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Auteur : Luis Alberto REYGADA

« Avec Trump, on peut s’attendre à encore plus d’agressivité pour asphyxier l’économie de Cuba », analyse le président de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples

Luis Alberto REYGADA

Alors que l’île traverse une de ses pires crises économiques, le président de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples, Fernando González, estime que la solidarité internationale est aujourd’hui « plus que jamais essentielle ».

Ouragans, séisme, crise économique et bientôt le retour du républicain d’extrême droite à la Maison blanche... La situation semble bien préoccupante pour Cuba et sa révolution. Pour le président de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples (ICAP), Fernando González, qui prévoit quatre années de politiques encore plus dures à l’encontre de son pays, « la solidarité internationale est aujourd’hui plus que jamais essentielle ». Toutefois, pas de place pour le désespoir pour l’île qui a toujours su se réinventer et braver tous les obstacles. Entretien avec l’ex-agent des renseignements cubains, un des « Cinq de Miami » récompensés du titre de « Héros de la République de Cuba » après avoir purgé seize années de prison aux États-Unis pour avoir infiltré des cercles paramilitaires qui fomentaient des attentats contre son pays. Quelle est la situation à Cuba après les derniers ouragans qui ont frappé l’île ? Nous savons que le système électrique a été particulièrement touché ? La (…) Lire la suite »

Álvaro García Linera : "en Amérique latine, Trump va tenter de compenser son désavantage vis-à-vis de la Chine par une exacerbation des politiques interventionnistes"

Luis Alberto REYGADA

L’ancien vice-président d’Evo Morales revient sur les conséquences de l’élection de Donald Trump aux États-Unis et sur la possibilité d’une « seconde vague progressiste » latino-américaine, poussée par le Mexique et la Colombie.

Intellectuel et figure politique majeure de la Bolivie contemporaine, l’ex-numéro deux du gouvernement bolivien a accompagné l’ancien président Evo Morales (2006-2019) durant tous ses mandats, qui comptent parmi les processus les plus accomplis de la vague progressiste latino-américaine de ce début de siècle. Théoricien marxiste et sociologue, auteur de nombreux ouvrages sur le rôle des mouvements sociaux, des peuples indigènes et de la lutte de classe dans la transformation des sociétés latino-américaines, Álvaro García Linera demeure une voix influente sur les questions qui traversent le continent. Il observe aujourd’hui avec préoccupation la lutte fratricide qui déchire la gauche de son pays. Nous l’avons rencontré lors d’un passage à Paris, en novembre. Commençons par les récents événements aux États-Unis. Comment analysez-vous la victoire de Donald Trump ? C’était une victoire prévisible. En ces temps de crise mondiale et de transition du régime d’accumulation et de (…) Lire la suite »

Pourquoi Cuba figure encore sur la liste noire du Département d’État des États-Unis ?

Luis Alberto REYGADA

Dénoncée au sein même du pouvoir étasunien, la présence anachronique de l’île dans la liste des « États soutenant le terrorisme » continue de renforcer les effets dévastateurs du blocus imposé depuis 1962.

Cuba, commanditaire du terrorisme international ? L’accusation est dénoncée par une large majorité des membres de la communauté internationale mais aussi au sein même du pouvoir étasunien à l’heure où, sur le plan mondial, c’est surtout par sa solidarité que l’île caribéenne se fait avant tout remarquer. Médecins déployés aux quatre coins du globe, programmes d’alphabétisations ou encore vaccins offerts à des pays dans le besoin en pleine pandémie de Covid-19. Difficile pour quiconque de bonne foi de nier la diplomatie humaniste et humanitaire de La Havane, reconnue jusque dans les plus hautes instances de l’ONU. Pourtant, l’île continue de figurer dans la liste du Département d’État des EU parmi les « États soutenant le terrorisme », après y avoir été incluse en 1982. À l’époque, Washington accusait notamment l’île dirigée par Fidel Castro d’armer et de soutenir des rebelles dans des pays alliés au bloc de l’Ouest. Une imputation qui pourrait prêter à sourire lorsque l’on (…) Lire la suite »

À Cuba, le blocus américain intensifie une fuite des cerveaux

Luis Alberto REYGADA

Dans son dernier bilan, un think tank états-unien rapporte que les sanctions imposées par Washington continuent d’asphyxier l’île.

