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Auteur : Oleg NESTERENKO

” La guerre en Ukraine, c’est la guerre du dollar ” (2ème partie)

Oleg NESTERENKO

Interview d’Oleg Nesterenko, président du Centre de Commerce et d'Industrie Européen, accordé à la publication "L'Eclaireur des Alpes". Partie 2/3

L’Eclaireur - Alors que la question se pose de la fin de la suprématie du dollar, vous dites que la guerre en Ukraine est non seulement la guerre du dollar mais qu’elle n’est pas la première... Oleg Nesterenko – Je vois que vous faites allusion à mon analyse sur les guerres du dollar, publiée cela fait quelque temps. En effet, ce n’est pas la première, ni même la deuxième, mais la troisième guerre du dollar. La première, c’était la guerre contre l’Irak de Saddam Hussein. La deuxième, celle de la guerre contre la Libye de Kadhafi. Et la troisième, donc, contre Moscou sur le territoire de l’Ukraine, menée sur le territoire d’un Etat tiers tout simplement parce qu’on ne peut pas mener la guerre contre les Russes directement chez eux. Et ce n’est que la guerre hybride et par procuration qui peut avoir lieu face à la Russie. S’agissant des deux premières guerres du dollar, il faut d’abord comprendre que des pays comme l’Irak et la Libye sont, avant tout, des grandes puissances (…) Lire la suite »
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"Sans le coup d’Etat de 2014, l’Ukraine vivrait en paix"

Oleg NESTERENKO

Interview d’Oleg Nesterenko, président du Centre de Commerce et d'Industrie Européen, accordé à la publication "L'Eclaireur des Alpes". Partie 1/3

L’Eclaireur - Par-delà la responsabilité de Vladimir Poutine dans le déclenchement de la guerre, quelles sont les raisons qui ont poussé les Russes à intervenir militairement en Ukraine, et quelles en sont les causes profondes ? Oleg Nesterenko – En parlant des raisons qui ont poussé les Russes à intervenir militairement en Ukraine, les causes profondes et les éléments déclencheurs sont souvent confondus, surtout dans la presse occidentale. Les éléments déclencheurs, on les prend pour les causes. Quant aux causes, on n’en parle même pas ou on raconte un peu n’importe quoi. Il est important de les distinguer les unes des autres. Il y a deux principaux éléments déclencheurs interdépendants. Le premier, c’est le coup d’état à Kiev en 2014. Sans ce renversement anticonstitutionnel du pouvoir, l’Ukraine vivrait aujourd’hui en paix. Sans ce coup d’Etat, dont on a des preuves tangibles que les États-Unis d’Amérique étaient derrière avec l’aide de leurs suppléants européens, il n’y (…) Lire la suite »
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La guerre en Ukraine : la frappe meurtrière sur l’immeuble résidentiel à Slaviansk par un missile « russe »

Oleg NESTERENKO

Après la frappe meurtrière sur un immeuble résidentiel dans la ville de Slaviansk de la région du Donetsk, à Donbass, le 14 avril dernier, la propagande de Kiev diffuse largement la vidéo des restes d’un missile de fabrication russe en affirmant que ce sont les restes d’un missile lancé par les monstres russes, l'un de ceux qui ont touché l’immeuble.

La propagande sur les missiles russes bombardant les civils, répétée à de nombreuses reprises dès le début de la phase active du conflit en Ukraine est largement et aveuglement reprise par les mainstream médias occidentaux, sans le début d’une moindre vérification des faits. Aujourd’hui, l’appareil de propagande du régime de Kiev a fait, une fois de plus, une grave erreur en montrant le numéro de série de la fusée (plus précisément, du moteur de celle-ci) : 5V55. Pourquoi ceci est une grave erreur ? C’est très simple : ce numéro 5V55 (5B55 en russe) est celui attribué à la première série du complexe S-300 PS de la défense aérienne. A savoir, que cela est justement l’un des seules trois systèmes de missile anti-aérien que les forces armées ukrainiennes disposent depuis 1991 (hormis les toutes nouvelles livraisons des systèmes occidentaux) : S-300 PT, S-300 PS et S-300 V. En ce qui concerne les unités de la défense aérienne des forces armées de la Fédération de Russie, elles ont (…) Lire la suite »

