RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Auteur : Georges GASTAUD

Face à l’aiguisement de la crise systémique du capitalisme

Georges GASTAUD, Annie LACROIX-RIZ, Antoine MANESSIS
Wall Street, Londres, Paris, Tokyo, Francfort : les bourses des valeurs tanguent partout dangereusement ; le prix du pétrole aussi (c’est le signe d’une baisse de l’activité économique mondiale), la « croissance » américaine tant vantée est anémique ; la zone euro, « modèle allemand » en tête, met le cap sur la déflation continentale, ce symptôme bien connu non seulement de la récession, mais de la dépression économique ! Quant à la France, à l’Italie, à la Grèce, à l’Espagne, etc., la crise systémique mondiale du capitalisme et celle de la zone euro s’y doublent d’une véritable crise existentielle de ces Etats : tant il devient évident, y compris désormais pour des économistes « alter-européistes » comme Bernard Maris, que l’euro a été taillé sur mesure pour la grande industrie allemande et que la monnaie unique n’a pas eu d’autre effet que de plomber les industries du « Sud » européen en renchérissant leurs produits sur le marché mondial (l’euro fort est en effet le clone du (…) Lire la suite »
Nombre d’entreprises, de Grandes Écoles et de cycles universitaires se livrent à la langue – non pas de Shakespeare, mais des « traders » et de la City.

Reprenons langue(s) !

Georges GASTAUD, Matthieu VARNIER

« A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre les groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci.

Avec toute la perversité idéologique qui les caractérise, le capitalisme euro-mondialisé et ses collaborateurs hexagonaux présentent le basculement de la France au tout-globish et la relégation largement engagée du français, comme une « ouverture » sur la modernité et sur la pluralité des cultures. C’est également au nom de la diversité culturelle que les régionalismes les plus régressifs tentent d’imposer, Charte européenne des langues régionales et minoritaires à l’appui, la « co-officialité » du français – « langue de la République » au titre de la Constitution – et des langues de territoire au risque clairement assumé, voire revendiqué, d’ethniciser la citoyenneté française et de couvrir d’un voile « culturel » le repartage en cours de la France et son redécoupage en euro-Länder taillés sur mesure pour la « concurrence libre et non faussée » entre les « territoires ». Comment alors réagir à cette sournoise agression linguistique qui vise à la fois la langue de Molière, la (…) Lire la suite »
26 

« Leur » Jaurès n’est pas le nôtre !

Georges GASTAUD

C’est le 31 juillet 1914 qu’un fanatique de droite, motivé par les appels au meurtre de la presse bourgeoise belliciste contre Jaurès, abattit dans le dos le grand tribun populaire[1]. A l’instar de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht, qui refuseront de voter les crédits de guerre en Allemagne, Jaurès représentait en France l’ultime rempart de la paix mondiale. Jaurès assassiné, la voie était dégagée côté français pour que le parti impérialiste polycéphale pût envoyer au carnage des millions de gens du peuple, même s’il faut aussi saluer la longue marche à contre-courant d’intellectuels courageux comme Anatole France[2] (« on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels »), Henri Barbusse ou Romain Rolland[3].

Plus que les tanks américains et que la coûteuse victoire de Pétain à Verdun, ce seront les mutineries de l’Argonne (réécoutons la Chanson de Craonne !) et surtout, la Révolution russe de 1917 qui briseront l’engrenage exterminateur de la première guerre impérialiste mondiale. On omet trop de dire en effet que ce qui mit fin – très provisoirement ! – au choc sanglant des impérialismes pour le repartage du monde, ce ne furent pas seulement les défaites allemandes sur le front de l’Ouest. Sur le front de l’est, ce fut l’insurrection victorieuse des Soviets ouvriers et paysans, rapidement suivie par le Décret sur la paix signé par Lénine ; en Allemagne même, les défaites militaires n’auraient pas abouti à l’armistice sans le fulgurant essor (vite brisé par la social-démocratie) du mouvement ouvrier allemand (drapeau rouge flottant sur la flotte allemande de la Baltique, Conseils ouvriers en Bavière…), le renversement du Kaiser et la proclamation de la République : la bourgeoisie (…) Lire la suite »

800e anniversaire de Bouvines : Actualité d’un évènement fondateur de la France qu’il ne faut abandonner ni aux fascistes, ni aux euro-atlantistes !

Georges GASTAUD

27 juillet 2014 – 800ème anniversaire du Dimanche de Bouvines (victoire de l’armée de Philippe-Auguste, le roi de France allié aux milices communales, sur la coalition de l’Empereur germanique, du roi d’Angleterre, du Comte de Flandres et de plusieurs féodaux « français »).

