En un royaume situé au-delà de notre monde mortel existait au Paradis une Little Gaza, paisible oasis préservée des tourments infligés à son homologue terrestre. Baignées d’un éclatant et éternel soleil d’or, et bercées par le doux bruissement des palmiers, les âmes de celles et ceux ayant péri dans la brutalité du génocide trouvaient là le réconfort d’un havre de paix.
Il y avait parmi les habitantes et habitants de Little Gaza des âmes innombrables : d’innocents enfants dont le rire avait été trop tôt réduit au silence, de courageuses combattantes et combattants de la liberté ayant osé défier la tyrannie, des mères et des pères résilients qui avaient protégé leurs proches de la souffrance, de brillantes étudiantes et étudiants aux rêves anéantis, des journalistes et docteur·es dévoués ayant vaillamment documenté et traité les blessures causées par la guerre, ainsi que les poètes et poétesses, penseurs et penseuses palestiniennes révérées ayant éclairé de leur sagesse et de leur (…)Lire la suite »
Plus de 55% des Palestiniens vivant dans les territoires occupés sont nés après la signature des accords d’Oslo il y a 25 ans. A qui s’apparente la vie de cette génération, maintenant que leurs espoirs d’indépendance et de prospérité ont été réduits à un cauchemar par l’occupation [israélienne] ininterrompue des terres palestiniennes et la destruction de notre tissu social par des factions politiques rivales ?
Les jeunes en Palestine sont confrontés à une double vulnérabilité : la vulnérabilité universelle de la phase de développement de l’adolescent, qui passe rapidement de la dépendance à la responsabilité et aboutit à la formation d’une identité individuelle façonnée par les acquis cognitifs et émotionnels de chacun ; et la vulnérabilité découlant du contexte de l’occupation, qui limite les possibilités et les chances, compromet l’indépendance personnelle, fragmente l’identité et submerge les ressources cognitives et émotionnelles.
Aucun Palestinien ne peut célébrer Oslo (…)Lire la suite »
EN LIBRAIRIE LE 22 MARS 2018
En coordination avec la sortie en salle du documentaire d’Alexandra Dols – Derrière les fronts : résistances et résiliences en Palestine – nous vous proposons en coédition avec Hybrid Pulse le premier livre de la psychiatre et écrivaine Palestinienne Samah Jabr. Le livre ne sera pas disponible en librairie pour le moment mais seulement sur notre site ou par demande par courrier à PMN Éditions.
« Nous voulons une vie décente, pas n’importe quelle vie. Notre action pour la guérison et le rétablissement est indivisible de notre action pour la libération. » Dr Samah JabrCe recueil de chroniques choisies parmi les nombreuses écrites par le Dr Jabr sont égrenées au fil du temps de 2003 à aujourd’hui. La psychiatre-écrivaine-penseuse et témoin partage sa vision de soignante sous occupation.L’auteure revendique que la psychiatrie, la psychothérapie ne peuvent pas guérir les personnes opprimées sans une éthique des professionel-les qui inclue la justice et (…)Lire la suite »
L’occupation israélienne de la Palestine
Dans une période de désarroi mondial entourant les crises de réfugiés dans de nombreuses régions, il est aisé de perdre de vue le fait que les Palestiniens composent l’une des plus importantes populations de réfugiés, et la population de réfugiés la plus ancienne du monde. Sur les 11,6 millions de Palestiniens dispersés à travers le monde, 4,5 millions vivent aujourd’hui dans une insécurité apatride à l’intérieur du territoire palestinien occupé sous domination israélienne, une zone géographiquement discontinue, de plus en plus fragmentée, et allant toujours en se rétrécissant, une zone qui inclut la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza. Le déplacement des Palestiniens hors de leurs foyers par les forces israéliennes, commençant en 1948 et se poursuivant jusqu’à ce jour, est fondamentalement une conséquence d’un unique facteur : l’ambition israélienne de débarrasser le pays de la population palestinienne aux fins de son usage (…)Lire la suite »
Les dernières calomnies religieuses et raciales incarnées dans la décision de l’Administration Trump de transférer l’ambassade US à Jérusalem ont jeté du sel dans la blessure toujours ouverte de l’occupation par Israël de la Palestine. Cette manœuvre est une preuve supplémentaire de l’absence de toute légitimité morale, sociale et légale de la position politique des États-Unis sur l’occupation.
Dans la situation actuelle du peuple palestinien et des nations arabes et islamiques, Trump a trouvé exactement ce dont Israël avait besoin pour atteindre ses objectifs : le despotisme arabe est le partenaire approprié pour accomplir cette tâche dangereuse.
