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Auteur : Angel GUERRA CABRERA

Normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis ? (La Pupila Insomne)

Angel GUERRA CABRERA

Une éventuelle normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis ne s’établira qu’au terme d’un « long et difficile » processus, affirment les autorités cubaines. Un an après l’annonce du rétablissement des relations diplomatiques tout ce qui a été obtenu c’est un dialogue fluide entre les deux parties mais Washington maintient la totalité de ses mesures agressives contre Cuba. Un pas positif certes mais qui est bien loin de supprimer les mesures qui constituent la politique étasunienne contre Cuba.

Exemple de la complexité de ce processus, la crise politique crée en Amérique Centrale par l'arrivée, au Costa Rica et à sa frontière avec le Panama, de 8 000 Cubains en route vers les États-Unis. Comme l'écrivait dernièrement un éditorial du New York Times, les privilèges migratoires exclusifs dont bénéficient les Cubains commencent à créer des problèmes à certains pays et aux États-Unis, alors que tous traitent de manière sévère les autres migrants même s'il s'agit d'enfants. Le quotidien ajoute que l'application de la loi d'ajustement cubain (ley de ajuste) constitue un obstacle à la normalisation des relations avec Cuba et il précise que si le Congrès ne fait rien, Obama, lui, détient le pouvoir exécutif pour la rendre caduque. La crise a éclaté en novembre quand San José a accordé aux Cubains des visas de transit leur ouvrant sa frontière avec le Nicaragua sans l'autorisation de ce pays. Les autorités nicaraguayennes les ont renvoyés de l'autre côté déclarant qu'il ne leur (…) Lire la suite »

Le Venezuela et la bataille pour l’hégémonie mondiale (La polilla cubana)

Angel GUERRA CABRERA
La crise d'hégémonie que traversent les Etats-Unis a créé sur la scène internationale une situation instable, dangereuse et au dénouement imprévisible car Washington ne se résigne pas à la perte de la primauté presque absolue dont il jouissait sur la planète. Il semblerait ne pas vouloir se rendre compte que le monde devient multipolaire, ce qui l'oblige à prendre en considération les intérêts et les conceptions d'autres acteurs – dont la Chine et la Russie – à moins qu'il souhaite courir le risque de pousser l'humanité vers l'holocauste d'une guerre nucléaire. Il agit souvent guidé plus par l’irrationalité que par le pragmatisme, comme en Ukraine. Ou, comme nous le voyons en Amérique Latine et dans les Caraïbes ou encore dans le cas de Cuba dont il affirme qu'elle va changer de politique. Il ne cesse pas de répéter avec une audace inouïe que "son objectif est toujours le même". C'est à dire réinstaurer la capitalisme et la démocratie libérale pourrie sur l'île contre l'opinion (…) Lire la suite »

BRICS, puissant contrepoids à l’hégémonie de Washington (La Jornada)

Angel GUERRA CABRERA
Les divers événements qui ont eu lieu ces jours derniers dans notre région ont donné un élan important à la nouvelle configuration multipolaire conçue en Amérique Latine et dans les Caraïbes depuis l’arrivée d’Hugo Chavez à la présidence du Venezuela (1999). Cette nouvelle configuration est favorisée à l’échelle internationale par l’irruption du moteur économique chinois et par la récupération par la Russie (puissance nucléaire de premier ordre) de son indépendance, jointe à une brillante projection géoéconomique de sa richesse en hydrocarbures et à ses efficaces contrecoups aux Etats-Unis à partir de 2008 (échec de la Géorgie pourtant appuyée par Washington et Tel-Aviv, lors de la guerre avec la Russie). Cela est dû aussi à la croissante coordination de ces puissances entre elles et avec les autres membres de l’Organisation de la Coopération de Shanghai de l’Union Economique Euro-Asiatique et du BRICS. Le sixième Sommet du BRICS à Fortaleza au Brésil fut remarquable par (…) Lire la suite »
A Pretoria, Obama et Castro ont fait un discours (pas Hollande ni Sarkozy).