Prévenons d’abord les ricanements stupides des pseudo-marxistes et des faux hommes de gauche qui contesteraient l’intérêt pour des militants franchement communistes et pour de vrais républicains de s’occuper d’une bataille du 13ème siècle qui semble n’intéresser a priori que des membres de l’aristocratie. Et pour cela, rappelons le propos stratégique d’un antifasciste qui surclasse tous les nihilistes nationaux travestis en « antifascistes » d’apparat. Voici en effet ce que Georges Dimitrov, le secrétaire général du Komintern qui venait tout juste d’humilier Göring au procès dit des « incendiaires du Reichstag », déclarait en 1937 à la tribune du 7ème congrès du Komintern : « Les fascistes fouillent dans toute l’histoire de chaque peuple pour se présenter comme les héritiers et les continuateurs de tout ce qu’il y a eu de sublime et d’héroïque dans son passé (...) ; Mussolini s’applique de toutes ses forces à se constituer un capital politique avec la figure héroïque de (…) Lire la suite »

Euro-fascisation : faire l’autruche ou affronter ?

Georges GASTAUD

Euro-fascisation : faire l’autruche ou affronter ? Montée de l’extrême droite, offensive de l’UE totalitaire contre les travailleurs, le philosophe Georges Gastaud livre ci-après une analyse politique fouillée de la situation et des perspectives politiques actuelles, mettant en évidences les dangers de l’euro-fascisation à l’œuvre. Georges Gastaud est également secrétaire national du PRCF

Certains mouvements progressistes, voire certaines organisations se réclamant du marxisme-léninisme, contestent l’existence en France, voire à l’échelle de l’UE, d’un dangereux processus de fascisation. Ce déni caractérisé, au moment où l’extrême droite tisse sa toile chez nous et sur tout le sous-continent, où l’UE-OTAN et ses Etats-membres se montrent de plus en plus répressifs et policiers, où la « Troïka » s’affiche comme une usine à diktats bafouant la souveraineté des peuples, où l’Empire transatlantique en plein Drang nach Osten « cherche la bagarre » avec la Russie et soutient des forces fascisantes ou carrément nazies de l’Ukraine aux Pays baltes, constitue un piège potentiellement mortel pour le mouvement populaire, communistes en tête. La première des conditions pour stopper un processus fascisant est d’en reconnaître l’existence, d’en définir la nature et l’assise sociale : c’est à cela que veut contribuer la présente analyse. 1 – Ni surestimation ni sous-estimation du (…) Lire la suite »

L’atout maître de « Marianne » – mars 2014, 70ème anniversaire du programme du CNR

Georges GASTAUD, Annie LACROIX-RIZ

Tenaillée par l’insatiable M.E.D.E.F., écartelée entre l’Europe fédérale en construction et l’euro-régionalisation galopante du territoire national, vidée de son emploi productif par une grande bourgeoisie qui sacrifie l’industrie au tout-financier (cf le comportement de la famille Peugeot), dépouillée de sa protection sociale et de ses services publics issus du C.N.R., agressée jusque dans sa langue par l’invasion du tout-anglais, la France républicaine est menacée de décomposition.

A son chevet, François Hollande, petit proconsul de l’Axe Washington-Berlin-Bruxelles, n’a plus d’yeux que pour le grand patronat « national » et international. Plus grave encore, le peuple français est sommé de « choisir » entre deux genres de mort également déshonorants : qu’il s’abandonne au Parti Maastrichtien Unique (Pmu), formé du P.S, de l’U.M.P., du « centre » et d’Europe-Ecologie, et l’euro-austérité à perpétuité aura tôt fait de rendre invivable l’ex-« douce France » à des millions de Français précarisés et appauvris. Que notre peuple, emporté par l’actuelle vague bleue-brune-bleue marine, finisse par opter pour l’UM’ Pen en gestation, et ce sera la montée implosive du racisme d’Etat, des violences intercommunautaires sur fond de chasse aux chômeurs (les prétendus « assistés »), aux syndicalistes et aux fonctionnaires. Dans les deux cas, on assisterait au reniement de l’héritage sans pareil de la Révolution française, de la Commune, des lois de 1905, du Front populaire (…) Lire la suite »

70ème anniversaire du programme du CNR

Georges GASTAUD

Le programme complet du Conseil National de la Résistance figure dans le livre :" 200 citations pour comprendre le monde passé, présent et à venir", (éditions la Brochure, Viktor Dedaj, Maxime Vivas. Préface de Jean-Luc Mélenchon)

C’est le 15 mars 1944 que le C.N.R. adoptait officiellement son programme poétiquement intitulé LES JOURS HEUREUX. Le rôle du PCF clandestin, et tout particulièrement, celui de Pierre Villon et de Jacques Duclos, fut déterminant non seulement dans la démarche qui conduisit au C.N.R. (dont le « prototype » politique fut le Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France, construit par le P.C.F. clandestin), mais dans l’adoption de la « ligne » progressiste qui caractérise le programme du C.N.R.. Ce programme associe en effet la lutte pour l’indépendance nationale, l’antifascisme et l’antiracisme, l’engagement pour le progrès social et pour la nationalisation des monopoles capitalistes en mettant au centre de la nouvelle politique le rôle central du monde du travail dans la vie de la nation. A la Libération, ce sont évidemment les ministres franchement communistes de l’époque qui, d’une toute autre manière que leurs pâles caricatures « communistes » de (…) Lire la suite »

Hollande, fils aîné du Vatican ?