Le « Tribunal pour l’Ukraine » ou la chasse aux sorcières à l’occidentale

Oleg NESTERENKO

Dès le déclenchement de l’opération militaire russe sur le territoire de l’Ukraine, le 24 février 2022, les institutions occidentales – non pas internationales comme aiment se dire les fonctionnaires occidentaux en ayant la prétention d’une représentativité mondiale, mais seulement occidentales – se soulèvent d’une manière particulièrement prompte et se rappellent, tout à coup, de l'importance et de la pertinence du droit pénal international. Ils se rappellent l’importance et la pertinence du droit pénal international qui régit la poursuite des personnes responsables de crimes internationaux, en particulier des crimes d’agression, crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qui restait dans les oubliettes et dont l’existence même paraissait discutable lors des guerres d’agression menées par les pays occidentaux et largement accompagnées de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Ce droit est, enfin, mis sous les projecteurs bienveillants des administrateurs du « joli petit jardin entouré de hauts murs pour empêcher la jungle de l’envahir », selon l’expression tant imagée et poétique de Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère du « joli petit jardin ».

Les doubles standards Dès le moment qu’un conflit armé ne fait pas partie de ceux lancés par un pays ou une coalition occidentale – une mobilisation des acteurs régionaux et internationaux totalement inédite, selon les déclarations mêmes des acteurs occidentaux, est entreprise dès les premiers jours de la campagne militaire de Russie. Une initiative dont l’ampleur est sans précédent dans l’histoire contemporaine, et ceci sans aucune préoccupation des voix d’indignation qui se lèvent de par le monde exigeant de savoir pourquoi lors d’agressions étatiques répétées de grandes ampleurs des dernières décennies commises par l’occident, strictement aucune mobilisation au niveau des institutions judiciaires dites internationales n’a eu lieu ou, plus exactement, a été étouffée à chaque fois par les puissances dominatrices. Le silence en guise de réponse est parfaitement placé, car on ne répond pas à des questions rhétoriques : les agresseurs, quand ce sont les pays occidentaux avec les (…) Lire la suite »

La fin du traité « START-II » : la poursuite du déclin de l’Europe

Oleg NESTERENKO

Dans le cadre du nouveau caractère des relations russo-occidentales qui s’est instauré depuis le début de l’année 2022, la suspension par la Fédération de Russie de sa participation dans le traité sur la réduction des armements stratégiques offensifs Start-II/SNV-III n’a été qu’une suite logique et parfaitement prévisible : face à la menace déclarée et partiellement mise en œuvre par l’occident collectif vis-à-vis de la Russie, cette dernière a procédé à la suppression légale des restrictions au développement de son armement stratégique.

Une réponse appropriée Dans les clauses du traité Start-II, il est stipulé que chacune des parties prenantes de l’accord dispose du droit de le quitter dans le cas de changement significatif des circonstances : « si elle considère que les circonstances exceptionnelles liées au contenu du présent accord ont mis en péril ses intérêts suprêmes » (article 14, paragraphe 3). La fixation par l’occident collectif comme objectif « la défaite stratégique de la Russie » et les nombreuses déclarations officielles de ce dernier dans ce sens est un changement significatif des circonstances qui a reçu une réponse appropriée. Par ailleurs, depuis plusieurs mois, les Etats-Unis d’Amérique ont réclamé à multiples reprises leur droit d'inspection des sites stratégiques russes, aussi étonnant que cela puisse paraitre dans les circonstances politiques actuelles. L’inadmissibilité de la présence des visites de contrôle des sites de défense stratégique du pays par les représentants de l’état-ennemi (…) Lire la suite »

Une petite leçon d’histoire sur les véritables fondations des États-Unis ou la genèse des miroirs déformants

Oleg NESTERENKO

L'histoire émouvante et touchante de la fondation des États-Unis d'Amérique qui a nourri des générations de patriotes et s'est exportée dans le monde entier en tant qu’exemple à suivre, n'est rien d'autre que la déformation la plus grossière et hypocrite des réalités, beaucoup moins colorées et, encore moins, adaptées pour servir d’inspiration.