Mandela, Obama et Raul (La Jornada)

Angel GUERRA CABRERA

Il est bon de rappeler que les Etats-Unis ont été, avec leurs alliés de l’Otan et d’Israël, le plus ferme soutien économique, politique et militaire du régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Peu leur importaient les souffrances infligées aux noirs par cet odieux système considéré comme un crime de lèse humanité par le droit international. Ce n’est pas par hasard si la CIA a donné Mandela à la police sud-africaine.

N’oublions pas que bien longtemps après avoir purgé sa peine de 27 ans en prison et d’avoir conclu son mandat en tant que premier président noir d’Afrique du Sud, Mandela a continué de figurer sur la liste de terroristes du Département d’Etat, jusqu’en 2008. Mais encore, la complicité des Etats-Unis dans le maintien du colonialisme en Afrique est très bien documentée, et leur rôle pour empêcher le triomphe des mouvements de libération nationaux dans ce continent. C’est pourquoi la présence d’Obama et son discours lors de l’hommage funèbre de Nelson Mandela exige de rappeler que n’importe quel président de la superpuissance pêche d’autorité morale pour se proclamer un admirateur et soutien de l’héro sud-africain. Ainsi, lorsque Obama reproche à d’autres leaders, dans l’enceinte du stade FNB de Soweto, de soutenir Mandela tandis qu’ils poursuivent des dissidents politiques, prouve que, bien qu’il soit noir, il a la même arrogance impériale typique de l’élite privilégiée et (…) Lire la suite »

L’indépendance et le coup d’arrêt porté par Dilma. (La Jornada)

Angel GUERRA CABRERA

La seconde indépendance de l’Amérique Latine est probablement l’un des faits géopolitiques les plus importants au niveau mondial dans les quinze dernières années. C’est ce que souligne Mark Weisbrost, bon analyste étatsunien. C’est ce que nous disons en termes similaires depuis deux lustres.

L'Amérique Latine et les Caraïbes forment aujourd'hui la région la plus indépendante de la planète, avant-garde à l'échelle internationale de la lutte contre le néo-libéralisme, pour la démocratie participative, pour la justice sociale, les droits de peuples originaires, et pour une relation amoureuse et harmonieuse avec la Nature. La la récupération par les gouvernements boliviens, équatorien et vénézuélien du Sumak Kawsay andin,« vivre bien » en quechua, constitue une avancée philosophique et de civilisation de proportions gigantesques qui pourrait servir de base à la construction de sociétés fort éloignées de la dégradation écologique et du consumérisme. Il est évident que ce monde arrivera plus tôt si un plus grand nombre de pays rejettent les politiques du concensus de Washington pour qu'il soit possible de construire, comme le propose l'ALBA, une zone économique latino-caribéenne qui gagne peu à peu en autonomie par rapport au marché capitaliste mondial. Nous n'oublions (…) Lire la suite »

La Bolivie avant et après Evo (La Jornada)

Angel GUERRA CABRERA

9 Août 2012 - En Bolivie, il y avait une petite minorité opulente qui opprimait et refusait leurs droits humains de base aux Aymara, aux Quechuas, aux Guaranis, et à d’autres peuples qui étaient là à l’origine et constituaient la plus grande partie de la population. Encore bien moins leur reconnaissait-elle des droits à une identité culturelle collective, à l’autonomie et au territoire. 90% de la population rurale vivait dans la pauvreté et le pays disputait à Haïti et au Honduras la palme de la pire réalisation dans la région du point de vue de son indice de développement humain..