Dans la dernière édition de son Observatoire des sanctions, le Centre de recherche économique et politique (Cepr), think tank basé à Washington, revient sur la situation économique compliquée que traverse Cuba, pays soumis à « l’un des plus anciens et des plus stricts de tous les régimes de sanctions imposés par les États-Unis » (1). En vigueur depuis 1962 et après un bref assouplissement sous le mandat de Barack Obama (2009-2017), les sanctions imposées par la Maison-Blanche ont été durcies et élargies sous la présidence de Donald Trump (2017-2021), « une politique que l’administration Biden a pour l’essentiel maintenue », rappellent les auteurs du rapport, daté du 4 janvier. Le mois dernier, le ministre cubain de l’Économie soulignait que l’inflation atteignait les 30 % et que les prix des denrées alimentaires avaient augmenté de 78 % en 2023 ; le PIB du pays pourrait s’être contracté de 1 à 2 %, ce qui placerait l’économie de l’île 10 % en dessous de son niveau de 2019. Une (…) Lire la suite »

Boxe : de La Havane à Tremblay, treize cubains à la conquête de l’or olympique

Luis Alberto REYGADA

À dix mois des jeux Olympiques, l’équipe de boxe cubaine s’entraîne en Seine-Saint-Denis, dans le cadre d’une coopération qui allie solidarité sportive et internationaliste.

« Il y a parmi vous des champions olympiques, des champions du monde. Nous sommes vraiment très fiers de vous avoir ici parmi nous. » Si l’apparition de l’équipe cubaine de boxe fut très remarquée au Village du monde – tous ses membres revêtus de survêtements aux couleurs du drapeau à l’étoile solitaire –, c’est peu comparé à l’ovation qu’a provoquée son arrivée sur le stand de l’association Cuba Coopération, en ce jour de clôture de la 88e édition de la Fête du journal fondé par Jean Jaurès. Tout sourires, les treize athlètes – dix hommes et trois femmes – se prêtent volontiers au jeu des photos de groupe, des selfies et des autographes, et ils sont nombreux à vouloir garder un souvenir de leur rencontre avec la meilleure équipe nationale au monde, représentante d’un petit pays latino-américain habitué à mener fièrement les plus grands des combats. Des valeurs transmises aux jeunes Quatre-vingts titres mondiaux, 41 sacres olympiques : voilà plusieurs décennies en effet que (…) Lire la suite »

À La Havane, un sommet des pays du Sud pour défier l’hégémonie occidentale

Luis Alberto REYGADA

Fondée à l’ONU en 1964, la coalition G77 + Chine se réunira à Cuba les 15 et 16 septembre prochains pour renforcer les voix des pays en développement et réclamer l’instauration d’un nouvel ordre économique international.

Lula da Silva pour le Brésil, Alberto Fernández pour l’Argentine, Antonio Guterres pour représenter l’ONU... Ils furent les premiers à confirmer leur présence au Sommet organisé par le G77 + Chine les 15 et 16 septembre prochains à La Havane, Cuba, bientôt rejoints par plus d’une centaine de représentants des 134 pays formant cette coalition, porte-voix des pays du Sud aux Nations unies. Calé dans l’agenda des chancelleries à peine quelques jours avant le début de la grand-messe diplomatique annuelle -le débat de l’Assemblée générale, prévue du 19 au 23 septembre à New York – et après un G 20 marqué par un bras de fer entre pays émergents et un bloc occidental dominé par des États-Unis, nul doute que ce sommet préparé sous les auspices d’une présidence cubaine servira de tour de chauffe pour un Sud parvenant de plus en plus à faire entendre sa voix. Réunis autour du thème des « défis actuels du développement », les membres du G77 + Chine échangeront durant deux jours sous la (…) Lire la suite »

Mexique : les plans nationalistes d’AMLO bientôt à la merci du Covid-19 ?

Luis Alberto REYGADA

En moins de 48 heures, le Mexique a dû faire face à la dégradation –par l’agence Standards & Poor’s– de la note de sa dette souveraine suivie de celle de ses deux principales entreprises publiques, liées au secteur énergétique. La banque d’investissement JP Morgan prévoit une chute de 7% du PIB mexicain pour l’année 2020. Le président Lopez Obrador a assuré qu'il ne demanderait aucun crédit au FMI.