Il y a tant à dire sur l’histoire des origines de ce formidable pays, mais je me limiterai ici à commenter le début du deuxième paragraphe de la déclaration d'indépendance des États-Unis du 4 juillet 1776, écrite par Thomas Jefferson, l'inspirateur de la démocratie aux EU, le personnage d'une profonde humanité, l'une des figures les plus illustres et attachantes de la révolution étasunienne, l’homme de lumière et de progrès : We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable Rights, that among these are Life, Liberty and the pursuit of Happiness « Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont nés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » Le petit bémol c'est que "l'histoire" des EU oublie d'ajouter le fait que Thomas Jefferson, personnage (…) Lire la suite »

L’Holodomor : la parade des irresponsables à l’Assemblée nationale

Oleg NESTERENKO
Ce mardi du 28 mars, il été annoncé que L’Assemblée nationale française avait reconnu en tant que génocide « l’Holodomor » - « la famine provoquée au début des années 1930 contre le people ukrainien par les autorités soviétiques », la famine qui été à l’origine de plusieurs millions de morts. La proposition de résolution a été adoptée à la majorité écrasante des voix : 168 voix contre 2. Le texte adopté « condamne » ces actes et « affirme son soutien au peuple ukrainien dans son aspiration à faire reconnaître les crimes de masse commis à son encontre par le régime soviétique ». Dans l’élan de solidarité, les députés émus de l’Assemblée ont fait l’appel solennel au gouvernement français à faire de même, afin de « répondre à la forte attente de Kiev au sujet de ce souvenir douloureux, ravivé par l’invasion russe du pays ». Tout de suite derrière, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exprimé dans son tweet sa grande satisfaction et « reconnaissance envers les députés de (…) Lire la suite »

Conflit ukrainien : genèse

Oleg NESTERENKO

Les membres de la communauté occidentale sont tout à fait à l’aise pour se rallier aux récits de l’OTAN sur les causes du conflit armé en Ukraine et ne se mettent pas dans l’embarras de douter et de tester les postulats qui dominent l’opinion publique. Pourtant, sortir de cette zone de confort intellectuelle – qui n’est en fait, psychologiquement, qu’une zone d’angoisse – est un exercice important pour tous ceux qui prônent la recherche de la vérité, qui peut souvent différer sensiblement des récits établis par les principaux protagonistes sur la question. Dans cette analyse, je n’aborderai pas tous les éléments historiques de chacune des parties en conflit qui sont clairement importants et qui ont conduit à la confrontation dans laquelle le monde se trouve aujourd’hui, mais je souhaite mettre en évidence le rôle réellement dominant, dissimulé à l’œil nu, de l’acteur clé de ce conflit : les États-Unis d’Amérique.

L’histoire nous montre qu’en dépit des apparences, aucune guerre du passé n’a jamais eu une cause unique. Au cœur de tout conflit majeur, il y a sans aucun doute un projet, fait de causes multiples et de sous-objectifs à atteindre dans le cadre d’un grand but ultime, souvent bien au-delà de la guerre elle-même. Les éléments déclencheurs mis en avant par les parties en conflit ne sont que le reflet d’un aboutissement, la pointe d’un iceberg de divisions profondes qui non seulement ne peuvent plus être résolues diplomatiquement, mais souvent le contraire : une solution diplomatique serait un obstacle à la réalisation d’objectifs prédéterminés et soigneusement dissimulés. Instaurer la démocratie Fondamentalement, les États-Unis d’Amérique et accessoirement, le reste de la communauté occidentale, soutiennent que le but des conflits armés qu’ils ont impulsés de par le monde est d’établir des régimes d’État de droit, de libertés individuelles et collectives et d’apporter la (…) Lire la suite »
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