Georges GASTAUD, Annie LACROIX-RIZ
Les congratulations du M.E.D.E.F., de l’U.E., d’A. Merkel, de Raffarin, des notables euro-régionalistes bretons, corses, alsaciens, catalans, etc., ne suffisent plus au « social-démocrate » de l’Elysée. Hollande courtise désormais le Vatican ; du moins, il veut réfréner les inquiétantes ardeurs réactionnaires de la hiérarchie catholique romaine et hexagonale. A cent lieues de Vatican II, celle-ci met au pas les enseignants de la catho, elle fédère dans la rue la droite et l’ultra-droite (ce que le PRCF appelle l’U.M.’Pen) sur les questions « sociétales », elle soutient les séparatistes à peine déguisés du MEDEF breton, et maintenant, elle anime un combat d’arrière-garde contre l’IVG en soutenant tout ce que l’Espagne comporte de forces néo-franquistes. Bref, ceux qui comptaient sur un « Pape François » latino-américain, donc progressiste, doivent déchanter encore plus vite que prévu : dans l’Eglise comme ailleurs, il existe des rapports de forces… Après tout, nous sommes heureux (…) Lire la suite »

90e anniversaire de la mort de Lénine – quelques citations commentées au regard de l’actualité

Georges GASTAUD

Ce 21 janvier 2014 coïncide avec la mort de Lénine. A cette occasion, initiative-communiste.fr publie une première série de citations de ce dirigeant communiste, de cet intellectuel, d’une extraordinaire actualité, accompagnées de quelques commentaires de Georges Gastaud,

Georges Gastaud est auteur de Mondialisation capitaliste et projet communiste (1997), Essai sur la renaissance communiste (2001), Sagesse de la révolution (2010) et Patriotisme et internationalisme.

Lénine, hier, aujourd’hui, demain Le 21 janvier 1924, il y a juste 90 ans, s’éteignait Lénine, usé prématurément par son combat acharné pour la Révolution prolétarienne, pour la construction de la nouvelle Russie ouvrière et paysanne et pour la mise en place de l’Internationale communiste. Peu d’années plus tôt, Lénine avait été grièvement blessé par une « socialiste-révolutionnaire », réincarnation russe de Charlotte Corday, la contre-révolutionnaire pseudo-républicaine qui assassina le grand Marat. Ainsi s’éteignait un authentique génie politique, un théoricien non moins clairvoyant que Marx et Engels, un militant désintéressé du prolétariat, un homme dur à l’ennemi mais foncièrement humain et incapable de la moindre « saloperie » contre qui que ce soit. Mais plutôt que de se lancer dans un énième éloge académique de Lénine, plutôt que de lui élever de nouvelles et fragiles statues de bronze, le plus simple est de lui rendre la parole et d’appeler à le LIRE en confrontant ses (…) Lire la suite »

L’ultime carte de « Marianne » : le Front patriotique et populaire

Georges GASTAUD

Notre pays est entré dans la zone des tempêtes : à n’en pas douter, l’an 2014 sera rude pour Marianne, c’est-à-dire pour l’idéal d’une République sociale, souveraine, laïque, démocratique, une et indivisible forgé par la Révolution française, relancé par la Commune et refondé par la Résistance antifasciste. Face à la contre-révolution française qui monte sous diverses formes, chacun sent bien que soutenir Hollande, l’actuel pilote discrédité du Parti Maastrichtien Unique (formé du PS et de l’UMP) qui conduit la désintégration euro-libérale de la République, ou que rallier l’alliance bleue-brune-bleue marine qui agrège souplement les ultras débridés de l’UM’ Pen, équivaut pour notre peuple à choisir le « genre de mort » mâtiné de déchéance qui viendrait rapidement clore l’histoire multiséculaire de notre pays.

Alors que le PCF, prisonnier de ses dogmes « euro-constructifs », est empêtré dans ses liens électoraux avec le PS, alors que le Front de gauche se divise et peine à offrir une alternative franchement républicaine, comment unir notre peuple autour du monde du travail pour revivifier les idéaux toujours actuels de 1789, de 1936 et de 1945 ? Comment isoler et neutraliser l’oligarchie financière qui précipite la France dans le reniement et dans la déchéance ? Le constat : le viol et la mort planifiée de « Marianne » La très réactionnaire période actuelle donne à tout vrai républicain l’impression cauchemardesque de visionner à l’envers plusieurs séquences majeures de notre histoire nationale. Car c’est bien « à l’envers » que défile actuellement le « film » de Mai 68 et de Juin 36, avec ces confédérations syndicales euro-formatées qui enregistrent placidement les reculs sociaux sans rien tenter de suivi pour fédérer le tous ensemble jusqu’à la victoire sociale qu’espèrent les (…) Lire la suite »