JP Morgan annonce que la récession sera "profonde" au Mexique. L’impact de la pandémie de coronavirus sur les prévisions économiques a poussé la banque d'investissement à revoir complètement ses prévisions de croissance pour l’année passant d'une hausse du PIB de 1,8 % à une contraction de 7 %, soit un choc encore plus fort encore que celui causé par la dernière crise financière internationale (-6,6 % en 2009). Selon la firme basée à New-York, la phase d'infection massive qui s’annonce aura de dures conséquences sur l'économie informelle –un secteur qui emploie 56 % de la population mexicaine– entraînant un effondrement de 35,5 % de l’économie du pays au cours du second trimestre. Le pays subira aussi de plein fouet la chute de l’activité des Etats-Unis, son principal partenaire commercial. Par ailleurs, les cours du pétrole lourd produit au Mexique ont plongé la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis 2002 avec un prix de référence à 12,92 dollars. Le Maya atteignait les (…) Lire la suite »
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Réélection d’Almagro à l’OEA jugée « lamentable » par le Mexique

Luis Alberto REYGADA

En fonction depuis mai 2015, le diplomate Luis Almagro vient d’être réélu au poste de secrétaire général de l'Organisation des États Américains. Par la voix de sa représentante, le Mexique n’a pas manqué de manifester sa déception en critiquant énergiquement l’ancien ministre des affaires étrangères de José Mujica dont les positions politiques s’alignent bien souvent sur les intérêts de Washington.

L'uruguayen Luis Almagro a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans au poste de secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA) par la 54ème Assemblée générale extraordinaire. Sa candidature, poussée par les États-Unis, le Brésil et la Colombie, a obtenu le 20 mars dernier le soutien de 23 des 34 membres de l’organisation basée à Washington. Cette réélection a été qualifiée de "regrettable" par le Mexique par l'intermédiaire de sa représentante, l'ambassadrice Luz Elena Baños Rivas, qui a souligné qu'Almagro entame son deuxième mandat non seulement avec un manque de soutien, mais aussi avec le rejet d'un important groupe d'États. La diplomate n’y est pas allée par quatre chemins pour critiquer la gestion de l’ancien ministre des affaires étrangères de José Mujica, n’hésitant pas à dénoncer la direction partiale de l’organisme sous l’égide d’un secrétaire général qui « a agi comme un État membre au lieu d’un facilitateur du dialogue entre les différents (…) Lire la suite »

Mexique : Lopez Obrador face au défi de la violence

Luis Alberto REYGADA

Le premier président progressiste de l’histoire moderne du Mexique a hérité d’une conjoncture désastreuse du point de vue sécuritaire. Après 12 ans d’une stratégie de « guerre contre les cartels » qui a enlisé le pays dans un drame humanitaire sans précédent, il peine à freiner la courbe de la violence. Responsables et complices de cette situation, la droite et les États-Unis en profitent pour critiquer et faire pression sur le gouvernement.

Le premier président progressiste de l’histoire moderne du Mexique a hérité d’une situation désastreuse du point de vue sécuritaire. Après 12 ans d’une stratégie de « guerre contre les cartels » qui a enlisé le pays dans un drame humanitaire sans précédent, il peine à freiner la courbe de la violence. L’Amérique latine est la région la plus violente du monde. Alors qu’elle ne réunit que 8 % de la population mondiale, elle concentre à elle seule plus de 30 % des homicides commis à travers la planète. Une « épidémie », selon les termes de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, qui peut s’expliquer par divers facteurs : crime organisé, armes à feu, taux d’impunité, niveaux des inégalités... À ces funestes ingrédients le Mexique en a rajouté un autre qui n’a fait qu’empirer les choses. Élu en 2006 dans des circonstances plus que douteuses, le président Felipe Calderón (Parti action nationale, droite) s’est empressé d’éclipser son manque de légitimité en endossant (…) Lire la suite »

Droits de l’homme : mensonges sur le Venezuela, silence complice pour le Mexique

Luis Alberto REYGADA
Ces derniers mois, les projecteurs de nos médias dominants au service de la pensée unique se sont braqués sur un pays qui tente, avec ses réussites et ses erreurs (mais qui n'en commet pas ?), de construire les bases d'une société différente au modèle néolibéral que nous impose le système capitaliste. Il s'agit évidemment du Venezuela, et si ce pays s'est retrouvé au centre de toutes les attentions, c'était dans le seul but d'attaquer le candidat de la "vraie gauche" française qui avait une possibilité de remporter l'élection présidentielle d'avril/mai dernier. Le Venezuela a été accusé à tort par les médias dominants de violation massive des droits de l'homme. L'hypocrisie des chiens de garde médiatiques est une offense à l’intelligence et à la vérité, mais surtout une offense pour les populations qui elles sont réellement soumises à des violations de droits de l'homme dans d'autres pays. Le Mexique est un bon (…) Lire la suite »