avançant avec ses troupes nazi sur la Russie avec pour motivation de régler le compte "aux sous hommes" en la matière les Russes.. donc les faibles.
Et puis peut de temps après se sont les faibles qui deviennent fort et marche sur le fort qui est vaincu.

Manifestement se ne sont pas la supériorité des armes et leur haute technologie issue de la science qui civilise mais plutôt l’apprivoisement de la folie brassé d’ignorance et sans doute de mémoire défaillante, l’histoire se répétant, du moins a mon sens... chose que l’occident en particulier n’a pas encore atteint.

A la question, dans se monde dit civilisé comment ne pas produire de grand ou de petit tyran ?...

01/03/2016 22:11 par drweski

Cet article a l’air d’un ballon d’essai visant à tester en cette période d’état d’urgence par petites touches la capacité de résistance des lecteurs face aux thèses culturalo-racialistes de Huntington. Il faut savoir que son auteur avait applaudi lors du Conseil d’administration d’Espaces Marx qui s’était tenu après les attentats du 11 septembre 2001 au tristement célèbre "Nous sommes tous américains" et avait dans la foulée déclaré qu’il son islamophobe. Il s’agissait sans doute déjà de tester les réactions d’intellectuels "de la gauche de la gauche" d’alors sur ces sujets . Puis il a soutenu avec discrétion les campagnes visant Chavez et menées par la fausse gauche qui le dénonçait alors comme un "populiste" et un "antisémite" etr finalement l’auteur de cet article n’a pu s’empêcher de manifester bruyamment sa joie l’après-midi du coup d’état de 2002 qui avait renversé Chavez ...et qui allait se révéler un coup d’épée dans l’eau. Toute sa carrière semble être concentrée sur l’intrigue, le double discours et la chasse aux authentiques anti-impérialistes.

02/03/2016 11:49 par cunégonde godot

madrin :
@cunégonde godot
Alors d’ après votre commentaire il va de soit que le fort marche sur le faible et qui serait une civilisation dominante s’imposant à une autre ...c’est curieux mais sa ma fait spontanément écho a Hitler le fort avançant avec ses troupes nazi sur la Russie avec pour motivation de régler le compte "aux sous hommes" en la matière les Russes.. donc les faibles.
Et puis peut de temps après se sont les faibles qui deviennent fort et marche sur le fort qui est vaincu.

Manifestement se ne sont pas la supériorité des armes et leur haute technologie issue de la science qui civilise mais plutôt l’apprivoisement de la folie brassé d’ignorance et sans doute de mémoire défaillante, l’histoire se répétant, du moins a mon sens... chose que l’occident en particulier n’a pas encore atteint.

A la question, dans se monde dit civilisé comment ne pas produire de grand ou de petit tyran ?...

Les Allemands considéraient les Russes comme des "sous-hommes" ; une logique esclavagiste racialiste en cas de victoire allemande. Ce que je veux dire c’est que le procès civilisateur, universel, ne s’arrête pas et qu’il ne saurait se faire la guerre à lui-même. Il continue vaille que vaille en dépit des accidents de l’Histoire : guerres de toutes sortes p.ex., qui momentanément le ralentissent, ou révolutions qui momentanément l’accélèrent, etc. Sauf si l’Humanité par bêtise s’autodétruisait, mais personnellement je ne parviens pas à y croire...

02/03/2016 22:39 par Rogalski

Drweski ? Drweski ? mais au fait n’est-ce pas celui qui s’est fait exclure comme un malpropre de la direction d’Espaces Marx, de la rédaction des revues Recherches internationales et de La Pensée par qu’il entretenait des liens douteux avec des officines d’extrême droite (GRECE) et qu’il n’hésitait pas à co-signer des articles avec un négationniste notoire témoin à décharge du procès Faurisson ?
Concernant Huntington, oui c’est utile de savoir si l’auteur est prescriptif ou prédictif. Il importe aussi de savoir si c’est un foutre de guerre ou à l’inverse quelqu’un qui a toujours déconseillé les engagements lointains dans d’autres aires culturelles considérant que les Etats-Unis ne pouvaient les remporter. Quant au fait que les neocons aient pu se référer à ses thèses pour justifier la guerre globale au terrorisme, il a le premier été à s’en offusquer. Plutôt que de regarder le buzz qui circule autour de cet auteur, il faut mieux le lire. Rappelons qu’il a été collaborateur de Carter pas de Bush !
Sur le Venezuela, je renvoie à mon article publié dans l’Humanité après le coup d’Etat de 2003 :
http://www.humanite.fr/node/274126
et à ma note de lecture consacrée à un numéro d’Inprecor sur le Venezuela.
http://www.humanite.fr/14_02_2011-l’expérience-vénézuelienne-sans-concession-465152

04/03/2016 23:13 par drweski

Tout à fait d’accord. Bien sûr qu’il fallait lire Huntington pour voir à quel point celui-ci a joué le rôle du "gentil flic" pour amadouer l’opinion, préparer le terrain et faire passer sa marchandise raciste en "soft", avant qu’elle ne puisse ensuite passer en plus "hard". Le néoconservatisme est une oeuvre de longue haleine qui a été préparée par étapes, côté "démocrate" comme côté "républicain". Fort heureusement, "nous ne sommes pas tous américains". L’idée de remplacer les conflits de classe et de lutte pour le droit au développement en conflit de cultures et de civilisations figées procède d’une vision impérialiste renouvelée, le culturalisme remplaçant le racisme biologiste délégitimé avec la défaite du nazisme. Socio-technique habile mais mortifère en finale et méprisante à l’égard des peuples. Concernant Chavez, c’est d’avant le coup d’état que je parlais. Après, il fallait faire oublier ses errances précédentes pour continuer, autrement, à maintenir le même cap, en profitant de copains qui faisaient passer les articles en faisant semblant de ne pas savoir ce que l’intéressé avait fait et dit quand il croyait qu’on pourrait mettre rapidement un terme au chavisme et y restaurer le pouvoir impérial.
PS. "Drweski, n’est-ce pas celui ... ?" Très bonne question effectivement. Bien sûr qu’il ne s’agit pas du même Drweski, ce qu’on peut aisément voir en ayant en main les comptes-rendus existant des réunions d’Espaces Marx, ce qu’il vaut mieux faire plutôt que d’appuyer son argumentaire sur les ragots de personnages du type Ornella Guyet, Fourest, Monzat, d’un sayanim ou d’un autre manipulateur qui, s’il avait raison, aurait pu et dû faire condamner le prétendu négasioniste notoire puisque la loi Fabius-Gayssot l’autorise et l’incite, ce qui ne s’est pas fait, car, visiblement, les points de vue sont tels qu’ils ont été consignés dans les compte-rendus cités. Bref, encore et toujours la même stratégie : unir ceux que tout divise et diviser ceux que tout unit.

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