Les entreprises publiques crées par la révolution de 1952 ont été privatisées à un prix de liquidation en obéissance aux ordres du Consensus de Washington au moyen de dispositions anticonstitutionnelles et de scandaleux négoces d'armes entre l'oligarchie et les multinationales. Mieux vaut un exemple pour illustrer ce pillage : le président néo-libéral Gonzalo Sánchez de Lozada(1993-97 ; 2002-03), à lui seul, est parvenu à une fortune de plus de 250 000 000 de dollars grâce aux privatisations, au chômage créé par celles-ci et affectant des dizaines de milliers de travailleurs, à la renonciation aux ressources naturelles et à la souveraineté nationale, ainsi qu'à la répression sanglante des mouvements qui refusaient cette politique. Les peuples de Bolivie, une fois le gouvernail entre leurs mains, ont commencé par le sauvetage de l'indépendance, de la souveraineté et par le développement d'une politique étrangère indépendante, faite d'unité et d'intégration latino-caribéenne, de (…) Lire la suite »

La CELAC et la démesure du rêve bolivarien (La Jornada)

Angel GUERRA CABRERA
La Sommet constitutif de la Communauté des États d'Amérique latine et de la Caraïbe (Celac), célébré à Caracas les 2 et 3 décembre, est un événement d'une indiscutable dimension historique. L'on peut dans un cas pareil utiliser ce qualificatif sans avoir peur d'exagérer. La réunion a dépassé les expectatives les plus optimistes grâce à l'esprit démocratique avec lequel celle-ci a été préparée par les amphitryons vénézuéliens en consultation permanente avec les autres gouvernements, à l'ambiance de fraternité dans laquelle elle s'est développée, à l'importance du contenu des documents fondateurs qui regorgent d'un esprit et d'un lexique émancipateurs, indépendants et latino-américanistes. A partir de maintenant l'Amérique latine et la Caraïbe s'exprimeront avec leur propre voix au sein du concert international et multipolaire des nations, accéléré par la débâcle du capitalisme néolibéral et les guerres d'agression échouées de Washington. Bien qu'au sein de la Celac existent des (…) Lire la suite »

De Libye, Amérique latine, Argentine et Cuba (La Jornada)

Angel GUERRA CABRERA
Dans les derniers jours se sont produits des faits très importants qui m'ont décidé à dédier cette livraison non à l'un d'entre eux mais à plusieurs des plus remarquables. Je commencerai par le barbare lynchage et assassinat de Mouamar Kadhafi, une fois capturé, en violation éhontée de la Convention de Genève, et à l'exposition de ses restes dans un cirque macabre qui viole la loi islamique, de laquelle se disent porteurs les illustres mercenaires du Conseil National de Transition, et est un mépris à la décence élémentaire. Obama, Sarkozy et Cameron seraient préoccupés par la justice. Champions des droits humains, le prix Nobel de la paix et ses associés français et britanniques veulent s'emparer des réserves internationales et du pétrole de la Libye, maintenant que leurs économies sont en thérapie intensive, avec l'argument de protéger sa population civile des attaques aériennes de Kadhafi. Nous attendons toujours la première preuve graphique de ces attaques, en ces temps où les (…) Lire la suite »

Le changement de modèle économique à Cuba.

Angel GUERRA CABRERA

Le changement de modèle économique qui s’est mis en marche à Cuba marque une borne décisive dans la Révolution, et probablement, dans l’histoire mondiale des luttes pour le socialisme étant données la singularité qui a marqué cette dernière et son importance dans les mouvements de transformation à l’échelle latino-américaine, tiers-mondiste et universelle.

"L'actualisation" du modèle - qui n'est pas une réforme dévastatrice - se propose de préserver la ligne socialiste, car ce sera "la planification et non le marché qui caractérisera l'économie" et par conséquent, de maintenir et d'élever la qualité des conquêtes en matière d'éducation et de santé gratuites, de sécurité sociale pour tous dont le maintien est impossible avec le modèle économique en vigueur. Pour y parvenir, il est prévu un éventail de mesures comme la décentralisation progressive des décisions, la réalisation d'économies substantielles des ressources, l'augmentation des exportations, la substitution des importations par le renforcement de l'offre de produits sur le marché interne. Il est aussi prévu de faire en sorte que le salaire rémunère des résultats effectifs, l'élévation de la productivité par rapport au salaire moyen, l'instauration d'un secteur de travailleurs individuels et de micro-entrepreneurs , source d'emploi pour des centaines de milliers de gens qui (…) Lire la suite »