Cependant, la décision de Trump, aussi choquante qu’elle puisse être, ne devrait pas être une surprise. En 1990, le Congrès US a accepté de déplacer l’ambassade états-unienne de Tel Aviv dans la Jérusalem occupée ; ceci s'est répété sous le Président Bill Clinton en 1995. La décision comporte trois volets : l’unification de la ville (…)Lire la suite »
Dans les nombreuses discussions publiques auxquelles j’ai participé avec des Occidentaux au sujet de la violation des droits des Palestiniens, une question est toujours posée : « Qu’en est-il de la peur des Israéliens ? »
De même, combien de fois avons-nous entendu des médias occidentaux, et même le président des États-Unis, parler de « haine palestinienne » ? Ces mots considèrent comme allant de soi la culpabilité de ceux qui sont dans la haine et l’innocence de ceux qui ont peur. Mais en réalité, nous ne pouvons comprendre ces préoccupations à propos des craintes des Israéliens sans une analyse préalable des accusations de haine palestinienne.
L’un des problèmes que pose cette dichotomie est la présomption d’un état fixe et statique, comme si les peurs des Israéliens et la haine des Palestiniens étaient des traits permanents, innés et ne variant pas selon les membres des deux groupes. Présupposer des caractéristiques éternelles et unanimes permet de maintenir la relation (…)Lire la suite »
De ceux qui sont prêts à légitimer le meurtre et la torture de la Palestine en soutien à l’occupation israélienne, il faut seulement s’attendre à ce qu’ils inventent des mensonges et de fausses accusations pour intimider leurs adversaires.
Ma dernière rencontre avec le sionisme international a eu lieu à Paris, le 10 mars, après la projection du film documentaire « Derrière les Fronts »* au cinéma des Trois Luxembourg. J’y étais pour participer au débat qui suit la projection du film dans la mesure où j’apparais de façon très visible dans le film lui-même. Mais, aussitôt après que l’un des spectateurs a posé une question, réelle et sincère, sur les psychopathologies que je rencontre en tant que praticienne en Palestine, un ami d’Israël s’est emparé du micro, saisissant l’occasion pour faire un long discours, haineux et chauvin, sur la « paranoïa des Palestiniens » et « la violence et le racisme naturels des Arabes », jusqu’à ce que, finalement, le public ne puisse plus tolérer sa (…)Lire la suite »
Après cent ans, la Grande-Bretagne semble en être au même stade moral que lorsque le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Arthur Balfour, écrivait à un dirigeant de la communauté juive britannique, le baron de Rothschild, lui promettant l’établissement d’un « foyer national » pour le peuple juif en Palestine.
Au lieu de revenir sur cette mesure injuste et de provoquer des transformations historiques, des développements sociaux, et de réparer le mal fait aux Palestiniens, le Premier ministre britannique invite le Premier ministre israélien à une célébration pour marquer le centième anniversaire de la Déclaration Balfour. Cette célébration est en train de déclencher le traumatisme historique qui a laissé des cicatrices importantes dans la mémoire collective palestinienne au cours d’un siècle de déplacements et d’une domination militaire qui a démuni les Palestiniens, politiquement et culturellement, et les a traités comme des êtres problématiques et inférieurs.
La (…)Lire la suite »
Si l’on peut s’attendre à ce que l’exercice d’un contrôle militaire sur un pays occupé inflige une douleur et un traumatisme inévitables aux citoyens de ce pays, l’histoire de la politique israélienne montre qu'elle est allée bien au-delà du besoin « pragmatique » d’un occupant de dominer et soumettre une population locale. L’humiliation israélienne des Palestiniens est une fin en soi. L’humiliation est ainsi l’une des plus grosses blessures éprouvées dans le contexte palestinien et pourtant, elle est sous-documentée à un point tel que cette humiliation est considérée comme presque normale.
En dépit des résolutions des Nations-Unies, l’acquiescement du monde à l’occupation de la Palestine par les précédentes puissances coloniales a dénié aux Palestiniens leur liberté, leur statut de citoyens, et l’exercice de leurs droits humains au niveau international. Au niveau de la société, l’occupation a généré des couches d’humiliations en maintenant une inégalité au sein des relations de (…)Lire la suite »
Quand Hillary Clinton a écrit sa lettre au donateur israélo-américain, Haim Saban, contre le mouvement populaire et pacifique de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), elle a présenté l’« État juif » comme une « démocratie dynamique dans une région dominée par l’autocratie… un miracle des temps modernes - une fleur pleine de vie au milieu d’un désert ». Pour faire bonne mesure, elle a juré que « nous devions veiller à son développement et la protéger ». Contrairement à Clinton, toutefois, nous, Palestiniens, nous subissons les effets du racisme et de la discrimination qui s’infiltrent jusque dans les professions les plus humaines, sous l’occupation militaire brutale d’Israël.
Un soldat israélien a été filmé sur une vidéo le mois dernier en train d’exécuter un Palestinien blessé et inconscient. Abed Al-Fattah Al-Sharif était soupçonné d’« attaque terroriste » ; une attaque au couteau qui ciblait non un civil mais un soldat, sur un check-point militaire de la ville occupée (…)Lire la suite »